La Ville de Paris a adopté une modification de son plan local d'urbanisme qui propose des espaces verts en plus et un rééquilibrage du logement entre l'est et l'ouest.
Cette modification du PLU, un document qui décline en une multitude de règlements très techniques l'équilibre urbain de la ville, a été approuvée par la majorité socialiste et communiste et, pour la première fois depuis 2001, par les écologistes.UDI-MoDem et Les Républicains ont voté contre.
La maire PS de Paris avait auparavant salué un plan qui "porte la vision d'une ville toujours plus bienveillante, écologique et attractive" avec la "possibilité d'offrir à tous un logement décent".
Au chapitre des espaces verts, il classe en zone urbaine verte 11 hectares sur les 807 hectares déjà protégés. Il prévoit également la création, dans un projet urbain, d'un parc de 7 hectares à Chapelle Charbon (XVIIIe arrondissement) et sanctuarise les Réservoirs de Grenelle (XVe), le Stade Championnet (XVIIIe) et le Bois Dormoy (XVIIIe), des combats emblématiques de riverains pour préserver des espaces verts.
Obligation de végétalisation des toits terrasses
Il porte notamment obligation de végétaliser pour les constructions neuves les toits-terrasses de plus de 100 m2. Il pose les bases d'une discussion, à l'échelle métropolitaine, sur la disparition du périphérique, blessure urbaine entre la capitale et sa banlieue.
Au chapitre logement, il propose un rééquilibrage entre l'est, où domine traditionnellement le logement, et l'ouest, plus fourni en bureaux. Il prévoit ainsi que dans les quartiers déficitaires en logement social, plutôt à l'ouest, 30% de toute nouvelle construction dédiée au logement de plus de 800 m2, leur soit consacrée.
Ces 30% seront dédiés au logement intermédiaire dans les quartiers mieux dotés en social. Il acte la fin de l'obligation pour toute construction neuve de construire en même temps un parking. David Belliard, co-président du groupe EELV, a expliqué soutenir le plan "à cause des avancées et malgré des imperfections".
Bâtiments moins gourmands en énergie
Les écologistes ont ainsi salué un PLU qui demande des bâtiments moins gourmands en énergie, utilisant des matériaux recyclables, garde la construction d'équipements sportifs au sol ou sanctuarise des espaces. Mais "nous n'hésiterons pas à bloquer certains chantiers", avait auparavant indiqué Jérôme Gleizes (EELV).
Danielle Simonnet (Front de Gauche) avait elle aussi demandé une "augmentation des espaces verts" en rappelant qu'un Parisien bénéficiait de 5,8 m2 de verdure contre 10 m2 recommandés par l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé).
Nicolas Bonnet-Oulaljd (PCF) a salué un plan "bien marqué à gauche" qui développe du logement social, avec 240 nouvelles réserves, et des équipements publics comme la possibilité d'ouvrir 5.000 nouvelles places de crèche au delà de 2020.
Trop de logement social ?
La droite a de son côté dénoncé un plan qui, selon elle, privilégie le logement, et notamment le logement social, en oubliant les espaces verts. Nathalie Kosciusko-Morizet, chef du groupe LR, a ainsi dénoncé un plan "idéologique et dirigiste" qui "bétonne" et pour ce faire, "grignote ce qui pourrait être des espaces de respiration".
L'UDI-Modem a dénoncé un plan qui "réduit l'offre de logement intermédiaire de façon drastique", a indiqué le président du groupe, Eric Azière.
Source : batirama.com / AFP