Réception du béton prêt-à-l'emploi : contrôler avant tout !

La réussite d?un ouvrage en béton tient non seulement à la bonne mise en ?uvre du matériau, mais également à la commande du béton faite par l?entreprise à son fournisseur. Encore faut-il vérifier que le béton livré soit conforme à la demande et au bon de livraison?

 

Toute entreprise de gros ­œu­vre est, selon la norme NF EN 206-1, responsable de la mise en place du béton dans la structure, donc de l’exécution de l’ouvrage conformément aux règles de l’Art (NF DTU 21, NF DTU 13.3, etc.). Le respect de ces dernières lui permet de limiter l’apparition des défauts dans le bâtiment (type fissuration du béton) à condition que le béton utilisé ait les spécifications satisfaisant au type de chantiers et aux conditions climatiques et environnementales de l’ouvrage de destination.

 

C’est ainsi que la relation entre l’entreprise de gros œuvre et son fournisseur de béton devient un élément fondamental de la pérennité d’un ouvrage. Elle permettra d’établir la commande du bon béton pour l’ouvrage considéré. Toutefois, certaines règles, édictées dans la norme NF EN 206-1 et reprécisées dans cet article, sont à suivre pour assurer le bon déroulement de la livraison du béton.


Avant la réception du béton…


L’utilisateur doit se mettre d’accord avec son producteur sur la date, ­l’heure et le débit de livraison du béton. Si cela le nécessite, l’entreprise informe également son fournisseur sur les transports spéciaux sur le chantier, les méthodes de mise en place spéciales et la limitation sur le type de véhicule de livraison à utiliser (type, nécessité d’une agitation ou non, taille, hauteur ou poids total).

 

En retour, toujours avant la livraison et si l’entreprise de gros œuvre l’exige lors de la commande, le producteur de béton donne des informations concernant la composition du béton telles le type et la classe de résistance du ciment, le type de granulats, le type d’adjuvants ou encore le rapport eau/ciment visé, l’évolution de la résistance ou les origines des constituants.

 

Enfin, selon les dispositions en vigueur, le producteur doit informer l’utilisateur des risques vis-à-vis de la santé auxquels il s’expose en manipulant le béton frais.

 

Des contrôles avant tout !

 

À la réception du béton, l’entreprise de gros œuvre doit réaliser divers contrôles qui ont pour but de valider, en temps opportun, que ce béton livré, destiné à l’ouvrage en question, « peut être présumé respecter les exigences du marché de travaux » (NF DTU 21). Deux types de contrôles :

 

 

 

 

 

Suivant les catégories de chantier et les types de béton, ces contrôles sont à effectuer selon une fréquence précisée dans le NF DTU 21 et reprises dans le tableau ci-dessous :

 


En cas de détection de toute non-conformité du béton livré par rapport à la demande et/ou au bon de livraison, l’entreprise ne doit pas hésiter à renvoyer la toupie non conforme ou à appliquer les conditions prévues dans ce cas dans le contrat avec le producteur (par exemple, adjuvantation sur chantier).

 

Bon de livraison complet obligatoire


De plus, le bon de livraison doit fournir les précisions suivantes :

 

 

Ne signer le bon de livraison qu’après réception du produit et mise en œuvre, pas avant !

 

Quelles catégories de chantiers ?


Les catégories de chantiers sont définies de façon à pouvoir assurer des niveaux de contrôle croissants avec
l’importance des travaux et la présence d’éventuels ouvrages particuliers.
À défaut de prescriptions dans le contrat de réalisation de l’ouvrage, ces catégories sont définies comme suit :

 

Catégorie A : Il s’agit de chantiers de petite importance respectant les conditions suivantes :

 

Cette catégorie concerne en particulier les maisons individuelles isolées, jumelées, en faible nombre.

 

Catégorie B : Elle concerne des chantiers de moyenne importance, ne comportant que des éléments de dimensions courantes et normalement sollicités. Elle vise en particulier les bâtiments d’au plus 16 niveaux, un ensemble pavillonnaire important ou une construction industrielle courante. La quantité de béton mise en œuvre pour cette catégorie de chantier n’excède pas 5.000 m3.

 

Catégorie C : Cette catégorie concerne les chantiers de grande importance, ne comportant que des éléments de dimensions courantes et normalement sollicités. Elle s’applique en particulier aux immeubles de plus de 16 niveaux, les entrepôts industriels à fortes charges ou les complexes sportifs de grandes dimensions.

 

Ouvrages particuliers PA, PB et PC des chantiers de catégorie A, B et C :

 

Il s’agit d’ouvrages tels que :


Le béton est un matériau de construction très couramment utilisé, il rend le travail aisé et rapide. C’est également un matériau naturel et sans danger à l’état durci. Les risques d’utilisation des bétons à l’état frais sont connus depuis longtemps et concernent principalement les yeux et la peau. Ils se présentent sous la forme de brûlures, d’allergies ou de rougeurs.

 

Des précautions élémentaires doivent donc être prises lors du gâchage et de la mise en œuvre des bétons :


Manipuler du béton à mains nues, lisser du béton avec les doigts, prendre à mains nues un manche de truelle couvert de béton frais ou encore s’agenouiller dans un milieu humide contenant du béton frais doivent être proscrits des méthodes de travail.


En cas de contact direct avec la peau ou les yeux, voici les premiers gestes à effectuer :


Enlever rapidement les vêtements qui ont été imprégnés de béton frais et les laver. Si malgré toutes ces précautions une irritation ou des douleurs persistent, consulter un médecin sans tarder.


* Ces précautions sont tirées des “Fiches conseil des Bétons Vicat”.

 

Mesure de consistance du béton frais

 


Tout d’abord, le béton frais doit être prélevé selon la norme NF EN 12350-1. Ensuite, l’essai le plus couramment utilisé, en France, est celui dit d’affaissement, ou essai au cône ­d’Abrams. Il est réalisé en 4 étapes selon la norme NF EN 12350-2 :

 



D’autres mesures peuvent être réalisées par l’un des essais suivants :



Mesure de résistance à la compression du béton durci

 


Les mesures de résistance sont obtenues à partir d’essais de compression effectués, en France, sur cylindres, de 160 mm de diamètre et 320 mm de hauteur, écrasés à 28 jours (sauf dispositions contraires) conformément à la norme NF EN 12390-3.


Les prélèvements de béton frais sont réalisés selon la norme NF EN 12350-1 ou le fascicule de documentation P 18 - 457 (qui prévoit, par exemple, dans son texte, le prélèvement d’échantillons le vendredi avec conservation des éprouvettes jusqu’au lundi). Ils sont effectués sur le chantier immédiatement avant la mise en place du béton. Chaque prélèvement est issu ­d’une seule gâchée, ou charge, et cette dernière ne peut donner lieu qu’à un seul prélèvement. Il comporte un volume de béton au moins égal à 1,5 fois (environ) le volume nécessaire aux essais. Les résultats de toutes ces mesures sont enregistrés et leur interprétation est faite conformément à l’annexe A du NF DTU 21.


La résistance caractéristique du béton doit être égale ou supérieure à la résistance caractéristique minimum pour la classe de résistance spécifiée. Pour tout chantier, les diverses parties peuvent se mettre d’accord dans les Documents particuliers du marché (DPM) pour renforcer les moyens de contrôle du béton.



Le protocole d’accord sur le béton prêt-à-l’emploi

 


Afin d’améliorer la qualité des bétons livrés sur chantier, un protocole d’accord sur le béton prêt-à-l’emploi a été créé en 1995 entre l’UMGO, EGF-BTP, la FNTP et le SNBPE.
 

Remis à jour en 2009 de part l’évolution des normes et du contexte général, et signé le 14 octobre 2009, il donne notamment des précisions sur la charte des relations entre les fournisseurs et les clients de BPE, à savoir :

 

Institutions

 

Textes de références

 

Les NF DTU et normes sont disponibles dans la librairie de notre boutique

 

Quelques sites internet

 

Source: batirama.com/M.P.

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