Alors que les nouveaux compteurs Linky et Gaspar, dit communicants, vont bientôt équiper les foyers français, les artisans de la Capeb s?interrogent avant les JPC* à Marseille
Ce n’est pas faute d’avoir tenté… La Capeb a bien essayé de répondre à l’appel d’offre lancé par Erdf sur Lyon et Tours sur les prestations de pose du compteur Linky. « Nous avons monté un groupement d’entreprises artisanales et nous nous sommes lancés dans l’aventure » explique Christophe Bellanger, président de l’Una 3E (Equipement électrique et électrodomotique).
Une aventure dont il reconnaît le caractère osé en raison de la complexité du dossier sur le plan juridique et informatique. Résultat : ce sont les entreprises de services (et non des techniciens) qui ont remporté l’appel d’offre. « On comprend bien que la compétence logistique a été privilégiée sur ce dossier » commente Christophe Bellanger.
Déçus, les représentants de la Capeb espèrent ne pas en rester là. « On a loupé le marché de la pose, mais nous souhaitons récupérer les contacts des clients pour être force de propositions en termes d’assistance et de services » ajoute le président d’UNA3E qui attend d’en savoir plus sur les dates exactes du déploiement des compteurs en France.
Comment tirer son épingle du jeu
« Nous voulons surtout éviter que les poseurs de compteurs travaillent en aval. Ils doivent nous laissent le soin de faire ces travaux » ajoute Bruno le Gal, président de l’UNA CPC. L’heure est donc à la réflexion pour savoir comment les artisans pourront tirer leur épingle du jeu.
Autre interrogation des artisans : les compteurs nouvelle génération ouvrent de nouveaux horizons en termes de domotique voire d’objets connectés. « C’est une mutation pour nos métiers, affirme Christophe Bellanger.
« Nous nous demandons où est notre place, comment travailler avec les produits existants et comment les vendre. Nous savons vendre le basique, mais pas un bel appareillage électrique par exemple » affirme le responsable.
De la nécessité de travailler ensemble
La « captation » du client, devient en effet très difficile, et les représentants de la Capeb soulignent que le bouche à oreille ne fonctionne plus (ou beaucoup moins qu’auparavant). Autre gageure : comment conserver un client, si ce n’est grâce à un contrat d’entretien/maintenance ?
Conclusion unanime des présidents d’UNA : face à la force de la concurrence (dont celle des énergéticiens), l’artisan seul aura du mal à résister et il sera nécessaire de développer des offres en commun pour travailleur ensemble. Des propositions des UNA concernées devraient voir le jour d’ici à la fin de l’année…et seront donc évoquées lors des prochaines JPC à Marseille.
* Journées professionnelles de la construction du 25 au 27 juin à Marseille
Source : batirama.com / Fabienne Leroy