Bloc béton à joint mince : une technique encore plus économique

Organisation de chantier simplifiée, productivité et confort au travail améliorés, la technique de pose à joint mince des blocs béton devrait séduire de plus en plus d?entreprises. D?autant qu?elle répond aux critères environnementaux et de performances énergétiques.

 

« Dans un marché de la maison individuelle touchée par la crise, les constructeurs recherchent des solutions performantes et compétitives, pour obtenir des bâtis durables et plus économes en énergies », rappelle-t-on chez Xella, spécialiste du bloc béton cellulaire posé à joint mince. Cette technique permet de répondre aux exigences des labels BBC et à la future RT 2012 et favorise mise en œuvre et confort sur le chantier. « Le bloc béton à joint mince est une réponse au manque de main d’œuvre, au marché environnemental, et à une démarche HQE », révèle Bernard Sérol, responsable marketing et développement chez Plattard, et créateur du Technibloc (bloc béton à joint mince).

Pro HQE et anti TMS


Les entreprises gagnent 30 % de rentabilité grâce au joint mince : au lieu d’1 m2/h, ce sont 3 m2/h qui sont posés. La consommation d’eau est réduite de 10 m3 en moyenne par chantier. Les risques d’accident chutent, comme les TMS* et la gestion de déchets de coupe, « c’est un plus pour l’entreprise. » Et en termes d’esthétique, « cette technique ­diminue le risque d’apparition de spectres en façade. »


Source: batirama.com / Stéphanie Lacaze-Haertelmeyer


* Troubles musculo-squelettiques

 

Avis d’expert - Paul Sauvage*  « Attention à la préparation des mortiers?»

 

« Lors de la mise en œuvre de bloc béton à joint mince, il faut respecter strictement les prescriptions des fabricants de mortier. Ce sont des produits très techniques, dont les conditions sont plus strictes qu’avec les mortiers à joints épais. Il faut respecter en particulier les dosages prescrits en eau. L’entrepreneur doit y apporter une attention très stricte. Dans le cas contraire, le mortier risque de ne pas pouvoir être mis en œuvre car il sera trop compact. Il ne sera pas possible de mettre le cordon au rouleau applicateur.

 

À noter que conformément au DTU 20.1, il doit être apporté la preuve que les mortiers utilisés sont compatibles avec le support bloc béton, ce qui renvoie au DTA (document technique d’application). En outre, l’alignement du premier rang, sur une assise plane et de niveau, est aussi très important. Planéité et horizontalité doivent être vérifiées sur la périphérie de l’ouvrage. Enfin, l’arase se ­réa­lise différemment de la maçonnerie à joint épais. L’outillage est particulier, il s’agit d’une platine avec réglage, utilisée sur le point haut du support. Si elle est mal réglée, le premier rang de blocs ne sera pas strictement horizontal. Or, étant donné qu’il est question de joint mince, il n’y a aucune possibilité de rattrapage.


* Responsable du Département SCB au sein du Cerib.
 

 

 

Solution n° 1 : Le bloc béton cellulaire
 
Typique du montage en béton cellulaire, le joint mince limite les entrées d’air parasites et garantit la maîtrise de la perméabilité à l’air du bâti. Le béton cellulaire dernière génération augmente la résistance thermique et la perméabilité à l’air des murs avec des gains de coefficient C de 8 à 15 % selon le type d’isolant rapporté. Grâce à la technique du joint mince, le gain de pose par rapport à une maçonnerie classique est de 40 %, pour une consommation de mortier de seulement 3,8 kg/m2. Des poignées ergonomi­ques facilitent les manipulations. Son découpage est facile et la précision de coupes facilite la réutilisation des chutes dans la maçonnerie pour réduire la quantité de déchets.
Pour la mise en œuvre, étant donné qu’il s’agit de produit à joint mince, le montage s’effectue sur un support, propre, sec et parfaitement de niveau : soit sur une dalle plan directement avec de la colle, soit après avoir réalisé une arase au mortier hydrofugé parfaitement de niveau.
• La pose du bloc s’effectue avec une arase propre et plane. Une fois les quatre angles posés, un cordeau est tiré entre les deux arêtes pour obtenir un alignement parfait. Le haut du bloc est ensuite recouvert d’une couche de colle avec une pelle crantée pour accueillir le prochain bloc…
• L’aplomb est vérifié au niveau et ajusté à l’aide d’un maillet pour frapper le bloc, ce qui permet d’écraser la colle. Une fois le rang terminé, le passage d’une règle en aluminium permet de repérer les points d’affleurements et donc si les blocs ne sont pas parfaitement alignés. Le béton cellulaire peut être rectifié au cours du montage, et avant de monter un autre rang.

Intérêts : bonne qualité d’isolation, découpe facile, peut être rectifié en cours de montage.
Limites : onéreux, moins rapide à poser qu’avec un rouleau applicateur de mortier.

Solution n° 2 : Le bloc béton à joint mince D4


Les blocs en béton qui affichent une tolérance dimensionnelle D4 se posent avec
des joints extra minces. Pour toujours plus de performance.

 

Les tolérances dimensionnelles des blocs béton à joint mince doivent satisfaire à celles imposées par la norme EN 771-3. Pour les produits de catégorie D4, la tolérance dimensionnelle est de plus ou moins 1 mm sur la hauteur. Conséquence : la pose s’effectue au rouleau applicateur, et la consommation de mortier est de 1 kg à 1,3 kg/m2. En outre, selon les fabricants, les blocs peuvent être rectifiés une face ou deux faces. Dans le dernier cas, la mise en œuvre sera de meilleure qualité, avec le moins de défaut possible, et une plus grande rapidité d’exécution puisque le joint ne sera que de 1 mm. Côté mise en œuvre, les blocs béton à joint mince se posent après réalisation ­d’une arase exactement à niveau. L’assise béton est rarement parfaitement plane, la technique joint mince avec bloc béton n’autorise pas de rattrapage.
• Le lit de mortier appliqué en épaisseur de 2 cm minimum est réalisé à l’aide d’un mortier épais courant, hydrofugé ou non, pour assurer une coupure de capillarité.
• Les blocs sont ensuite posés directement sur l’arase fraîche. Tasser ensuite légèrement avec un maillet en contrôlant les niveaux et l’aplomb de chacun des éléments de maçonnerie.
• Le réglage du premier rang est primordial et nécessite une grande attention. Après préparation du mortier de montage à joint mince, ce dernier est appliqué à l’aide du rouleau applicateur. La rangée suivante de blocs est ensuite mise en place. L’excédent de mortier s’élimine à l’aide d’une truelle.

Intérêts : pose rapide à l’aide du rouleau applicateur, donc gain sur la mise en œuvre et la pénibilité au travail, bonne performance thermique grâce à la finesse du joint.
Limites : 15 % plus cher qu’en traditionnel.


 


 

Solution n° 3 : Le bloc béton à joint mince D3


Comme pour la catégorie précédente, les blocs béton à joint mince calibrés avec process de faces de rectification doivent correspondre à la norme EN 771-3 pour une tolérance dimensionnelle du joint de plus ou moins 1,5 mm sur la hauteur, soit D3 (certains produits rectifiés une face entrent aussi dans cette catégorie pour une question de fabrication). Dans ce cas de figure, la mise en œuvre s’effectue à l’aide d’une pelle crantée comme pour le béton cellulaire. Les blocs béton calibrés D3 se mettent en œuvre comme les D4, sauf que la consommation moyenne de mortier tourne entre 5 et 8 kg/m2. Par conséquent, la mise en œuvre sera plus longue qu’avec un rouleau applicateur. En revanche, quand le produit est calibré uniquement, il est moins onéreux puisque les industriels n’ont pas investi dans une rectifieuse très chère. Il correspond à des chantiers en quête de solutions robustes et fiables, mais plus chronophages, et donc plus coûteuses côté main d’œuvre.

Intérêts : moins coûteux qu’un bloc béton D4 rectifié deux faces, avec les avantages d’une pose à joint mince.
Limites : mise en œuvre plus longue, utilisation de mortier plus importante, donc plus coûteuse et moins écologique.


Infos pratiques

 

Dispensées dans trois centres de formation agréés de Xella, ces sessions se déroulent sur deux jours et permettent de découvrir la maçonnerie à joint mince sur béton cellulaire ou d’approfondir ses connaissances. Coût total de la formation : 290 € HT, comprenant la participation à la session, les documents pédagogiques et les repas de midi. Ces stages peuvent être imputés aux budgets de formation continue des entreprises, par le biais des cotisations légales telles que la formation professionnelle ou le DIF (droit individuel à la formation). Les entreprises ont aussi la possibilité d’obtenir une prise en charge partielle ou totale du plan de formation en faisant une demande auprès d’un OPCA (organismes partenaires collecteurs agréés).

 

DATES :


Site de Saint-Savin (dépt 38) : 22 et 23 avril 2010 ;
   06 et 07 mai 2010 ; 20 et 21 mai 2010 ; ­
   03 et 04 juin 2010 ; 17 et 18 juin 2010.
Site de Mios (dépt 33) : 22 et 23 avril 2010 ;
  20 et 21 mai 2010 ; 24 et 25 juin 2010.
Site de Montereau (dépt 77) : 29 et 30 avril 2010 ;
  20 et 21 mai 2010 ; 11 et 12 juin 2010.

 

Normes

 

Les caractéristiques des blocs béton doivent satisfaire aux exigences des normes NF EN 771-3 et NF EN 771-3/CN. De plus, les tolérances dimensionnelles doivent satisfaire à celles imposées dans cette norme pour les produits de catégorie de tolérances dimensionnelles D3 et D4, soit respectivement : + ou - 1,5mm et + ou - 1 mm sur leur hauteur.
La mise en œuvre s’effectue conformément au DTU 20.

1 ouvrages en maçonnerie de petits éléments – parois et murs.


Pour plus d’informations sur les blocs béton à joint mince : www.blocalians.fr


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