Les principaux actionnaires régionaux de Lyon Saint-Exupéry veulent travailler avec le nouvel actionnaire Vinci, mais la Région et le Département résistent.
"Il y avait une autre façon de faire. Nous maintenons qu'il y a eu de grandes maladresses de l'Agence des participations de l'Etat (ndlr: qui a piloté le dossier), mais maintenant il faut tourner la page, se retrousser les manches et oeuvrer à l'ouverture de nouvelles liaisons", a souligné le président de la Chambre de commerce et d'industrie Emmanuel Imberton.
Le projet industriel de Vinci, un groupe qui a beaucoup investi dans l'aéroportuaire et gère aujourd'hui plusieurs grands aéroports, "est de grande qualité", s'est félicité M. Imberton. C'était "l'un des meilleurs projets" en lice.
La CCI, qui détient 25% du capital de Lyon Saint-Exupéry, s'était retirée du processus de privatisation engagé par l'Etat, estimant que le cahier des charges qui encadrait la procédure n'avait pas été respectée. La région Auvergne-Rhône-Alpes (5%) et le département du Rhône (3%) avaient fait de même. Mais une fois la décision prise, "évidemment, Vinci peut compter sur le monde économique pour développer l'aéroport", a ajouté le responsable.
Gérard Collomb, le maire de la ville de Lyon qui détient 7% de l'aéroport, a exprimé pour sa part sa compréhension devant la décision de l'Etat de raccourcir la procédure, en expliquant que les deux finalistes - Vinci et l'australien Macquarie - proposaient 25% de plus à l'Etat que les autres candidats. "Il n'aurait pas été possible que l'Etat retienne un autre candidat que ces deux-là", a-t-il dit. Il a estimé que le consortium mené par Vinci était "un bon choix", car il comprend des groupes avec lesquels sa municipalité à l'habitude de travailler et qui disposent "des moyens d'investir".
Comme M. Imberton, il ne s'est pas montré inquiet du fait que Vinci possède 8% du capital d'AdP, le gestionnaire des aéroports parisiens que Lyon voit comme le principal frein à son développement.
En revanche, la Région et le Département ne démordent pas de leur opposition à la méthode retenue pour privatiser l'aéroport. Comme ils l'avaient menacé la semaine dernière, ils vont engager la semaine prochaine un référé devant le tribunal d'administratif de Paris pour rependre la procédure à zéro."Il ne s'agit pas de contester le choix de Vinci mais de dénoncer une procédure viciée, non conforme au cahier des charges", a expliqué une porte-parole de la région.
Un peu plus tôt, l'Etat avait annoncé avoir choisi un consortium formé par Vinci (51%), la Caisse des dépôts (24,5%) et Predica, filiale d'assurance du Crédit agricole (24,5%), pour reprendre ses 60% dans l'aéroport de Lyon pour 535 millions d'euros.
Source : batirama.com