Retour du Salon Bâtir Ecologique 2009* : l?atelier de Andreas Krewet, (Akterre), a montré au public des exemples de l?emploi de la terre crue pour une inertie thermique optimale. Briques ou pisé préfabriqué, les usages de la terre se diversifient et se modernisent aussi !
* du 27 au 29 novembre dernier à la Grande Halle de la Villette à Paris
Longtemps utilisée pour des raisons économiques, la terre crue conférait aux maisons traditionnelles une inertie thermique obtenue grâce à des épaisseurs importantes des murs. Aujourd’hui, les avantages de la terre crue sont, avant tout, sa capacité à réguler l’hygrométrie du bâtiment et dans une moindre mesure, à créer une masse thermique, à faible coût économique et environnemental. Matériau brut, sans adjuvant ni cuisson, la terre crue est un excellent régulateur d'humidité : elle capte ou restitue l'humidité de l'air en fonction de l'humidité ambiante et permet une hygrométrie d’environ 55 %. Ne serait-ce que quelques centimètres d’enduit sur les murs intérieurs apportent un confort de vie sensible. Ce matériau offre par ailleurs un bon compromis phonique-acoustique et apporte même un “plus” olfactif selon ses adeptes.
Briques ou pisé préfabriqué, les usages se modernisent
Revenant sur différentes réalisations de murs porteurs, Andreas Krewet montre la progression des différentes conceptions faisant appel à la terre crue. Il en conclut qu’un mur porteur non isolé en terre crue n’est à la rigueur envisageable qu’orienté au sud… L’intérêt du mur intérieur, accolé, ou, mieux, décollé d’un mur porteur ou d’une cloison, est plus flagrant : le mur fait à la fois office de masse et de capteur. Il peut être réalisé selon différentes techniques : pisé préfabriqué en atelier (la terre est damée couche par couche dans des coffrages), BTC (briques de terre comprimée), ou adobes (briques de terre moulée), qui peuvent être laissés bruts avec des résultats assez esthétiques.
Une nouvelle technique à sec
Une nouvelle technique de construction à sec est par ailleurs expérimentée, qui consiste à empiler des briques de terre crue extrudées de 100 x 16,5 cm et d’une épaisseur de 8 cm, à quelques centimètres devant un panneau OSB. La contre-cloison ainsi formée permet à la fois de créer une masse thermique et de dégager un espace technique à l’arrière. Les deux faces contribuent à réguler l’humidité du local, qui peut être une pièce humide (à condition que les briques ne reçoivent pas de projection directe).
Si la régulation hygrométrique est le critère retenu, un mur, quel qu’il soit, peut être revêtu d’un simple enduit terre de 2 ou 3 cm, voire de panneaux de terre, préfabriqués en Allemagne de 16, 23, ou 35 mm (aucune entreprise française ne commercialise de panneaux de ce type à ce jour). Nec plus ultra, des murs de terre crue chauffants, dans lesquels des tubes contenant de l’eau chaude sont noyés, offrent en sus de la régulation, une solution de chauffage performante et économique en énergie, à condition qu’ils soient bien isolés.
Source: batirama.com / E. Jeanson