Le béton opère sa transformation digitale. Avec son nouveau site unique, By Béton, la filière réunie veut convaincre les maîtres d?ouvrage et le grand public.
C’est un fait, dans l’ensemble, l’image du béton demeure « floue », auprès d’un large public. En clair, elle est tantôt excellente quand on interroge ses utilisateurs, tantôt négative pour ceux qui ne connaissent pas bien le matériau, résume François Redron, directeur général de Cimbéton et porte-parole de la filière béton*.
C’est pour redresser la barre et placer le curseur au bon endroit, que la filière a décidé, il y a un an, de réagir par le biais d’une démarche originale. Originale, car pour la première fois, elle réunit toutes ses forces vives, jusque là dispersées.
Ce sont en effet les trois organisations professionnelles** représentatives de ces activités (Cimbéton, SNBPE et FIB) qui ont décidé de s’unir sous un étendard unique : By béton, qui se décline sous la forme d’un site internet.
Leur crédo : faire connaître les propriétés et capacités d’adaptation du matériau à ceux qui le jugent sans le connaître, à savoir les maîtres d’ouvrages et le grand public. « On a inventé le béton drainant, isolant, les bétons à haute performance, dépolluants ou encore intelligents avec l’intégration de puces RFID et on peut en être fiers ! » affirment les représentants de By Béton.
Développer la e-reputation de la marque
Pour convaincre le public de la capacité d’adaptation de son matériau, la filière réunie veut adopter un ton plus actuel, afin de toucher une population de jeunes professionnels, à l’aise avec l’ère numérique. Elle réfléchit à une stratégie pour développer la e-reputation de la marque.
Le moyen repose sur un site internet, dont l’architecture se veut sobre, et comportant trois entrées principales : B Life (des exemples de réalisation pour vivre, imaginer, protéger), B to B (des sujets plus professionnels aborderont les solutions pour construire, circuler, entreprendre…) et enfin, B Lab (avec des thèmes techniques qui feront des renvois aux fédérations concernées).
Au total, le site sera alimenté chaque mois par 6 nouveaux sujets (deux pour chacune des trois thématiques décrites) et par une websérie mensuelle. Un duo d’acteurs tentera des combattre les idées reçues sur le béton grâce à des sketchs décalés.
Une newsletter pour développer une audience
Une newsletter construite à partir des 6 thèmes sera envoyée chaque mois à un fichier de 30 000 internautes, comprenant les adhérents des trois fédérations et à un listing de maîtres d’œuvre et d’ouvrage.
Il sera possible de s’abonner à la newsletter grâce au réseau social Linkedin, puisque le site s’appuiera d’abord et avant tout sur les principaux réseaux sociaux existants : Facebook, Twitter, Youtube, Pinterest et donc Linkedin. La filière souhaite engager la discussion avec les communautés d’internautes sous la bannière « the beton network », grâce à la présence d’un community manager.
« En mettant en contact des experts, en bâtissant des dialogues avec des communautés de chercheurs, des écoles d’ingénieurs ou de commerces, nous souhaitons embarquer toute la filière vers le digital, explique François Redon. Nous nous y sentons à l’aise car nous avons cette culture d’innovation dans notre activité ». Il restait juste à le faire savoir…
100 000 personnes en activité dans la filière
La filière béton regroupe et fait travailler 100 000 personnes à travers ses activités de ciments, béton prêt à l’emploi et béton préfabriqué. « Si nous perdons 10 % de parts de marché, c’est logiquement 10 000 personnes qui quittent notre secteur », expliquent les représentants de la filière.
Or, comme de nombreuses professions établies depuis longtemps, le béton doit faire face à une concurrence aiguisée dans un contexte de sortie de crise éprouvant. « Nos concurrents sont multiples, reprennent les représentants de By Béton, ce sont le métal, le verre, le bois, la brique ou l’asphalte » (ndlr : pour les applications au sol).
Si certains concurrents ont su jouer avec l’effet coup de cœur de leurs solutions, le béton n’a pas su, jusqu’à aujourd’hui adopter le bon ton… Or, une telle démarche pourrait permettre de changer les choses et d’associer le matériau béton à une image d’innovation et d’adaptabilité, au plus grand bonheur et souhait des acteurs actuels.
*La filière était représentée lors de la présentation de sa stratégie par Sylvie Valladeau-Roncin, directeur général déléguée de la FIB, François Redron, directeur général de CIMbéton et Benoist Thomas, secrétaire général du SNBPE
**Cimbéton, Centre d’information sur le ciment et ses applications ; FIB : Fédération de l’industrie du béton ; SNBPE : syndicat national du béton prêt à l’emploi.
Source : batirama.com / Fabienne Leroy