La Capeb Rhône affirme que l?Europe n?est pas seule fautive, et que la France est bien responsable de la situation liée au travail détaché dans l?hexagone.
Les déclarations de Manuel Valls le 3 juillet, relative au travail détaché, ont fait réagir la Capeb Rhône qui se définit en préambule comme « la plus puissante organisation du bâtiment du Rhône ».
L’organisation rappelle en effet les propos de Manuels Valls qui menaçait de ne pas appliquer la directive européenne sur les travailleurs détachés si Bruxelles refusait un alignement « par le haut » des cotisations sociales versées ». Or, l’Etat ne peut pas toujours nier ses responsabilités, pour la Capeb du Rhône.
Le communiqué de l’organisation insiste, en effet, sur le fait qu’une directive européenne n’est pas une obligation mais uniquement une direction, puisqu’il n’existe pas de législation européenne directe (sauf sous certaines conditions restrictives).
+ 25 % de travailleurs détachés en un an
Ce qui amène la Capeb Rhône à conclure que chaque Etat demeure souverain sur son bloc législatif, et que seul le parlement français est habilité à voter lois et décrets français.
Si chaque pays conserve la liberté d’adapter une directive européenne, alors, rien, selon l’organisation, n’empêchait de dire dans le code du Travail que les entreprises faisant appel au travail détaché devaient payer les charges sociales françaises en France et non dans le pays d’origine.
Le communiqué dénonce les affirmations de la rapporteuse du budget selon laquelle un français au Smic coûterait moins qu’un travailleur étranger détaché. En effet, 286 025 travailleurs détachés sont venus en France en 2015, soit + 25 % en un an. Et la moyenne des salaires dans le Bâtiment, hors cadres, est de 1600 € bruts, rappelle la Capeb Rhône
Prise de conscience des députés français
« Si le dispositif étaient vraiment moins coûteux comme annoncé, tout le monde embaucherait en priorité des travailleurs français au Smic pour les moins qualifiés : il n’y aurait aucun problème » reprend l’organisation qui remarque, « qu’à l’approche des élections présidentielles, il est facile de fustiger un dispositif européen qui fait des ravages majeurs dans le monde ouvrier ».
En conclusion, elle remarque l’effort de prise de conscience des députés français qui sur le sujet, proposent à la commission européenne un traitement national de ce sujet.
Source : batirama.com