Parce qu?il est composé de matičres organiques, le bois constitue un aliment de choix pour les insectes ŕ larves xylophages, les insectes xylophages et les champignons lignivores.
Il est donc essentiel de traiter toutes les pièces de bois d’une construction et même, concernant les termites, de la protéger dans sa totalité.
Qu’il s’agisse du capricorne, de son cousin l’hespérophane, du lyctus, de la grosse ou de la petite vrillette, on détecte généralement la présence des insectes à larves xylophages grâce aux trous de sortie effectués par les larves quand elles arrivent au stade adulte.
De son côté, le termite est un insecte xylophage, véritable fléau qui vit en colonies constituées parfois de plusieurs millions d’individus et dont la propagation se fait de proche en proche via un réseau de galeries souterraines.
Les milieux favorables à leur développement sont des zones humides, obscures ou à l’ombre. Et si des essences comme le douglas, le mélèze, le châtaignier ou le robinier entrent dans la catégorie de bois “protégés naturellement”, aucune essence n’est naturellement protégée contre les termites.
Des phases préparatoires
Quel que soit le traitement destiné à débarrasser un habitat de ces nuisibles, celui-ci est toujours précédé des mêmes phases préparatoires. En premier lieu, le sondage de tous les bois est réalisé dans le but de déterminer les zones qui ont été attaquées.
Il s’agit ensuite de bûcher toutes les parties où une infestation a été localisée afin d’éliminer les parties vermoulues et de mettre à nu le bois sain. Les bois infectés sont brûlés pour éviter toute nouvelle prolifération.
Enfin, il faut brosser toutes les galeries apparentes creusées par les insectes afin d’éliminer la vermoulure, puis dépoussièrer la surface des bois afin de faciliter la pénétration du produit biocide dans une matière saine et propre. Une fois passées toutes ces étapes, il ne restera plus qu’à procéder au traitement lui-même.
Solution 1 : Insectes à larves xylophages : quelle prévention ?
© Cecil
Même s’il n’y a pas encore eu d’attaques, un traitement préventif doit être minutieusement réalisé au moyen de produits qui agiront en surface, mais aussi en profondeur sur certains points.
La mise en œuvre des produits de traitements préventifs du bois, avant son utilisation dans la construction, peut se faire par différents procédés industriels assurant la pénétration et la fixation du produit : le trempage court, l’imprégnation profonde, par autoclave vide et pression, le traitement oléo-thermique ou encore thermique par rétification.
S’il n’a pas été effectué de cette façon avant la construction de la maison, on peut néanmoins procéder à un traitement préventif des charpentes sur du bois sain. Dans ce cas, seuls les ancrages et les bois en contact avec les maçonneries sont à injecter, une application de surface suffisant à conférer une protection à l’ouvrage.
Les opérations de traitement (injection et pulvérisation) varient suivant la typologie de produit utilisé (gel ou liquide) et le type de bois à traiter (résineux ou feuillus).
Remarque :
le traitement de charpente à ossature bois réalisé à titre préventif est dix à vingt fois moins coûteux qu’une rénovation complète de toiture. Ceci est d’autant plus important si l’habitation se trouve dans une région propice à la prolifération des “mangeurs de bois”.
Solution 2 : Insectes à larves xylophages : quel traitement ?
Si le bois a déjà subi une attaque d’insectes, le traitement curatif consiste à éliminer les œufs et les larves, et à se débarrasser des insectes qui le pourrissent. Un traitement de fond est ici indispensable pour lutter contre une prolifération qui peut être très importante.
Dans le cas des bois fissurés où sont déjà installés des capricornes, le traitement s’effectue à la fois en profondeur et en surface. Le produit biocide est introduit dans des puits d’injection disposés en ligne de part et d’autre des fentes, soit par remplissages répétés, soit sous pression à l’aide d’un matériel approprié.
La quantité de produit à introduire dans le bois doit être au minimum de 60 g par mètre linéaire, soit 20 g minimum de produit par puits suivant leur nombre au mètre. Le procédé est le même pour les grosses et petites vrillettes.
Toutefois, à condition qu’elles ne présentent aucun trou de sortie, il n’est pas nécessaire d’effectuer les puits d’injection dans les pièces de bois d’une essence dont le bois est non attaquable. Dans tous les autres cas, ils sont obligatoires et les parties infestées devront être traitées en profondeur.
Le procédé à appliquer est similaire pour les autres insectes mais, là aussi, pour les pièces de bois d’une essence à bois non attaquable par l’insecte à combattre, les prescriptions relatives au traitement en profondeur sont fonction de l’importance de l’aubier et des caractéristiques de l’attaque. Dans tous les cas, l’ensemble des bois en contact avec les maçonneries doit être injecté.
Remarque :
une double application de surface est ensuite obligatoire. Les surfaces doivent être propres, dépoussiérées et décapées de leur finition de manière à permettre une bonne pénétration du produit. La quantité de produit sera de 250 à 300 g/m2. Dans le cas d’une faible épaisseur (volige), l’application de surface sur une seule face est suffisante.
Solution 3 : La protection contre les termites, insectes xylophages
Depuis la loi Termites de 1999, il est obligatoire de traiter tous les bois dans les régions infestées de termites et d’appliquer une protection entre le sol et le bâtiment, lors de sa construction ou de sa rénovation.
- Avant construction, on peut faire appel à une “barrière” utilisant les mêmes produits, mais selon deux méthodes : soit chimique par épandage, soit physico-chimique, la matière neurotoxique étant greffée dans un film plastique.
Les risques :
la pollution des nappes phréatiques dans les zones de protection des eaux d’alimentation.
- Après construction, on peut choisir entre 2 solutions :
- la barrière chimique : pour traiter un sol extérieur maçonné, une ligne d’injection réalisée par forage de puits verticaux est effectuée à l’aplomb des murs périmétriques, de refends et des cloisons. Sur un sol naturel, une tranchée sera creusée parallèlement et à l’aplomb des murs, tandis qu’un épandage sera effectué sur un sol de cave en terre battue. Jusqu’au niveau supérieur à l’infestation (N+1), tous les bois seront traités par une double injection aux encastrements et les éléments infestés le seront par injection sur toute leur longueur, de même que ceux en contact avec la maçonnerie. Une double application de surface terminera l’opération.
- les pièges : il peut s’agir d’un dispositif au sol, installé linéairement autour du bâtiment ou d’un dispositif hors-sol avec des pièges installés selon les prescriptions de mise en œuvre du fabricant, directement sur les zones d’activité des termites. Cette méthode nécessite un suivi vigilant en plusieurs étapes après l’implantation du dispositif afin de vérifier le niveau de consommation des pièges.
Les risques :
pour le traitement chimique, il y a des risques de pollution des sols, mais aussi pour la santé des habitants (produit neurotoxique). Pour que les pièges fonctionnent correctement, ils doivent être bien placés et en nombre suffisant.
EN SAVOIR PLUS
-
Le traitement des bois dans la construction
. Le Pôle Construction de l’institut FCBA a rassemblé dans cet ouvrage tout ce qu’il faut savoir sur les traitements, essentiellement curatifs, du bois et autres matériaux en place utilisés dans la construction. L’ouvrage s’articule en quatre chapitres : notions de base sur l’anatomie du bois et sa durabilité, une description détaillée des insectes et champignons les plus fréquemment rencontrés et de leur action destructrice, la conduite d’un diagnostic et les clés d’identification d’insectes et de champignons et, enfin, les différents traitements adaptés à chaque type d’attaque et aux éléments de la construction. Disponible chez Eyrolles.
-
“Insectes et champignons du bois : aspects et dégâts”
. Réalisé par FCBA, ce CD-ROM compatible PC et Mac contient 88 photos des principaux insectes xylophages et champignons lignivores et des dégâts qu’ils occasionnent.
-
“Guide d’entretien des ouvrages en bois”
. Edité par FCBA, ce guide, destiné à aider les maîtres d’ouvrage et les responsables d’entretien, rassemble l’ensemble des éléments d’information nécessaires au bon entretien des ouvrages en bois dans le bâtiment. Il comprend en particulier 67 fiches d’entretien pour la quasi-totalité des ouvrages en bois ou à base de bois.
Que faire contre la mérule ?
Le bois peut être aussi victime d’un champignon, la mérule. Dans ce cas, il est impératif, avant tout traitement, de régler le problème de l’humidité : d’après FCBA, la mérule ne survit pas au-delà de trois semaines si le taux d’humidité du bois environnant est inférieur à 22%. Une fois le taux d’humidité rééquilibré, on peut passer au traitement.
Ici, deux solutions :
-
chimique
: les éléments atteints sont déposés, puis brûlés et tous les revêtements de sol sont enlevés pour vérifier que les sols ne sont pas atteints. Une fois les surfaces atteintes mises à nu, elles sont grattées et brossées. Pour plus de sécurité, les murs et sols sont passés au chalumeau pour éradiquer tout rhizome. Selon le degré de dégradation, il y aura une application en surface et/ou par injection d’un traitement fongicide. L’injection est pratiquée après perçage de trous dans les surfaces dont le nombre est défini par le degré d’invasion. Les bois, quant à eux, sont directement forés et traités par injection.
-
par air chaud
: avec cette technique, encore peu développée en France, la pièce infestée est bâchée et la température est portée à 50 °C. La température est maintenue 16 heures pour éradiquer le champignon, qui ne supporte pas ces chaleurs fortes. Très efficace, cette technique permet à la fois de tuer la mérule et d’assécher le bâtiment. Elle ne fait appel à aucun produit chimique.
A éviter à tout prix :
nettoyer la mérule avec de l’eau de javel, ce qui accélère son développement, ou encore la gratter car cela libère des spores dans l’atmosphère, contribuant ici aussi au développement du champignon.
Source : batirama.com / Michèle Fourret