La propagation des légionelles peut être évitée par une conception des réseaux efficace et la maîtrise des températures. Faute de quoi, choisissez une solution curative : les chocs thermiques et chlorés.
Il faut 2 jours de stagnation entre 25 et 45 °C pour développer des légionelles dans de l’eau chaude. Pour supprimer tout risque :
- l’eau chaude sera produite à une température de 60 °C et maintenue à 55 °C au moins en tout point du réseau principal ;
- les branchements “morts” sur le réseau de distribution ne pourront dépasser 5 m de longueur, ni avoir un volume d’eau > à 3 litres ;
- dans les établissements à haut risque, une boucle de circulation doit faire l’objet d’une isolation thermique. Les douches doivent permettre le mélange eau froide-eau chaude au plus près de la pomme de la sortie. De la vanne de contrôle à la pomme de douche, l’eau chaude est en libre circulation ;
- des clapets antiretours seront posés aux points clés du réseau : alimentation du réseau d’eau chaude… Selon Jacques Naytichia, expert, il faut « réaliser un schéma de distribution très simple, limiter le nombre des bouclages en autorisant des longueurs d’antennes permettant l’alimentation des robinets. Il faut imposer un diamètre minimum de 14 mm intérieur et une vitesse comprise entre 0,2 et 0,5 m/s et 0,2 et 0,90 m/s dans les collecteurs, limiter la perte de charge du réseau et pouvoir régler les organes de réglage dans leur plage de fonctionnement. »
Source: M.F. / batirama.com
Avis d’expert Jacques Naitychia* « La légionelle n’est pas une fatalité »
Le défaut ou l’absence de calcul de dimensionnement des canalisations de bouclage, la multiplication des bouclages pour limiter la longueur des antennes, l’absence d’étude préalable de faisabilité entraînent un résultat inverse à celui escompté. Faire le choix de diminuer la longueur des antennes en imposant un bouclage au plus près du point de puisage se traduit par des débits et pertes de charges trop importants pour être absorbés dans les organes de réglage, ce qui entraîne un excès de bridage et le colmatage des vannes. L’équilibrage devient difficile, voire impossible à réaliser.
C’est par ce mécanisme que des installations sont confrontées à des épisodes de contamination. Il n’est pas rare de constater des installations de 500 voir 1 000 bouclages ! Qui prendra en charge la maintenance préventive? Ces établissements sont, à terme, confrontés à des problèmes de température… Il vaut mieux des antennes de plusieurs mètres à 55 °C que des antennes courtes à 30 °C. La longueur des antennes doit être la plus courte possible pour des raisons de confort et d’économie
* Ingénieur conseil, ancien Gestionnaire des risques dans les réseaux sanitaires à l’Assistance Publique Hôpitaux de Paris