Le marché des modules photovoltaïques est en pleine expansion avec le Grenelle de l?environnement. Sur un bâtiment existant, l?intégration des modules en toiture est plus facile et plus rapide, les fabricants ayant simplifié les systèmes de pose. © Sunnco
Depuis juillet 2006, le décollage chez les particuliers s’est fait sentir avec la “prime d’intégration au bâti”. On a assisté à un doublement de la puissance raccordée dès 2007, puis un triplement en 2008. Les panneaux photovoltaïques se modernisent pour s’intégrer plus facilement dans le bâti. Pour prétendre à un meilleur tarif de rachat de l’électricité produite, les critères retenus vont vers des produits PV proposant une intégration complète à l’enveloppe du bâtiment, étanchéité comprise. Les couvreurs et électriciens sont de plus en plus formés directement par les fabricants qui délivrent aussi le précieux label QualiPV.
Un rachat à 0,58 € /kWh
L’intégration de panneaux photovoltaïques au bâtiment est variée. Selon la toiture, certaines sont plus appropriées que d’autres. Néanmoins, étant donné l’importante différence de prix de rachat entre l’électricité d’une installation PV intégrée au bâti et celle d’une installation non intégrée, il faudra privilégier les solutions intégrées pour la production destinée à être revendue sur le réseau. Il n’y a pas de DTU actuellement, ni même en préparation. Les fabricants sont nombreux à attendre un Avis technique du CSTB pour leurs produits.
Source: batirama.com / B.G.
Avis d’expert
Mélodie De l’Epine* « Vers un nouveau tarif de rachat de l’électricité produite »
L’arrêté du 10 juillet 2006 fixant le tarif d’achat de l’électricité photovoltaïque produite par les particuliers est modifié depuis la publication de l’arrêté tarifaire du 12 janvier. La rédaction du nouveau texte est complexe et de nombreuses questions restent en suspens. Peut être seront-ils précisés dans un futur “Guide de l’intégration?II” par le DGEC?? La modification de l’arrêté ne concerne pas seulement la révision du tarif mais surtout les conditions d’éligibilité pour bénéficier de la prime d’intégration au bâti. Le but de ce nouvel arrêté est de promouvoir l’intégration des modules photovoltaïques assurant directement l’étanchéité en toiture. Les solutions de pose intégrée en double couche nécessitant une dépose partielle de la toiture et l’installation d’un système d’étanchéité complémentaire ne bénéficieraient plus que d’une prime partielle d’intégration au bâti après la période transitoire de 2010. Une période de transition de presque un an permet aux installateurs de se former aux nouveaux produits répondant aux nouveaux critères d’éligibilité à la prime d’intégration au bâti. Ce nouvel arrêté crée un tarif intermédiaire d’achat d’électricité à hauteur de 0,42?€/kWh (intégration simplifié) pour les solutions existantes de pose intégrée.
* Chargée de mission photovoltaïque chez Hespul
Solution n° 1 : Pose de panneaux en double couche Après découverture de la toiture et vérification de l’équerrage de celle-ci, le système double couche se positionne rapidement. • La première étape consiste à installer les bacs d’étanchéité sur les chevrons et pannes intermédiaires. En fonction de l’implantation de la charpente, il faudra soit déposer les liteaux, soit les conserver et les renforcer par des rails ou des cornières métalliques. Les bacs sont de tailles et de formes diverses (ondulé, plat, à joint debout). Ils se posent à la verticale et se chevauchent dans le sens du rampant pour parfaire l’étanchéité sous les modules PV. Ils sont généralement recouverts en sous-couche d’un régulateur de condensation permettant de limiter les infiltrations d’eau. • La seconde étape consiste à fixer sur ce bac d’étanchéité des platines métalliques, des pattes de fixation ou des crochets selon le type de modules à installer. Ces embases serviront ensuite à visser ou clipper les panneaux PV adéquats, en format portrait ou paysage selon le calepinage choisi. L’étanchéité aux pourtours de l’installation avant la repose de la couverture est assurée par des abergements latéraux, haut et bas en métal. Une bande de plomb plissé en ligne basse complète l’étanchéité métallique. Légendes : 1 - Tôle de sous-face - 2 - Abergement latéral - 3 - Abergement bas - 4 - Abergement haut 5 - Crochet - 6 - Ressort - 7 - Rondelle néoprène - 8 - Vis drillinox - 9 - Vis d’abergement 10 - Joint comprimé - 11 - Cornière de renfort - 12 - Rouleau d’étanchéité basse - 13 - Planche en bois de renfort - 14 - Module préassemblé - 15 - Crosspièce - 16 - Tige inox - 17 - Fix clip - 18 - Platine
Intérêts : bon refroidissement des panneaux, meilleur rendement de l’installation. Pose moins onéreuse et sans risque de fuite. Remplacement plus facile et plus rapide d’un module défectueux. Limites : prix de rachat de l’électricité produite moins intéressant. |
Solution n° 2 : Pose de panneaux en monocouche Préalablement à toute implantation de ce système, il faut vérifier la structure de la toiture (entraxe entre chevrons, pureau des éléments de couverture et épaisseur des liteaux). L’implantation des modules PV nécessite obligatoirement la pose préalable d’un écran sous toiture si celui-ci n’existe pas. • La première étape consiste, selon les cas, en la pose d’un platelage pour renforcer la structure d’accueil des panneaux photovoltaïques. Il devra tenir compte d’une installation des modules en milieu de toiture ou jusqu’à l’égout. Le platelage est constitué d’un niveau de planches horizontales (dans le même plan que les liteaux de la toiture) et de deux niveaux de planches verticales (au-dessus du plan des liteaux). • La seconde étape implique la pose d’étriers simples ou doubles sur le platelage pour y insérer les modules PV. Chaque module est raccordé en série avec le suivant et vient en recouvrement d’un module situé directement en dessous pour assurer une jonction étanche. L’étanchéité aux extrémités est assurée par des abergements et des closoirs et par un plomb plissé sur l’empilage de planches en bas de l’installation. Enfin, il faut replacer les éléments de couverture sur le pourtour du champ photovoltaïque. Dans le cas d’une pose aux abords de l’égout, la pose d’un larmier et d’un bandeau réalisé en zinc ou en acier galvanisé sera nécessaire. Les chatières éventuellement présentes avant la mise en place de l’installation sont à replacer ailleurs en toiture pour assurer une bonne ventilation.
Intérêts : bon refroidissement des panneaux, meilleur rendement de l’installation. Pose moins onéreuse et sans risque de fuite. Remplacement plus facile et plus rapide d’un module défectueux. Tarif de rachat intéressant en cas d’intégration au bâti pour les bâtiments existants (deux ans). |
Solution n° 2 : Pose directe d’éléments de couverture Ce système de pose est le plus simple et le plus rapide à effectuer. Il ne nécessite pas la pose d’un bac d’étanchéité puisque ces produits solaires sont aussi des produits de couverture. Ils assurent donc simultanément l’étanchéité du toit et l’intégration de modules PV. Il existe de la tuile plate et canal solaire, de l’ardoise solaire et de la feuille de zinc solaire à poser à joint debout ou sur tasseaux. • La première étape consiste à retirer les anciens éléments de couverture de la toiture et procéder au calepinage solaire en fonction du produit choisi. • La seconde étape consiste à les fixer directement sur le voligeage existant et de procéder à leur raccordement électrique en série. Selon les fabricants, les tuiles et ardoises solaires viennent en remplacement des anciennes tuiles ou ardoises soit à l’unité, soit en lot, par série de 4 à 6 tuiles ou ardoises. Comme en couverture classique, leur pose se fait par recouvrement soit en continu ou en décalé et maintenu par des fixations traditionnelles (crochets, agrafes…). Les tuiles ou ardoises solaires se chevauchent donc pour parfaire l’étanchéité entre elles. Selon les fabricants, il sera nécessaire de poser des abergements complémentaires. Par contre, certaines tuiles ou ardoises solaires nécessitent souvent d’utiliser les produits de couverture du même fabricant. Ces produits de dernière génération ont le vent en poupe puisqu’ils offrent la meilleure intégration en toiture et donc le meilleur esthétisme.
Intérêts : économie due à la réduction du nombre de tuiles ou d’ardoises sur la toiture. Le toit et l’installation solaire étant sur le même plan, c’est plus homogène et donc plus esthétique. Moins de prise au vent. Prix de rachat de l’électricité produit plus rentable (58?c/kW). Limites : rendement de l’installation plus faible : refroidissement amoindri des cellules et donc baisse de la puissance restituée. |
Informations pratiques • Constitution du dossier Les formalités administratives sont simplifiées, avec la suppression des obligations déclaratives et du certificat délivré jusqu’ici par les Dreal/Drire. Seule une attestation sur l’honneur est désormais exigée pour déterminer le régime tarifaire applicable. Ces nouveaux tarifs seront maintenus inchangés jusqu’en 2012. • Crédits d’impôt et aides Sur une résidence principale, vous pouvez obtenir un crédit d’impôt de 50 % sur le coût du matériel posé. Depuis le 15/05/2009, le produit de la vente de l’électricité est exonéré d’impôt sur les revenus pour une installation de moins de 3?kWc. Il existe des aides de l’Ademe et de l’Anah. En plus, il existe parfois des aides régionales et départementales à la production ou l’installation pouvant aller jusqu’à 2?€ le Watt crête installé.
• Certifications et formations Le label QualiPV est la certification la plus répandue. C’est l’association Qualit’Enr qui dispense cette formation qualifiante par le biais d’organismes de formation agréés et habilités à délivrer ce label. Parallèlement, les fabricants de modules PV deviennent de plus en plus formateurs, si bien qu’ils proposent à leurs installateurs partenaires d’obtenir ce label QualiPV. Par ailleurs, de nombreux CQP (certificat de qualification professionnelle) se mettent en place dans divers organismes de formation professionnelle (Les compagnons du solaire ; l’INES ; Ecole Boisard ; Greta du Roannais ou de Toulouse…). La certification TÜV (la référence Allemande et Européenne) est une démarche volontaire de contrôle qualité par un laboratoire extérieur sur la qualité des modules. C’est le label le plus reconnu en Europe.
• Les tarifs d’achat pour 2010 • Installations intégrées au bâti : 58 c€/kWh maintenus Le tarif de 58 c€/kWh , est maintenu pour les installations avec “intégration au bâti”, (habitation, enseignement ou de santé). Pour les autres bâtiments (bureaux, industriels, commerciaux, agricoles...), le tarif est fixé à 50 c€ / kWh. Ces tarifs sont réservés aux bâtiments existants (à l’exception des bâtiments d’habitation pour lesquels des contraintes techniques et architecturales existent dans le neuf comme dans l’existant). • Bâtiments professionnels : un nouveau tarif à 42?c€/kWh Les installations avec “intégration simplifiée au bâti” bénéficieront d’un nouveau tarif, fixé à 42 c€/kWh. Il concernera les bâtiments professionnels (industriels, commerciaux, agricoles…), pour lesquels des solutions totalement intégrées au bâti ne sont pas toujours possibles. • Les installations au sol : à partir de 31,4 c€/kWh Elles pourront toujours bénéficier du tarif de 31,4 c€/kWh. En outre, pour les installations au sol d’une puissance supérieure à 250 kWc, le tarif variera désormais de 31,4 c€/ kWh pour les régions les plus ensoleillées à 37,7 c€/kWh pour les moins ensoleillées. Ces centrales solaires devront faire l’objet d’une demande de permis de construire, d’une étude d’impact et d’une enquête publique. |