Infiltrations en sous-sol : quelles précautions à prendre ?

Les infiltrations en sous-sol des maisons individuelles font partie des réclamations les plus fréquentes. Souvent, ces sous-sols sont conçus comme des locaux non habitables ne nécessitant pas d?étanchéité.

 

 

En principe, des infiltrations limitées sont acceptables et ne compromettent pas l’habita­bilité. Quelles précautions prendre pour éviter les litiges susceptibles de mettre en jeu votre responsabilité décennale ?

 

Les faits

 

M. et Mme X ont fait appel à un constructeur de maison individuelle pour construire leur pavillon sur un terrain récemment acquis. Ils retiennent un modèle de maison avec un sous-sol à destination de garage. Malgré l’absence d’étude de sol ou d’informations fiables, permettant d’indiquer les conditions de faisabilité d’un sous-sol, le constructeur réa­lise le modèle de maison retenu.

 

Sur les plans contractuels, il est indiqué au niveau sous-sol : cave-parking. Sur le descriptif contractuel, il est indiqué pour les parois enterrées : murs en parpaings de ciment creux de 0.20 avec une étanchéité en face extérieure au moyen d’un enduit bitumineux.

 

Désordre

 

Deux ans après la réception, M. et Mme X déclarent à l’assureur du constructeur des infiltrations en sous-sol.

 

Qui est responsable ?

 

 

En réalisant la fouille, l’entreprise de gros œuvre pouvait relever le caractère imperméable du fond de fouille et, donc, indiquer au constructeur qu’un drain était ­nécessaire.

 

Que fallait-il faire ?

 

L’expertise permet de diagnostiquer des infiltrations d’eaux météoriques (pluie) par les murs enterrés. Le bâtiment est fondé sur un terrain peu perméable. Les eaux de  pluies s’infiltrent et s’accumulent dans la tranchée remblayée  contre les murs enterrés.

 

En l’absence de drain périphérique, ces eaux ne s’éva­cuent que très lentement. La paroi enterrée n’étant pas parfaitement étanche, l’eau finit par pénétrer dans l’épaisseur de la paroi et dans le sous-sol.

 

Réparations

 

Les observations de l’expert permettent de conclure que la destination du sous-sol à usage de cave et parking est compromise. Des réparations sont donc nécessaires.
Plusieurs solutions sont envisageables. La solution la plus onéreuse et la plus fiable a été retenue :

 

 

La réalisation d’un enduit d’im­perméabilisation en face interne nettement plus économique n’a pas été retenue car sa fiabilité en l’absence de drainage est parue trop aléatoire.

 

Conseil de prévention

 

D’après les plans, il est vendu au sous-sol des locaux de “2e catégorie”, mais selon le descriptif, ces locaux possèdent une “étanchéité”. Il y a donc une ambiguïté : il n’existe pas d’obligation d’étanchéité pour les locaux de 2e catégorie et  l’enduit bitumineux sur des parpaings creux prévu au descriptif, ne peut pas constituer une étanchéité.

 

Il faut donc éviter d’utiliser le terme “étanchéité” pour les locaux de 2e catégorie, si l’ouvrage prévu n’est ­qu’une imperméabilisation. Le terme étanchéité peut faire croire au maître d’ouvrage que son sous-sol restera sec en toutes circonstances, alors que l’imperméabilisation  réalisée ne peut remplir une telle performance. Il est  indispensable, conformément au DTU 20.1, de :

 

 

Le maître d’ouvrage devra être informé des performances contractuelles de protection contre les infiltrations du sous-sol de sa maison. Cela permettra d’éviter des réclamations non fondées et inutiles.

 

En savoir plus

 

 

 

Source: batirama.com / Fondation excellence SMA

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