La fédération nationale du bois lance un manifeste pour sauver la filière de transformation du bois, aujourd?hui en péril?
En effet, les intempéries et les grèves, qui ont provoqué de graves perturbations dans l’exploitation forestière et le transport du bois, ont précipité l’affaiblissement de la filière forêt-bois.
Ce contexte est jugé d’autant plus dramatique que les professionnels sont déjà fragilisés par d’importantes difficultés structurelles liées à la hausse exponentielle des exportations de bois brut français, en particulier vers la Chine.
Entre 2007 et 2014, le volume de grumes de chêne disponible pour les scieries françaises a été divisé par deux, rappelle la fédération nationale du bois. Le manque de matière première à transformer, aggravé par la météo et les mouvements sociaux, a d'ores et déjà entrainé des mesures de chômage technique dans de nombreuses scieries françaises.
10 000 emplois menacés
« 100 000 emplois sont aujourd’hui directement menacés en France. Il est donc urgent d’agir », explique la filière dans un communiqué.
Elle souhaite dans un premier temps, se conformer à la réglementation internationale pour mettre fin à des pratiques d’exportation de bois brut aujourd’hui hors de contrôle.
La FNB appelle ainsi à donner, dans les plus brefs délais, un coup d’arrêt définitif à l’utilisation par les exportateurs du traitement chimique par pulvérisation de cyperméthrine sur les grumes destinées à l’international et jugé dangereux pour l'environnement et les forestiers par l'ANSES.
Interdire les traitements phytosanitaires
Elle estime indispensable que la circulaire interdisant ce traitement phytosanitaire entre en application, comme annoncé par le ministère de l'Agriculture, au 1er juillet 2016 et qu’elle ne soit pas une nouvelle fois reportée.
Il existe des solutions pour remplacer ce produit par des traitements alternatifs et durables, comme l’écorçage, le traitement thermique ou la fumigation en enceinte agréée, déjà utilisées par nos voisins belges et allemands.
Dans un second temps, la FNB appelle dans son manifeste à prendre des mesures structurelles afin de favoriser la transformation du bois en France, qui génère 10 fois plus d’emplois que l’exportation des grumes.
En effet, les scieries françaises doivent pouvoir travailler le bois français, une matière première de grande qualité issue de la gestion responsable du patrimoine forestier français, puis vendre leurs produits transformés à valeur ajoutée en France et à l’international.
Un manifeste en cinq points
- Mettre fin, dès le 1er juillet, aux distorsions de concurrence sanitaires infligées aux scieries françaises.
- Relocaliser et développer une industrie du bois française respectueuse de l'environnement.
- Conforter le renouvellement de la matière première à long terme.
- Réguler l'exportation des grumes non transformées pour favoriser l’exportation de produits transformés.
- Faciliter le financement du développement de la filière.
Source : batirama.com