Le revers en justice des opposants au projet d'aéroport nantais de Notre-Dame-des-Landes "ne permet toujours pas d'y voir vraiment clair" sur l'issue du dossier, estime la presse.
Avec la validation vendredi par la justice administrative des arrêtés autorisant le début des travaux, "dans un énième développement de ce feuilleton débuté dans le maquis nantais il y a trente ans, le projet d'aéroport nantais de Notre-Dame-des-Landes pourrait bien sortir de l'enlisement", écrit dans Le Figaro Delphine de Mallevoüe. "Et maintenant ?" titre Le Parisien/Aujourd'hui en France qui s'interroge : "les bétonneuses vont-elles donc rouler sur le bocage dès lundi ?"
Beaucoup de quotidiens en doutent. A l'instar des opposants au projet, ils rappellent l'engagement pris par l'exécutif de ne pas démarrer les travaux avant l'épuisement de tous les recours. "Mais Matignon a semé un vent de panique dans les rangs en réagissant vendredi", relève Delphine de Mallevoüe (Le Figaro). "Le projet va pouvoir se poursuivre" s'est en effet félicité Manuel Valls.
Dans La République des Pyrénées, Jean-Marcel Bouguereau regrette que le Premier ministre se soit "précipité". Il n'a "visiblement pas pris la mesure de cette nouvelle préoccupation. (...) la défense d'un paysage mangé, ravagé, mité, défiguré", se désole l'éditorialiste du quotidien de Pau.
Des prises de positions contrastées
Sur un plan politique, Dominique Garraud, de La Charente libre, estime que, "après le drame du barrage du Sivens, le gouvernement n'aurait que des coups à prendre en s'engageant dans un nouveau bras de fer avec les écologistes sur le chantier de Notre-Dames-des-Landes". Dans L'Alsace, Raymond Couraud ne cache pas son exaspération face aux "groupes de zadistes, clones agricoles voire arboricole du casseur des villes".
"Le dossier pourrait aussi se déplacer sur le terrain européen", souligne Libération qui rappelle qu'"en avril 2014, la Commission a décidé de mettre la France en demeure, lui demandant des comptes sur l'absence de certaines évaluations d'impact environnemental.
Fin juillet, la Commission devrait en dire plus sur les suites qu'elle compte donner au dossier". De quoi rendre encore plus incertain l'épilogue de ce projet pour Marc Dejean de Presse Océan. "Les astres livrent presque plus facilement leurs secrets que le dossier Notre-Dame-des-Landes. Alors que Pluton et Charon s'offrent ces jours-ci à notre regard, la décision rendue hier par le tribunal administratif de Nantes ne permet toujours pas d'y voir vraiment clair", conclut l'éditorialiste du quotidien nantais.
Source : batirama.com / AFP