La consommation du ciment a connu un nouveau recul de 5,5 % en 2014 et l?industrie cimentière ne voit pas de signe de reprise pour l?année 2015.
La chute se poursuit… Avec une nouvelle baisse de 5,5 % de la consommation de ciment en 2014 par rapport à 2013, l’industrie cimentière affiche désormais une régression de ses marchés de 30 % par rapport à 2007.
Jean-Yves Le Dreff, le président du Syndicat français de l’industrie cimentière, (sfic) a en effet présenté les résultats de la consommation du ciment de l’année passée. « Notre activité a subi un grave recul car il faut remonter 50 ans en arrière, en 1964, pour trouver des chiffres de production identiques, soit 18 millions de tonnes » s’inquiète le président.
En effet, la consommation a chu de 25 % par habitant avec une moyenne de 280 kg par personne, « ce qui démontre les problèmes de la profession » relève le responsable. L’année 2014, pourtant porteuse d’espoir sur les deux premiers trimestres, n’a pas permis de remonter la pente en enregistrant – 10 % sur les 3e et 4e trimestre, par rapport aux périodes précédentes.
Chute des trois marchés du ciment
En cause, la chute des trois marchés du ciment que sont le logement neuf, l’activité du non-résidentiel et les travaux publics, avec l’assèchement des finances des collectivités locales et la baisse des dotations de l’Etat.
Le pessimisme de la Fédération nationale des travaux publics ne laisse pas espérer de reprise cette année, selon Jean-Yves Le Dreff. « Pourtant, la commande publique est sans doute le levier le plus rapide qui permettrait de redonner de la vigueur à nos marchés » insiste le président.
Résultat, le Sfic prévoit pour l’année 2015 une baisse de la consommation de 3,5 %, ce qui correspondrait à une consommation de ciment aux alentours de 17,5 millions de tonnes.
Si l’industrie du ciment a réussi à conserver ses emplois depuis 2007 (5000 personnes), avec un taux d’utilisation de 70 à 75 % de son outil industriel, elle s’inquiète cependant du vieillissement de son outil de production, faute d’investissement.
Comment rentabiliser les investissements industriels ?
« La question est de savoir si nous sommes en capacité de rentabiliser notre outil, dans la mesure ou il nous faut d’abord maîtriser son coût énergétique » précise Jean-Yves Le Dreff. Ce dernier déplore l’absence, pour son secteur d’activité, du statut « d’électro-intensif » qui lui permettrait de bénéficier de tarifs d’électricité plus compétitifs.
« Le Megawatt nous est facturé 42 euros alors que depuis 18 mois, l’Allemagne, bénéficie d’un tarif de 35 euros, ce qui leur offre un avantage concurrentiel indéniable » ajoute-t-il. En attendant, l’industrie cimentière française a réalisé d’importants investissements (30 millions d’euros) afin de développer des combustibles dits alternatifs
Depuis 4 à 5 ans, des combustibles solides de récupération, ont été mis au point avec des collecteurs de déchets type Suez environnement ou Veolia. Si l’objectif d’atteindre 50 % de combustibles de substitution n’est pas encore atteint, la profession affiche un taux de 36 % en 2014 contre 32 % en 2013.
Enfin, l’industrie cimentière rappelle sa mobilisation autour du projet national de recherche et développement Recybéton qui vise au recyclage des matériaux issus des bétons de déconstruction. A noter que les premiers résultats seront présentés le 16 juin prochain, lors colloque intitulé « le recyclage du béton, dans le béton, tout naturellement ».
Source : batirama.com / Fabienne Leroy