"J'ai reçu il y a une dizaine de jours une lettre très simple de la Maison Blanche me disant que le président Barack Obama souhaitait que je m'exprime lors de ce sommet", a indiqué M. Altrad, confirmant une information de la Lettre Économique. "Ça surprend, ça fait plaisir. On a l'impression d'être utile", a commenté M. Altrad, qui avait reçu le 7 juin à Monaco le prix mondial de l'entrepreneur de l'année 2015 décerné par le cabinet EY, une première pour un Français.
Interrogé sur les propos qu'il va tenir lors de ce sommet au Kenya, M. Altrad qui est également le patron du club de rugby du Top 14 de Montpellier et auteur de plusieurs romans, a indiqué qu'il allait évoquer sa vie et sa philosophie comme chef d'entreprise.
"Un entrepreneur ne doit pas se transformer en robot qui fabrique de l'argent, il faut ajouter d'autres dimensions à l'économique (...). Il faut renvoyer l'ascenseur à la société", avait-il affirmé après la remise de son prix à Monaco.
Mohed Altrad, âgé d'une soixantaine d'années, ne connaît pas sa date de naissance, assurant qu'il n'y avait pas d'état civil dans les tribus bédouines où il est né. Il est arrivé en France, à Montpellier, vers ses 17 ans pour faire des études scientifiques, grâce à ses excellents résultats et une bourse de son pays d'origine, qui lui permettent de décrocher un doctorat en informatique.
De 1975 à 1980, il est ingénieur chez Alcatel, puis Thomson, avant de partir pour une compagnie pétrolière à Abou Dhabi. Sa carrière d'entrepreneur a débuté en 1984, quand il crée sa propre entreprise d'informatique, qu'il revendra à Matra un an plus tard. Il acquiert alors un fabricant d'échafaudages en faillite, première pierre du groupe Altrad.
Trente ans plus tard, le groupe, numéro 1 européen des échafaudages dont le siège est resté à Montpellier, compte quelque 17 000 salariés et réalise plus de 1,6 milliard d'euros de chiffre d'affaires. En mars dernier, l'homme d'affaires est entré à la 1 741e place dans le classement mondial Forbes des milliardaires en dollars.