Face aux incertitudes sur les fluides, l?eau sous toutes ses formes ? eau glacée, eau chaude et même l?eau en tant que réfrigérant ? devient une solution attrayante.
Nombreux sont les maîtres d’ouvrage, bureaux d’études et installateurs qui ne veulent pas d’une solution de climatisation « intermédiaire » , c’est-à-dire dont on ne peut garantir qu’elle pourra être entretenue dans 10 ans .
Ils sont à la recherche d’une solution « pérenne » que le Règlement F-Gaz et la Directive ecoDesign ne remettront pas en cause dans quelques années. De nombreux exposants, à Chillventa à leur écoute, vantent leurs solutions à base d’eau. De l’eau chaude et glacée pour la climatisation, voire même de l’eau en tant que réfrigérant.
L’eau en tant que R718
Il est parfaitement possible de concevoir des groupes de production d’eau glacée qui utilisent l’eau comme réfrigérant. Dans ce rôle, l’eau est baptisée R718. Un fabricant allemand Efficient Energy GmbH présente à Chillventa 2016 son « eChiller » de 35 kW de puissance nominale, un groupe de production d’eau glacée eau/eau/eau : condenseur à eau, évaporateur à eau et du R718 comme fluide thermodynamique.
Naturellement, comme le fluide est de l’eau, la machine ne sait pas produire des températures négatives. Elle n’est pas non-plus réversible. Son rendement optimal est atteint pour une température d’eau au condenseur de 22/28°C et une loi d’eau à l’évaporateur de 18/22°C.
Pour ces valeurs optimales, Efficient Energy revendique une consommation d’électricité inférieure de 80% à celles qu’un groupe froid plus classique. Le eChiller peut fonctionner à d’autres régimes d’eau, mais en dégradant ses performances. Mais une climatisation tertiaire peut être dimensionnée pour un départ d’eau à 18°C avec un retour à 22°C, s’il n’est pas nécessaire de déshumidifier l’air.
Eviter les fuites…
Depuis 20 ans, l’eau glacée – groupe froid ou réversible puis ventilo-convecteurs, cassettes ou consoles pour l’émission – perdait du terrain face à la détente directe. L’eau glacée impose en effet des canalisations le plus souvent en acier, de diamètre important. Tandis que la détente directe se contente de canalisations cuivre de petits diamètres, nettement plus faciles à mettre en œuvre, notamment en réhabilitation.
Mais voilà, la nouvelle version du Règlement F-Gaz insiste encore davantage sur la nécessaire détection des fuites de fluides dans les installations de froid, comme de climatisation. Le Règlement F-Gaz rend le Maître d’Ouvrage responsable de la détection des fuites et de leur réparation rapide. Les décrets et arrêtés qui ont adapté la réglementation française, ajoutent même « pénalement responsable ».
Soyons clairs, aucun hôtelier n’ira en prison parce que son installation de climatisation fuit. Mais il peut avoir une amende s’il ne s’assure pas d’une réparation rapide. Donc, si un DRV fonctionnant au R410A équipe un hôtel, il vaut mieux détecter les fuites de fluide dans chaque chambre.
… avec des détecteurs
Toshiba, Daikin et Mitsubishi Electric présentent des détecteurs de fuite de fluide à Chillventa. Chacun coûte au moins 150 € HT en prix public. Les vannes qui coupent l’alimentation en fluide – une par chambre aussi, parce qu’on ne va pas couper la climatisation de tout un étage, par exemple, s’il y a une fuite dans une seule chambre de cet étage – coûtent environ 500 € HT.
Soit déjà 650 € HT/ chambre en prix public. Imaginez un hôtel de 150 chambres, nous en sommes déjà à plus de 90 000 € HT pour respecter les prescriptions F-Gaz. C’est beaucoup.
Dans ces conditions, les hôteliers ont tendance à préférer l’eau glacée : un groupe extérieur Air/eau, une distribution 2 ou 4 tubes, selon que l’on souhaite ou pas rendre chaque chambre parfaitement indépendante dans son choix de température, des pompes, des ventilo-convecteurs gainables.
Quand l’eau glacée redevient séduisante
Les constructeurs de climatiseurs japonais ont vu le danger et modifient leurs offres. La plupart des constructeurs japonais proposent à Chillventa des solutions mixtes détente directe / eau glacée. Le groupe extérieur DRV reste identique. Mais de nouvelles unités intérieures font leur apparition.
Il s’agit de boîtes d’échange de chaleur fluide/eau. En amont, les boîtes sont alimentées par deux ou trois tubes de fluides par l’unité DRV extérieure. En aval, elles proposent de 4 à 16 couples aller/retour en eau glacée ou eau chaude, selon que l’on chauffe ou que l’on rafraîchit.
Ces couples de canalisations aboutissent à des unités intérieures qui ne sont rien d’autre que des ventilo-convecteurs, mais dans le design des unités intérieures de climatisation à détente directe. Et avant autant de possibilité de pilotage : commande murale ou infrarouge individuelle pour chaque unité intérieure.
Commande centralisée avec remontée de nombreuses informations de fonctionnement détaillées – encrassement du filtre, etc. – jusqu’à une console centralisée, voire à la GTB du bâtiment. Mitsubishi Electric a été le pionnier de cette architecture. Mais tous les autres annoncent des adaptations en ce sens. Panasonic annonce sa boîte fluide/eau pour 2017, par exemple.
Source : batirama.com / Pascal Poggi