La région a décidé d'exiger de parler français sur les chantiers afin d'éviter la concurrence déloyale d'offres de prix trop basses et le recours massif à de la main d'oeuvre étrangère.
Selon Hervé Morin, président UDI de cette région, le mécanisme est généralement le suivant : "une entreprise gagne un marché en faisant des prix anormalement bas puis fait appel à des sous-traitants étrangers pour pouvoir s'en sortir", a-t-il déclaré.
Pour éviter ces pratiques la région veut interdire la sous-traitance par une entreprise dont c'est le coeur de métier. Ainsi, si cette entreprise est spécialisée dans la maçonnerie, elle ne pourra pas sous-traiter dans cette activité, seulement dans des activités connexes.
"Pour lutter contre l'usage massif de travailleurs détachés, nous imposons aussi l'usage du français sur les chantiers, notamment pour s'assurer de la compréhension des consignes de sécurité", a ajouté M. Morin, expliquant qu'on appelle cela "la clause Molière".
Prise en compte de l'apprentissage par les entreprises
La région va imposer également la rédaction de tous les documents en langue française, y compris les fiches produits. D'autres barrières, sociales et environnementales seront aussi dressées pour éviter le dumping : prise en compte de l'apprentissage par les entreprises et bilan carbone, pour favoriser les entreprises locales.
"L'offre d'une entreprise située à 50 km sera mieux notée qu'une autre située à 500 km", a indiqué M. Morin. "Nous avons essayé de répondre aux différentes problématiques qui sont souvent pointées du doigt par les entreprises françaises, notamment du BTP", a déclaré le président normand.
Il a précisé que ces dispositions qui ont été votées en séance plénière à Caen sont actuellement étudiées par d'autres régions françaises.
Source : batirama.com / AFP