Lafarge: 380 postes menacés dans le monde

La CFTC redoute des suppressions de postes chez Lafarge à travers le monde, alors que le cimentier assure qu'aucun site industriel français ne serait impacté par la fusion avec Holcim.

La direction de Lafarge qui emploie 63 000 personnes à travers le monde a annoncé que la fusion avec le suisse Holcim (68 000 salariés) entraînerait "380 suppressions de postes" dans les fonctions support, indique Philippe Springinsfeld, coordinateur CFTC du cimentier. Selon le syndicaliste, les emplois impactés sont "administratifs, des temps pleins", dont "beaucoup de postes de directeurs, des postes de haut niveau".

 

Les fonctions support de Lafarge (directions, personnels administratifs, communication...) sont réparties dans sept villes : au siège social à Paris, à Lyon, mais aussi à l'étranger (Vienne, Kuala Lumpur, Le Caire, Pékin et Montréal). Sollicitée, l'entreprise n'était pas en mesure de confirmer le chiffre avancé par la CFTC, réservant la primeur des informations aux représentants du personnel dans le cadre du processus d'information et de consultation.

 

Un porte-parole a cependant précisé que "le projet de fusion n'aura pas d'impact en France sur les fonctions opérationnelles" (les sites industriels), qui emploient actuellement "plus de 4 500 collaborateurs". Le centre de recherche et développement du futur groupe restera également en France, à l'Isle-d'Abeau près de Lyon.

 

Aucune information officielle

 

Concernant le chiffre de 380 postes supprimés, le coordinateur du comité européen Lafarge, Jean-Michel Gillet, a évoqué des "spéculations", sans nier avoir eu vent du chiffre avancé. "Effectivement, ce sont des bruits qui courent, sauf qu' il n'y a aucune information officielle des groupes", a-t-il dit, regrettant le silence de l'entreprise.

 

"Quand on essaie d'engager un vrai débat sur le nombre d'emplois menacés, ils bottent en touche en disant qu'on a une partie information et concertation qui est prévue dans l'accord de méthode" concernant "les impacts de la fusion sur les emplois", poursuit-il.

 

Selon la CFTC, l'annonce officielle devrait intervenir lors d'un comité d'entreprise de Lafarge en mai. Le premier syndicat du groupe réclame des conditions de départ "plus qu'acceptables" pour les salariés touchés, exigeant que l'entreprise mette "les moyens pour retrouver un emploi à tout le monde".

 

Chaque ex-salarié devra être "suivi avec un contrat de bonne fin jusqu'à un retour à l'emploi", exige M. Springinsfeld, rejoint sur ce point par M. Gillet, qui estime que "les plus grosses répercussions sur l'emploi se situent dans les mois et années qui suivent une fusion".

 

Le mariage entre Lafarge et Holcim, prévu pour juillet, donnera naissance à un géant du béton pesant 32 milliards d'euros de chiffre d'affaires (avant cessions) et 130 000 salariés.



Source : batirama.com / AFP

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