Des panneaux supports de couverture pour isoler par l'extérieur

Utilisable en neuf comme en r�novation des combles existants, ces syst�mes complets qui isolent, supportent la couverture et d�corent dans le m�me temps pr�sentent des avantages esth�tiques et pratiques ind�niables. � Rockwool

Pour Ramun Wydauw, directeur marketing d’Unilin Systems?: «?Un aménagement de combles réussi doit répondre à deux questions essentielles : comment réaliser la meilleure isolation en conservant le maximum de volume habitable. Des objectifs que seule une isolation par l’extérieur permet d’atteindre.?» Deux techniques d’isolation par l’extérieur sont possibles : le procédé dit “Sarking” ou les panneaux supports de couverture qui assurent une solution “tout en un”, intègrent un isolant, peuvent être chevronnés ou non, comportent une sous-face décorative déclinée dans un large éventail de finitions. Ces produits relèvent de la procédure d’Avis technique.

3 artisans pour 100 m2/jour

À la pose, les industriels assurent que ces systèmes permettent des gains de temps significatifs. «?Les approvisionnements sont simplifiés. Il faut compter 3 artisans pour poser 100?m2 par jour…?», souligne Ramun Wydauw. « La fabrication sur mesure à partir d’un calepinage précis assure une économie de matériaux en réduisant les pertes. Les coupes biaises verticales ou horizontales pour faîtage et égout peuvent même être réalisées sur demande en usine en fonction de la pente de toiture. »

Source: batirama.com / Virginie Bourguet

Avis d'expert Gilles Marmoret* «?Une valeur ajoutée qualitative?»

Comment les artisans appréhendent-ils ces systèmes ?

« À l’heure actuelle, ces panneaux font une percée difficile. Les techniques d’isolation traditionnelle par l’intérieur sont encore les plus développées. Mais les réglementations à venir et les crédits d’impôt vont imposer des épaisseurs de complexes isolants de plus en plus importantes. Là où la RT 2005 impose des épaisseurs d’isolants de 15 à 22 cm d’épaisseur, la loi Grenelle de 2012 prévoit 26, 28, ou 32 cm d’épaisseur.Les pratiques d’isolation classique par l’intérieur vont certainement être bouleversées et cela risque de dynamiser le développement des systèmes d’isolation par l’extérieur comme les panneaux supports de couverture. Les industriels travaillent au développement de panneaux répondant aux futures exigences réglementaires. L’un des avantages de ces panneaux est d’apporter une valeur ajoutée qualitative en termes de finition, d’isolation et de mise en œuvre.

Quelles précautions doit-on prendre pour poser ces produits ?

L’utilisation de ces panneaux oblige à prévoir un moyen de manutention adapté.
Les panneaux de grandes dimensions nécessitent l’usage d’un système de levage mécanisé. Rappelons enfin, qu’en isolant par l’extérieur, la hauteur au faitage est augmentée.
Dans le cadre d’une rénovation, l’artisan ou l’entrepreneur doivent donc s’assurer que les lignes de prospect autorisées par le PLU (Plan local d’urbanisme) sont respectées et doivent rappeler à leur client de faire une demande de permis de construire ou d’autorisation de travaux. »

* Responsable du pôle Service des affaires techniques et professionnelles de la Capeb.

Solution n° 1 Les panneaux sandwichs


Le panneau sandwich est fabriqué en une seule pièce, l’isolation, le parement de couverture et le parement intérieur ne constituant qu’un seul et même élément. À la mise en œuvre, l’isolation étant continue, sans aucune interruption entre panneaux, l’absence de pont thermique est garantie. Sa composition : un panneau sandwich est constitué d’une âme isolante (laine de roche ou de lin, polystyrène expansé ou extrudé, polyuréthane projeté, fibre de bois, granulé d’écorce de chêne-liège…) recouverte d’un parement de couverture hydrofuge et d’un parement de plafond qui répond aux demandes les plus variées avec un choix de finitions étendu. Il se met en œuvre sur pannes ou sur chevrons soit parallèlement soit perpendiculairement au sens de la pente. Dans le premier cas, le parement de couverture reçoit en usine des contre-liteaux collés agrafés permettant la ventilation de la toiture et la pose directe des liteaux et de la couverture sur chantier. Mise en œuvre : la fixation du panneau s’effectue par des crochets en “L” enfoncés au droit des contre-liteaux à chaque croisée de panne. Les panneaux sans contre-liteaux sont posés sur chevrons ou arbalétriers, le contre-liteaunage étant réalisé sur chantier. Ils sont fixés par pointes torsadées (charpente bois) ou vis auto-taraudeuses (charpente métallique). Un panneau sandwich, disponible classiquement en 60?cm de large, permet de reprendre un entraxe entre pannes jusqu’à 2,30 m en moyenne (sous charge de 150 kg/m2) et des longueurs jusqu’à 8 m pour le panneau avec contre-liteau et jusqu’à 6,50 m environ pour les autres selon la nature du parement et de l’isolant. Pour la rénovation : Unilin Systems propose un panneau sandwich spécifique à la rénovation des toitures posées sur chevrons ou volige, isolées par l’intérieur ou non, permettant d’apporter une isolation ou un complément d’isolation sans toucher au plafond rampant existant. Il se compose d’un parement et d’un contre-parement en panneau de particules hydrofuges de 3 mm, d’un isolant en mousse de polyuréthane injectée. Il est livré sans contre-liteaux, le contre-liteaunage se faisant in situ. Légendes : Schéma 1 : Pose ventilée sur chevrons - Schéma 2 : Pose ventilée sur pannes © Unilin Systems
À retenir
Intérêts : assure une isolation continue éliminant les ponts thermiques. Une solution économique pour les toits en pentes d’une seule longueur. Limites : permet de reprendre un entraxe entre pannes plus limité qu’avec un système par caisson chevronné.

Solution n° 2 Les caissons chevronnés


Le caisson chevronné intègre dans un seul produit un parement intérieur (hydrofuge et étanche à l’air constituant le plafond) qui est fixé sur des chevrons (traités et fixés en usine pour remplacer les chevrons d’une charpente traditionnelle et sur lesquels seront fixés les liteaux) entre lesquels est projeté un isolant d’épaisseur et de nature variable selon l’isolation recherchée (mousse de polyuréthane, polystyrène expansé, laine de roche…). Les chevrons étant plus hauts de 2 cm minimum par rapport à l’âme isolante, ce caisson est parfaitement conçu pour permettre la ventilation de l’ensemble de la sous-toiture conformément au DTU de la série 40 dédié à la couverture. Côté esthétique, les parements intérieurs sont proposés en plusieurs finitions pour s’adapter à tous les styles de décoration intérieure : finition classique en plaque de plâtre prête à peindre, sous-face en lambris, en volige, en aggloméré, en décor pré-peint blanc… En version standard, les caissons chevronnés sont proposés en 60 ou 82 cm de large pour des longueurs jusqu’à 8 m maximum. Par rapport à la solution par panneaux sandwich isolants, les caissons chevronnés permettent d’envisager de plus grandes portées entre pannes, les chevrons participant à la rigidité du panneau. Il est possible de reprendre des entraxes de pannes à pannes jusqu’à 3?m en moyenne (sous charge de 150 kg/m2) pour certains produits. Autre différence, les caissons chevronnés se posent exclusivement dans le sens de la pente de toit par crochet sur charpente bois ou vis auto-taraudeuses sur charpente métallique. Légende : Pose ventilée sur pannes © Trilatte
À retenir
Intérêts : mise en œuvre sur un nombre réduit de pannes permettant une économie sur le coût d’installation de la toiture. Limites : pose dans le sens de la pente exclusivement avec traitement des joints transversaux à l’aide d’un mastic. Les panneaux de grandes dimensions demandent souvent un système de levage mécanisé.

Solution n° 3 Les panneaux sandwich chevronnés


Le panneau sandwich chevronné est composé d’un isolant pris en sandwich entre deux parements (couverture et intérieur) avec chevrons et contre-liteaux. Ce produit est surtout intéressant du point de vue de sa résistance mécanique. Il est ainsi possible d’obtenir des entraxes importants entre pannes et de s’affranchir d’un entraxe fixe pour la fixation des panneaux permettant de s’adapter à toutes les configurations de bâtiments, un plus dans certaines opérations de rénovation notamment. Le panneau sandwich chevronné se met en œuvre comme un panneau sandwich classique dans le sens de la pente sur pannes bois ou métallique ou perpendiculairement à la pente sur chevrons ou arbalétriers. Légendes : Schéma 1 : Pose parallèle à l’égout. Schéma 2 : Pose dans le sens du rampant. À retenir

Intérêts : les entraxes importants entre pannes permettent de travailler sur de grandes longueurs de rampant avec moins de manutention d’où un gain de productivité. Limites : deux versions d’isolants (laine de roche ou de lin) sont actuellement disponibles.

Le Sarking, une solution alternative en isolation par l’extérieur

Beaucoup moins diffusée en habitat individuel que les panneaux support de couverture, l’autre voie intéressante pour isoler par l’extérieur est le procédé dit “Sarking”. En provenance d’Amérique du Nord, cette technique consiste à réaliser, au-dessus de la charpente d’origine, une toiture à la carte avec des éléments classiques : parement intérieur vissé ou cloué sur le chevronnage, pare-vapeur, isolant rigide maintenu en place par des contre-liteaux et liteaunage pour les éléments de couverture. Une solution qui s’avère très intéressante d’une part parce qu’elle assure une isolation continue, sans pont thermique entre la charpente et la couverture, et d’autre part parce qu’elle permet de conserver le volume initial des combles et la poutraison apparente.