Emmanuelle Cosse a annoncé l'extension de l'encadrement des loyers à la banlieue parisienne : jusque là, il ne concernait que Paris. Une mesure dénoncée par Valérie Pécresse.
L'encadrement des loyers qui ne concernait que Paris jusque là va être étendu à plus de 400 communes de l'agglomération parisienne, a déclaré jeudi la ministre du Logement.
La ministre a en effet signé un arrêté permettant d'étendre ce dispositif à 412 communes de la région parisienne, parce qu'« il y a des zones en Ile-de-France où les loyers sont très chers » et cette mesure, qui entrerait en vigueur à partir de 2018, va permettre, selon elle, « de redonner du pouvoir d'achat aux ménages concernés ».
« En tout, huit millions de Franciliens et plus de quatre cents communes sont concernés. Mais, avant d'encadrer, il faut observer, pour définir les plafonds de loyers à ne pas dépasser. Cela pourra donc être effectif à partir de 2018 », a précisé la ministre dans un entretien au journal Le Parisien.
Lille et Grenoble bientôt concernées
Cet élargissement de l'encadrement des loyers, qui avait été évoqué par la ministre en avril, concerne les départements des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis, du Val-de-Marne, des Yvelines, du Val d'Oise, de l'Essonne et de la Seine-et-Marne.
La ministre du Logement a confirmé par ailleurs que le dispositif pourra être effectif à Lille, à la fin de l'année 2016. « Et Grenoble a lancé son observatoire pour un encadrement d'ici à un an et demi », a-t-elle ajouté dans Le Parisien.
La nouvelle présidente du Conseil régional, Mme Pécresse, "désapprouve" la décision annoncée par la ministre du Logement, Emmanuelle Cosse, d'étendre à 412 communes de l'agglomération parisienne y compris en grande couronne, l'encadrement des loyers, "car elle ne peut qu'aggraver à terme le problème du mal logement en Ile-de-France".
Une mesure électoraliste ?
Pur Mme Pécresse, "la seule solution durable à la pénurie de logements est la construction de logements neufs et la rénovation de logements vétustes", et "le blocage des loyers, en baissant la rentabilité de l'investissement locatif, va dissuader des opérations de construction et de rénovation, pourtant indispensables pour stabiliser les prix de l'immobilier en Ile-de-France et répondre aux besoins des Franciliens".
Elle souligne que cette décision, "court-termiste et électoraliste, prise sans aucune concertation avec les maires, risque d'avoir des effets désastreux dans notre région, alors que notre objectif est de construire 70.000 logements par an".
Source : batirama.com / AFP