La proposition d'une hausse de plus de 1% des tarifs des péages autoroutiers en 2016 a provoqué l'embarras du gouvernement.
Après un gel en 2015, les sociétés concessionnaires des autoroutes françaises prévoient une augmentation moyenne de leurs tarifs "un peu supérieure à 1% au premier février 2016", écrit le quotidien économique Les Echos.
Cette proposition a été, selon Les Echos, présentée par les services de l'Etat au comité des usagers des autoroutes. Cette hausse prend en compte l'inflation, minime en 2015, mais aussi des dispositions prévues par le plan de relance autoroutier conclu en avril entre l'Etat et les concessionnaires. Il avait alors été convenu d'un rattrapage lissé sur plusieurs années du gel des tarifs imposé en 2015.
Interrogée sur RTL sur l'éventualité d'une augmentation supérieure à l'inflation, Ségolène Royal a répondu: "C'est exclu, puisque l'engagement qui avait été pris, c'est de ne pas dépasser l'inflation et même d'être en dessous de l'inflation compte tenu du pactole que les compagnies autoroutières avaient déjà accumulées par le passé".
"Des annonces intempestives"
Assurant par ailleurs ne pas être au courant de cette annonce, la ministre de l'Ecologie a estimé qu'il ne "faudrait pas que les sociétés d'autoroute profitent de la COP[21] pour faire des annonces intempestives".
Le secrétaire d'Etat au Budget Christian Eckert a déclaré de son côté que les tarifs autoroutiers ne relevaient pas d'une "décision budgétaire" ni d'une "décision législative", mais de "l'application du contrat entre l'Etat et les sociétés d'autoroutes".
"Il faut appliquer les contrats tels qu'ils existent, et le cas échéant les renégocier", a-t-il ajouté sur BFM Business. Si les clauses "ne sont pas convenables on les renégocie, c'est ce qui s'est passé l'année dernière".
Un double langage dénoncé
Le délégué général de l'association 40 millions d'automobilistes, Pierre Chasserey, a dénoncé pour sa part un "double langage" et un "côté presque schizophrène" de Ségolène Royal.
La ministre de l'Ecologie était "bien sûr au courant que les sociétés d'autoroutes allaient augmenter leurs tarifs" puisque même sans inflation, une augmentation des tarifs autoroutiers est prévue dans les contrats passés avec l'Etat, a-t-il déclaré au micro d'Europe 1.
Toutefois, "elle a déjà prouvé l'année dernière que c'était possible de geler les tarifs autoroutiers", a-t-il relevé.
Source : batirama.com / AFP