Dalkia et sa maison-mère EDF viennent d?annoncer avoir signé avec le CSTB un partenariat de recherche sur les traitements physiques de l?eau.
Ce travail, d’une durée de cinq ans, portera sur les mécanismes et la prévention de l’entartrage dans les systèmes thermiques et les réseaux d’eau chaude sanitaire. Il se déroulera au sein de l’Institut Carnot CSTB et il utilisera les laboratoires du site nantais Aquasim du CSTB.
Cette annonce rompt l’attitude des opérateurs et du CSTB vis-à-vis de ces technologies. Jusqu’à présent, seuls les systèmes de traitement chimique de l’eau (l'adoucissement) pour éviter l’entartrage bénéficiait d’avis techniques ; depuis près de vingt-cinq ans, les systèmes alternatifs (physiques, magnétiques…) n’étaient plus pris en compte.
Pourtant, dès le début des années 2000, des normes d’essais étaient établies outre-Rhin (la norme d’essai W 512) et en Suisse (SVGW), permettant à de nombreux fournisseurs de proposer des solutions moins coûteuses à l’investissement, moins lourdes à l’exploitation et aussi moins polluantes (moins ou pas de consommation de sels et d’eau).
- Expertima, une entreprise basée à Martigues, produit des réacteurs anticalcaires pour des applications domestiques et industrielles. © Expertima
L’expérience paie
Certains acteurs ont récemment décroché des appréciations techniques sur des chantiers spécifiques, mais la dérive d’exploitation du document avait conduit le CSTB à stopper l’examen de ces solutions.Pour autant, l’acharnement des techniciens semble avoir payé.
Des développeurs de solutions, notamment ISB Water, ont convaincu certaines maîtres d’ouvrage et bailleurs sociaux – notamment à Torcy (Seine et Marne) et à Strasbourg (Bas-Rhin) – de retenir leur solutions de traitement physique de l’eau en lieu et place d’un adoucissement classique et de l’imposer aux exploitants de locaux municipaux ou de logements sociaux. Même chose à Paris, où l’allemand Watercat a déjà convaincu des bailleurs sociaux.
- ISB Water a conçu une boucle de traitement des circuits hydrauliques ouverts (ECS) et fermés (chauffage). Installé en collectif résidentiel, il assure une fonction antitartre et anticorrosion. Il ne consomme ni d'énergie, ni produit chimique. © ISB Water
Réduire les budgets d’exploitation
Reconnaissant l’efficacité des équipements reconnus, ces entreprises, telle Dalkia, sont aujourd’hui les promoteurs de ces changements. Outre l’efficacité envers le tartre, les appareils utilisés demandent un entretien très limité et aucun besoin de consommables (sels).
Ce partenariat a justement pour vocation de rassembler les fournisseurs et les acteurs de cette filière pour constituer des consortiums de recherche. Ce travail qui sera mené durant cinq ans permettra de valider le protocole élaboré ; de fait, il rouvre la voie aux avis techniques et autres agréments au traitement physique de l’eau.
Reste à savoir comment réagiront les industriels de cette filière. Leur maintien sous le boisseau durant des années ont fait d’eux des “artisans” du traitement de l’eau, encore peu enclin à supporter les prix traditionnellement proposés aux industriels des produits du bâtiment.
Source : batirama.com / Bernard Reinteau / photo d'ouverture © Expertima