Le chantier de la centrale hydroélectrique "Romanche Gavet" (Isère) a accumulé près de trois ans de retard et ne devrait fournir ses premiers kilowattheures (kWh) qu'en 2020.
"Il y a de l'ordre de 30 mois de retard sur le chantier", commencé en 2012, a indiqué lors d'une visite de presse Florent Baud, chef de projet pour l'unité de production Alpes d'EDF. La mise en service de la centrale, initialement prévue en 2017, ne se fera pas avant le 1er semestre 2020.
Le projet consiste à construire une nouvelle centrale encastrée dans la montagne qui viendra remplacer les six unités existantes, dont certaines sont centenaires, le long de la route menant à la station de l'Alpe d'Huez.
Pour cela, EDF a construit un barrage en amont de la Romanche où l'eau doit être canalisée dans une galerie souterraine de 9,3 kilomètres de long, creusée dans le massif de Belledonne. Traversant la montagne en pente douce, l'eau terminera sa course par un puits vertical de 270 mètres de haut, permettant d'obtenir une pression très forte.
Pluies torrentielles
Au pied du puits, deux turbines, en cours d'installation, permettront de générer l'électricité (92 MW de puissance installée). Mais seulement 30% de la galerie souterraine a été creusée jusqu'à présent par deux tunneliers.
Des pluies torrentielles ont en effet provoqué d'énormes chutes de gravats à l'été 2013 au point de départ du percement de la galerie, nécessitant l'arrêt du chantier pendant près de deux ans pour sécuriser le site.
Le barrage est en revanche terminé ainsi que la cavité souterraine (75 mètres de longueur sur 25 mètres de hauteur) qui doit abriter la nouvelle centrale. "Cela revient à construire un immeuble de cinq étages dans une caverne", a décrit Florent Baud.
Couvrir la consommation d'une ville de 231 000 habitants
La nouvelle centrale devrait produire 560 gigawattheures d'électricité par an, soit l'équivalent de la consommation d'une ville de 231.000 habitants (environ 30% de plus que les installations actuelles).
A terme, les anciennes centrales seront rasées, à l'exception de celle des Vernes, classée monument historique. Construite pendant la Première Guerre mondiale par le fabricant d'obus Charles Albert Keller, cette centrale en ciment moulé ressemble à une villa bourgeoise avec son jardin à la française agrémenté d'une énorme fontaine.
Source : batirama.com / AFP