Les maires demandent un report de la baisse des dotations

L'Association des maires de France va demander à Manuel Valls un report de "deux ou trois ans" de la baisse de dotations qui mène à un "désastre", selon son président.

François Baroin, président de l'association des maires de France, accompagné de son premier vice-président, André Laignel (PS), du secrétaire général, Philippe Laurent (UDI) et du trésorier, Michel Vergnier (PS), rencontreront le Premier ministre pour tirer la sonnette d'alarme.

 

Objectif : une "conférence d'urgence sur les finances locales", dans un contexte difficile de tension du gouvernement français avec Bruxelles sur la trajectoire de réduction des déficits du pays.

 

Il s'agit de "faire un point sur le désastre en train de s'organiser avec la décision unilatérale de baisser de 30% nos dotations", ce qui produit "un effet de souffle que nous commençons à sentir dans nos budgets", a affirmé M. Baroin.

 

1000 communes susceptibles de basculer dans le rouge

 

"Nous voulons un allongement du calendrier, c'est le strict minimum", a déclaré M. Baroin, avant de préciser "de deux ou trois ans". L'AMF veut aussi rediscuter du "volume de la baisse".

 

Selon le sénateur-maire de Troyes, environ "un millier de communes ou d'intercommunalités en 2015 peuvent basculer dans le rouge et donc être dans une situation de passer sous tutelle de l'Etat (via les préfet)" et "sans doute bien plus en 2016".

 

Car la "marche" de contraction financière à digérer est "inatteignable", a insisté M. Baroin, rappelant les 3,7 milliards d'euros de baisse de dotation en 2015 et la même somme en 2016. "

 

Menace sur 70 000 emplois dans les TP

 

Le bloc communal n'est responsable que de moins de 4% de la dette publique nationale, il contribue pour 64% à l'investissement public local or c'est à lui que l'on demande de porter 58% de l'effort demandé aux collectivités locales", s'est indigné M. Baroin, rappelant avec force que "80% du problème des déficit français, c'est l'Etat".

 

Il a aussi mis en garde contre la menace qui pèse sur "60 à 70.000 emplois dans le BTP" d'ici 2017 en raison de la baisse de la commande publique, sans compter les 8.000 emplois déjà détruits dans ce secteur en 2014.La réunion jeudi matin à Matignon sera l'occasion de pousser "un cri d'alarme, précédant un cri de colère, que le Premier ministre est en capacité d'entendre", a ajouté André Laignel, maire d'Issoudin (Indre).

 

Attente d'un calendrier

 

"Nous espérons obtenir une méthode et un calendrier, nous ne voulons pas aller jusqu'au bras de fer", a souligné l'élu socialiste. Mais si une fin de non recevoir était délivrée, les actions à venir n'auraient comme limites que celles "de l'imagination et du sens des responsabilités". Des maires ruraux ont déjà évoqué "une grève de l'état civil" ou une marche vers Paris ceints d'une "écharpe noire", a indiqué M. Baroin.

 

Philippe Laurent, maire de Sceaux, a lui insisté sur le sentiment d'"injustice" ressenti notamment chez les 2 millions de fonctionnaires territoriaux sans cesse pointés du doigt "alors que 80% ne sont pas dans des bureaux mais dans un service direct à la population!". M. Baroin a mis en garde contre ce discours de dénigrement qui "nourrit une forme de populisme".



Source : batirama.com / AFP

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