Dominique Métayer, président de l?UNA Maçonnerie-Carrelage, a évoqué la préparation des journées professionnelles de la construction qui démarrent à Marseille.
Bâtirama :
Comment vos adhérents vivent-ils cette période de transition avant la reprise annoncée ?
Dominique Metayer
: Après 7 ans de difficultés, le moral n’est pas très bon. Cependant, l’envie de durer persiste ! A chaque annonce du Gouvernement, nous espérons un effet positif sur les carnets de commande. Mais les mesures sont généralement trop tardives ou ont une durée trop limitée dans le temps pour avoir un réel impact.
Nos adhérents font preuve de beaucoup de courage, malgré des cessations d’activité et des licenciements. La baisse des prix pratiqués a entraîné une rentabilité très faible du peu d’activité qui reste. Sur la fin 2014 et le premier trimestre 2015, on a pu noter une stabilisation de la baisse d’activité.
Si cela devait se confirmer sur la totalité du premier semestre, nous pourrions peut être commencer à y croire… Nous sommes vigilants mais pas très optimistes. Le vrai baromètre de la reprise est l’embauche et nous n’en sommes pas encore là ...
Quels sont les dossiers spécifiques à vos professions qui seront traités aux JPC ?
Dominique Metayer :
Nous allons insister sur le rôle de nos métiers dans l’amélioration de la performance de l’enveloppe du bâti, dans le neuf comme dans la rénovation. Intervenant traditionnellement sur les façades, les maçons sont à la pointe des techniques, notamment, d’isolation thermique par l’extérieur. Nous rappellerons aussi l’importance de conserver les qualités intrinsèques du bâtiment, ou de les rétablir si besoin.
Il nous faut développer une bonne image de nos métiers, qui disposent aujourd’hui d’outils performants. Lors des JPC, nous parlerons de la maquette numérique, dont l’usage est très prometteur. Nos entreprises fabriquent beaucoup sur le chantier même ; leurs éléments de construction faits sur mesure doivent être intégrés au BIM.
Vous avez déposé un projet d’amendement à la Loi Alur, que s'est-il passé ?
Dominique Metayer :
Depuis 15 ans, notre UNA sensibilise l’ensemble des acteurs au bien-fondé de sécuriser l’acte de construire par des études de sol géotechniques. Notre projet d’amendement à la loi Alur a été discuté par les sénateurs dans le cadre du projet de loi Macron.
Il n’a pas abouti mais nous avons bon espoir que l’obligation de faire figurer ces études dans les actes notariés soit introduite à la prochaine occasion. Pour environ 1500 €, le vendeur fait réaliser une étude de faisabilité qui a de nombreux avantages, dont celui de réduire les coûts de construction en évitant le surdimensionnement des fondations. Elle limite aussi les coûts de la sinistralité en maison individuelle : les problèmes liés aux fondations représentent 20 % du coût total de réparation des désordres !
Pour finir en beauté, l’architecte Rudy Ricciotti nous fera partager sa vision créative et son intérêt pour les artisans lors d’une rencontre que j’attends avec impatience. C’est aussi par ce genre d’échanges que nous proposons aux artisans d’aller de l’avant.
Source : batirama.com / E. Jeanson