Le conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes a adopté une subvention en faveur du projet controversé de Center Parcs à Roybon (Isère) dans le cadre de son budget 2016.
Ces 4,7 millions d'euros de subvention "sont un signe fort pour le soutien de la Région sur ce dossier", a déclaré en séance, Yannick Neuder, vice-président (LR) en charge de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation et par ailleurs élu de l'Isère.
"Je crois que ce qui serait fortement préjudiciable c'est qu'il y ait un déni de démocratie dans ce dossier", a complété l'élu en rappelant que ce projet, suspendu par la justice administrative, avait obtenu un quitus de toutes les collectivités locales.Le vice-président a fait également valoir "les emplois non-délocalisables" et "les retombées économiques" que produiront ce Center Parcs.
Myriam Laïdouni-Denis, élue EELV-PG, a, en revanche, estimé que ce "grand projet inutile et préhistorique" mettait "en péril" "plusieurs hectares de forêt et de zones humides qui alimentent la nappe phréatique nécessaire à l'accès à l'eau de centaines de milliers de citoyens drômois et isérois".
Financements publics et plus-values du groupe dénoncés
L'élue a par ailleurs critiqué le projet porté par le groupe Pierre & Vacances qui, selon elle, "n'apportera pas de prospérité économique sur le territoire puisque l'entreprise se contente d'engranger des financements publics pour réaliser des plus-values sur la vente des cottages, au mépris de l'environnement et de l'emploi local".
L'amendement du groupe du Rassemblement citoyen demandant la suppression de la subvention a été rejeté à une large majorité, les élus PS, PC, PRG et FN ayant décidé par ailleurs de boycotter l'examen du budget.
Le projet de Roybon prévoit la construction de mille cottages, commerces et restaurants autour de l'"Aquamundo", une bulle transparente maintenue à 29°c, avec piscine et jacuzzi.
Travaux bloqués depuis décembre 2014
Le complexe devrait permettre la création de 468 emplois "équivalent temps plein". Les travaux sont bloqués depuis décembre 2014 par des militants installés dans une maison forestière à proximité du chantier.
Saisi par trois associations d'opposants, le tribunal administratif de Grenoble a jugé illégal, en juillet 2015, l'arrêté du préfet autorisant le chantier au titre de la loi sur l'eau, pointant l'insuffisance des mesures prises pour compenser la destruction de zones humides. Pierre & Vacances a fait appel.
En 2009, la région Rhône-Alpes présidée par Jean-Jack Queyranne (PS) avait voté un soutien de 7 millions d'euros au projet avant que l'ex-patron de l'exécutif ne demande en 2014 la "suspension des travaux" face à la fronde des opposants.
Source : batirama.com / AFP