Pénalisé par la forte appréciation du franc suisse, le groupe Zehnder, spécialiste du chauffage et de la ventilation examine différentes options pour son site de Chalons-en-Champagne (51).
Le groupe basé à Gränichen, dans le canton d'Argovie (au centre de la Suisse), est confronté à une stagnation du marché de la construction et à une baisse de la demande de radiateurs auxquels se sont ajoutés la pression liée à la force du franc suisse.
Ce contexte difficile l'a amené à prendre une série de mesures, qui incluent une réduction de 10% de ses effectifs au cours des douze prochains mois et la fermeture d'un site à Rustington, au Royaume Uni, ainsi qu'à Vedelago, en Italie. Il est également en train d'évaluer ses "options stratégiques" pour son site de Châlons-en-Champagne en France (Est).
"Rien n'est encore décidé", a indiqué le directeur financier, Josef Brügger, lors d'un entretien téléphonique. Le groupe suisse envisage soit de redresser les résultats de ce site, où sont employés moins de 100 personnes, afin de créer une base solide pour l'avenir, soit de trouver un partenaire pour le reprendre et continuer à le développer, a-t-il expliqué. La troisième option, plus "théorique", serait de le fermer. "Mais ce n'est pas ce que nous visons", a-t-il insisté.
Impact négatif du franc suisse
Zehnder, qui fabrique notamment des radiateurs pour salle de bain et des convecteurs au sol, emploie actuellement quelque 3 200 personnes dans le monde. Comme de nombreuses entreprises suisses, le groupe doit composer avec la forte appréciation de la monnaie helvétique suite à la décision de la Banque Nationale Suisse (BNS) d'abandonner, le 15 janvier dernier, sa politique monétaire dite du "taux plancher", qui limitait la hausse du franc suisse face à l'euro.
Le groupe a expliqué que l'impact négatif du franc suisse, au cours actuel face à l'euro, se chiffrerait à environ 10 millions d'euros par an sur son résultat d'exploitation s'il n'avait pas pris ces mesures correctives. Garantir le taux plancher supposait potentiellement de coûteuses interventions sur les marchés des devises et la BNS, après avoir défendu cet instrument avec détermination pendant plus de trois ans, avait finalement choisi d'y renoncer afin de ne pas perdre le contrôle de son bilan.
Cette décision avait cependant suscité de vives inquiétudes chez les entreprises exportatrices suisses qui ont vu leur coûts de production grimper. Alors que la Suisse avait jusqu'à présent traversé la crise sans trop d'égratignures, son produit intérieur brut (PIB) s'est contracté de 0,2% au premier trimestre, selon les chiffres publiés vendredi par le Secrétariat d'Etat à l'Economie (Seco).
Source : batirama.com / AFP