Le directeur d'EuropaCity, méga-complexe immobilier prévu au nord de Paris, se dit prêt à revoir le projet controversé du groupe Auchan comparé à un Notre-Dame des Landes par ses opposants.
"Nous serons à l'écoute et ce débat va nous permettre de faire évoluer le projet", a assuré Christophe Dalpstein, le directeur d'EuropaCity, lors de la présentation de la concertation qui sera menée par la Commission nationale du débat public (CNDP) du 15 mars au 30 juin.
"Mais notre volonté de le mettre en oeuvre est totale", a-t-il prévenu, tout en reconnaissant avoir "un gros travail de pédagogie à fournir". "Dans un débat, la pédagogie est réciproque, les habitants ont une expertise à faire valoir auprès du maître d'ouvrage", lui a rétorqué Claude Brevan, présidente de la commission indépendante chargée de recueillir la parole des habitants.
Ce projet hors norme d'Immochan, la branche immobilière du groupe Auchan, est présenté par ses opposants comme un "Notre-Dame-des-Landes en Ile-de-France".
3,1 milliards d'euros et 31 millions de visiteurs
Cinq cents boutiques, des salles de spectacle, un parc aquatique, une "ferme urbaine" et même une piste de ski sont prévus dans ce complexe de 80 ha qui doit voir le jour en 2024 sur le triangle de Gonesse (Val-d'Oise), une zone agricole inhabitable entre les aéroports du Bourget et de Roissy que le Conseil régional a décidé d'urbaniser en partie.
Estimé à 3,1 milliards d'euros, ce vaste ensemble, qui compte attirer 31 millions de visiteurs par an, représenterait le plus gros investissement privé en France depuis Disneyland Paris en 1992.
La question de l'emploi sera au coeur des réunions publiques, une quinzaine prévues par la CNDP pendant trois mois et demi dans les communes environnantes au taux de chômage élevé.
Un site internet pour recueillir les avis des citoyens
Se basant sur une étude confidentielle de 2011, EuropaCity promet 11.800 emplois créés à terme et un programme de formation destinés en priorité aux riverains.
Pour les opposants, dont le Collectif pour le Triangle de Gonesse, les maires des communes limitrophes de Seine-Saint-Denis et le groupe EELV au Conseil régional, il ne s'agira que de déplacements d'emplois dans une zone déjà saturée de centres commerciaux, comme O'Parinor et Aéroville.
Outre les réunions publiques, un bus à impérial doit circuler dans les quartiers populaires et un site internet a été créé pour récolter les avis de tous les citoyens sur ce projet décrété d'intérêt national et qui a reçu le label Grand Paris.
Source : batirama.com / AFP