La Fédération française du Bâtiment constate la reprise du marché, grâce au segment du logement neuf, très dynamique? même si l?entretien-amélioration demeure atone.
La construction de logements neuf est bien reparti à la hausse après 8 années de crise et la perte de 36 000 emplois, constate la FFB qui, par la voix de son président, Jacques Chanut, annonce une hausse de 10 % de mises en chantier pour 2016, soit 380 000 unités.
De la même façon, le non résidentiel neuf affiche une accélération « plus rapide que prévu » (+ 9 % sur 3 et 6 mois en glissement annuel), ce qui compense les « valses hésitations » des autres secteurs, dont celui des bâtiments administratifs, indique le président de la FFB.
En tout cas, cette reprise se confirme si l’on observe l’augmentation des volumes de matériaux (+ 3 et 4 % pour le ciment et le béton prêt à l’emploi, sur trois mois à fin février), depuis le 4e trimestre 2015.
L’amélioration entretien : sujet d’inquiétude
Seul secteur encore inquiétant pour la FFB, celui de l’amélioration entretien (56 % de l’activité en 2015) qui demeure atone. Explication de Jacques Chanut : la baisse du prix de l’énergie pourrait ne pas inciter les ménages à entreprendre des travaux de rénovation énergétique.
Ainsi, la FFB estime que l’activité en volume du Bâtiment se stabilisera à + 0,9 % en 2016 avec + 0,4 % pour l’amélioration entretien et une hausse de + 1,6 % pour le neuf grâce au rebond du logement (+5,5 %) en dépit d’une résistance du non résidentiel neuf (-5,3 %).
Ce solde de l’activité équilibrée ne masque cependant pas les difficultés rencontrées par les entreprises : une évolution des marges « insuffisantes pour notre secteur » surtout en ce qui concerne les artisans, précise Jacques Chanut et les trésoreries des entreprises qui continuent de se dégrader « même si c’est moins fort qu’en 2015 ».
Comment accélérer la reprise du secteur ?
Les conditions de la reprise sont bien là cependant et il ne faudra surtout pas toucher à ce qui marche sur le plan institutionnel, dont le dispositif Pinel, le PTZ, l’éco PTZ, et le Crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE), estime la FFB.
Au contraire, il faudra pérenniser ces mesures et peut être voir comment davantage aider le secteur de la réhabilitation selon la FFB qui propose d’ouvrir le CITE aux résidences secondaires afin de soutenir les secteurs ruraux.
Mais pour l’heure, il faut avant tout s’assurer que la reprise d’activité ne soit pas détournée par le travail illégal et la fraude au détachement, s’inquiète l’organisation patronale. Précisons que le nombre de travailleurs détachés s’élève à 30 000 dans le BTP en 2015 (74000 tous secteurs confondus en France).
Enrayer la fraude au détachement
« La fraude au détachement est alimentée par les prix toujours plus bas et il faut arriver à enrayer rapidement ce phénomène pour retrouver un modèle de concurrence loyale avec des modèles compétitifs » reprend le président.
« Nous avons obtenu la carte d’identité professionnelle pour le secteur, et il reste à la mettre en œuvre (1). Il faut dorénavant des contrôles massifs et des sanctions. Ça passera par l’exemple et la « trouille » chez les entreprises et les maîtres d’ouvrage » insiste Jacques Chanut.
Enfin, parmi les sujets qui fâchent, la FFB réitère son total désarroi et son incompréhension face au texte relatif au compte personnel d’activité et le « compte pénibilité ». Elle a d’ailleurs demandé le report d’un an du dispositif « mal conçu dès l’origine »…
(1) les textes d’application devraient être publiés le dernier trimestre 2016
Source : batirama.com / Fabienne Leroy