Grâce à un sursaut du marché du neuf, les artisans du bâtiment terminent le 2e trimestre avec un léger mieux, malgré un volume d?activité toujours en baisse à -2,5%. Mais l?entretien-rénovation se porte moins bien et la Capeb s?inquiète des signaux négatifs envoyés par le gouvernement, notamment ceux évoquant une réforme de la TVA à 5,5%.
Après avoir affiché une chute de - 6 % entre janvier et mars, le volume d’activité des artisans du bâtiment ne recule plus que de 2,5 % au 2e trimestre 2010, comparé au même trimestre de l’année précédente (source : indice de conjoncture Capeb). Le secteur du bâtiment dans son ensemble, toutes tailles d’entreprises confondues, enregistre quant à lui une baisse de - 4,5 %. Si l’heure n’est toujours pas à la croissance de l’activité, certaines tendances se dessinent et laissent espérer une stabilisation prochaine. « Cette accalmie du 2e trimestre est encourageante, même s’il faut rappeler un rattrapage de travaux reportés à cause des intempéries hivernales particulièrement rudes. Si l’on est encore loin d’une reprise, l’évolution récente de certains indicateurs montre que le plus dur serait passé. Plus que jamais, il faut que le gouvernement accompagne le secteur dans cette difficile sortie de crise », explique Patrick Liébus, Président de la Capeb. A l’origine de ce mouvement prometteur, la nette amélioration que connaît le secteur de la construction neuve, avec une baisse trois fois moindre au 2e trimestre 2010 (de -11 % à -3,5 %). La reprise des mises en chantier (+18 % entre mars et mai) permet aux entreprises de reprendre quelques couleurs.
La reprise passera par la rénovation
Cette inflexion n’est cependant visible que dans la construction neuve : du côté de l’entretien-amélioration, la baisse se maintient à -2 %. La baisse des prises de commandes est toujours constatée, mais se fait toutefois moins fortement ressentir. Une évolution qui laisse présager une amélioration progressive, avec une baisse d’activité qui pourrait se limiter à -1 % sur ce segment d’activité au 3e trimestre 2010. « En France, les entreprises de moins de 20 salariés réalisent 68 % des travaux de rénovation. Cette activité contribue à plus de la moitié de leur chiffre d’affaires. Sans amélioration significative dans l’entretien-réhabilitation, les artisans du bâtiment ne connaîtront pas de véritable reprise. Même si le ralentissement de la baisse dans le neuf est une excellente nouvelle, il faut rester prudent et poursuivre les efforts », précise Patrick Liébus.
Disparités moindres entre corps de métiers
L’amélioration sur le marché du neuf permet de réduire les disparités entre les corps de métiers. Ainsi, les maçons, malmenés depuis plusieurs trimestres, affichent le plus faible repli (-1,5 % contre –9,5 % au 1er trimestre). Ce résultat constitue une bouffée d’oxygène pour la profession qui connaissait, depuis début 2008, les baisses d’activité les plus marquées. Une moindre dégradation est également à noter chez les autres corps de métiers : -4 % pour l’électricité, -3 % pour la menuiserie-serrurerie et -2,5 % pour les couvreurs, plombiers, peintres et plâtriers. Côté trésorerie, 22 % des entreprises font état d’une détérioration (contre 27 % au trimestre précédent) tandis que 8 % des entreprises revendiquent une amélioration.
Soutien attendu de l’Etat
Enfin, l’analyse de l’activité par régions laisse encore apparaître des écarts relativement importants. L’Ile-de-France renoue avec la croissance, tandis que la situation se dégrade à nouveau dans la région Centre. Quant aux autres régions, elles oscillent entre stabilisation et moindre baisse. « Au vu de ces résultats, notre prévision pour 2010 est maintenue : l’activité devrait reculer de 2,5 % sur l’année. Nos regards sont maintenant tournés vers le gouvernement. Entre le projet de coupe franche d’un milliard d'euros sur la fiscalité « verte », la lancinante remise en question de la TVA à 5,5 % pour les travaux de rénovation et l’obstination à refuser une évolution du régime de l’auto-entrepreneur, nos ministres ne semblent pas des plus enclins à soutenir un secteur qui représente 362 000 entreprises et plus d’un million d’actifs. Espérons qu’ils prendront demain les bonnes décisions pour conforter les premiers signes d’amélioration » conclut Patrick Liébus.
Source : Bâtirama.com / C.J