Dans une missive dont les journaux "Schweiz am Sonntag" et "Zentralschweiz am Sonnatg" ont obtenu copie, Pierre-André de Chalendar, président du conseil d'administration et directeur général de Saint-Gobain, lance un appel au dialogue constructif dans ce conflit, qui dure depuis plusieurs mois.
M. de Chalendar rappelle ainsi que Saint-Gobain, centré sur les technologies du bâtiment et de la construction, est actif en Suisse depuis 1937, avec des entreprises qui restent dirigées par des Suisses. Actuellement, Saint-Gobain emploie via ses diverses sociétés quelque 2.000 personnes en Suisse.
Selon Saint-Gobain, Sika, dont le conseil d'administration est opposé à l'arrivée de Saint-Gobain, pourra continuer à être dirigée comme jusqu'ici. Le groupe répète également qu'il n'a aucune intention de faire une offre sur d'autres actions que celles de la participation de 16% détenue par la famille Burkhard, héritière du fondateur du groupe Sika.
Dans la lettre, qui s'adresse aussi "aux clients, fournisseurs et autres représentants d'intérêts de Sika", Saint-Gobain assure par ailleurs que sa "claire intention n'est ni de procéder à des licenciements d'employés de Sika ni à une quelconque restructuration en raison de notre rachat".
Saint-Gobain a passé un accord de rachat - avec une forte prime - avec la famille Burkhard et sa holding Schenker-Winkler (SWH) pour sa participation de 16%, mais assortie de 52% des voix.
Saint-Gobain pourrait ainsi prendre de manière avantageuse le contrôle de Sika sans passer par une offre publique d'achat (OPA) étendue à l'ensemble des actionnaires.
Tant le conseil d'administration de Sika que sa direction ainsi que nombre d'actionnaires s'opposent à l'opération, du moins sous cette forme, et ont engagé des actions en justice.
Dans sa lettre ouverte, Saint-Gobain répète qu'il considère l'accord conclu avec la famille Burkhard et SWH comme parfaitement conforme au droit.
La lettre ouverte du PDG de Saint-Gobain devait être publiée sous forme d'annonce dans la presse suisse. Elle a été mise en ligne dans sa forme originale (en version allemande) par la "Schweiz am Sonntag" sur son site internet.