Vinci a fait réaliser une "étude d'impact" pour s'assurer des bonnes pratiques de sa filiale au Qatar, accusée par l'ONG Sherpa d'avoir eu recours au travail forcé. ©Faël Isthar
Cette étude a été confiée au réseau international d'entreprises dédié au développement durable, BSR (Business for Social Responsibility, 250 membres revendiqués), selon le rapport annuel du groupe, diffusé à l'occasion de l'assemblée générale annuelle de ses actionnaires.
L'étude a pour objectif de "s'assurer de l'effectivité des mesures mises en place par QDVC", la filiale de Vinci au Qatar. Créée en 2007, QDVC emploie en direct 3.300 salariés de 65 nationalités au Qatar, dont 2.000 ouvriers, surtout des Indiens, des Népalais et des Sri-Lankais.
Les contrats qu'elle exécute représentent un montant global de 2,2 milliards d'euros, qui vont jusqu'en 2019. En outre, le groupe travaille sur un "guide sur les standards Vinci en matière de droits de l'homme", un document de référence interne qui édictera des "lignes directrices" en la matière, applicables partout dans le monde.
Des actions engagées en 2011
Vinci dit avoir poursuivi ses actions engagées en 2011 sur "les conditions de vie et de travail des travailleurs migrants au Qatar", en organisant des "missions". Celles-ci ont réuni des représentants syndicaux, deux administrateurs salariés, le secrétaire général du comité de groupe européen et des représentants du monde associatif, dit le groupe.
L'ONG Sherpa a déposé plainte à Nanterre il y a un an contre Vinci, notamment pour "travail forcé" et "réduction en servitude" au préjudice de migrants, dans le cadre des chantiers liés à l'organisation du Mondial 2022 de football.
Action en référé contre Sherpa
La plainte a donné lieu à l'ouverture d'une enquête préliminaire afin de vérifier les allégations mettant en cause le géant du BTP. Organisant sa riposte judiciaire, Vinci a d'abord poursuivi l'ONG anticorruption pour atteinte à la présomption d'innocence, mais il a été débouté de son action en référé.
Puis, la 17e chambre civile du TGI de Paris a déclaré irrecevable la procédure sur le fond, engagée par le groupe de BTP. Ce dernier a été condamné à verser à Sherpa 3.000 euros pour ses frais de justice.
Source : batirama.com / AFP