Ce phénomène est particulièrement sensible pour le photovoltaïque, où quelque 139 gigawatts de capacités devraient être installés dans les 17 années à venir à travers le Vieux Continent.
"Il suffirait de prévoir ces nouvelles installations sur les sites les plus ensoleillés pour économiser 39 gigawatts d'installations solaires pour un rendement électrique équivalent", souligne Siemens. "Dans le domaine de l'éolien, le choix du site est là aussi essentiel pour l'efficacité et la rentabilité des installations", ajoute le groupe.
Au final, "un développement ciblé sur les sites les plus rentables d'Europe permettrait d'économiser d'ici à 2030 environ 45 milliards d'euros d'investissements dans le domaine des énergies renouvelables", selon Siemens, dont le calcul "tient compte de l'extension supplémentaire des réseaux" que cela supposerait.
Siemens souligne que ce chiffre correspond à plus de quatre fois ce qu'a investi l'Allemagne en 2012 dans son parc éolien et solaire.
Des oppositions locales ou politiques bloquent de nombreux projets d'énergies renouvelables à travers l'Europe, mais aussi la construction de grandes lignes électriques, poussant les investissements à se rabattre vers des zones parfois moins favorables.
Ce phénomène est aggravé par la prédominance des politiques nationales en matière d'énergies renouvelables, ce qui fait que l'Allemagne par exemple se dote d'un parc éolien et solaire très important malgré des conditions météorologiques peu propices.
Une autre piste plus radicale consiste à installer des capacités hors d'Europe. Des industriels allemands tentent de mettre en place le projet Desertec, qui consisterait à produire en masse de l'électricité solaire dans le Sahara et en Afrique du Nord et à l'importer en Europe via des grandes lignes à très haute tension.
Mais pour des raisons économiques comme géopolitiques, le projet est actuellement en difficulté.
L'amélioration générale de l'"efficacité énergétique", c'est-à-dire la valeur ou le confort généré par une quantité identique d'énergie, est considérée comme cruciale pour lutter contre le réchauffement climatique et éviter des surinvestissements dans la production d'énergie, fût-elle propre.
Source : batirama.com / AFP