Dans l'ouest de La Réunion des barrages ont été installés par des salariés du secteur du BTP, en grève pour des augmentations de salaires.
Les grévistes, soutenus par une intersyndicale, réclament 2,90% d'augmentation, alors que le patronat propose 1%. Les grévistes ont notamment installé des barrages filtrants sur tous les accès de la ville du Port, provoquant de gros embouteillages autour de cette commune, considérée comme le poumon économique de la Réunion.
Une réunion de négociations prévue à la Direction du travail à Saint-Denis a été annulée. Les syndicats sont venus, pas le patronat. "Nous ne viendrons que pour signer un accord à 1% d'augmentation, rien d'autre, point barre" a lâché Bernard Siriex.
La grève, qui a débuté il y a une semaine, s'était d'abord limitée à un blocage des grandes entreprises du Port, et à l'arrêt des grands chantiers du BTP, comme celui de la construction de la nouvelle route du littoral devant relier le nord à l'ouest, dont les travaux sont estimés à 1,6 milliard d'euros.
Echec d'une concertation
Le mouvement s'est durci après l'échec d'une nouvelle concertation. Le patronat proposait alors 0,8% d'augmentation, loin des 3% demandés par l'intersyndicale. Dans l'après-midi, il a annoncé que sa proposition, valable un temps donné, serait ensuite rabaissée à 0,4%.
"Le patronat a voulu nous humilier en nous donnant un ultimatum", a répondu Jacky Balmine, porte-parole de l'intersyndicale. Les grévistes ont alors bloqué routes, ronds-points et tous les accès de la ville. "Ce n'est pas un ultimatum mais une volonté de sortir de la crise" a assuré Bernard Siriex, président de la Fédération réunionnaise du BTP (FRBTP).
Lors d'une nouvelle réunion, les syndicats ont demandé une augmentation de 2,90%, le patronat est monté à 1%, "car la situation du BTP ne permet de faire plus", a affirmé M. Siriex. Selon la FRBTP, "1.100 emplois du BTP ont été détruits dans des liquidations" en 2015 et "depuis le début 2016, 25 entreprises ont déjà fermés leurs portes".
Source : batirama.com / AFP