Selon des sources gouvernementales une évacuation de la "ZAD" ne serait pas "possible" tant que le contentieux en cours avec Bruxelles n'aura pas été "réglé".
"Il n'y a pas d'évacuation possible tant que le contentieux avec Bruxelles n'est pas réglé", a indiqué l'une de ces sources, confirmant l'abandon de l'objectif d'une évacuation à l'automne fixé lorsque Manuel Valls était Premier ministre.
Interrogé, Matignon n'a pas confirmé officiellement le report de l'évacuation mais a reconnu que le gouvernement "devait avant toute chose clarifier une situation de précontentieux avec la Commission européenne".
"Nous sommes dans un Etat de droit qui ne saurait être bafoué. Le cadre d'une intervention doit être maîtrisé", a-t-on souligné dans l'entourage du nouveau Premier ministre Bernard Cazeneuve.
Mise en demeure par la Commission européenne depuis avril 2014 pour ne pas avoir réalisé d'évaluation des impacts cumulés des infrastructures du projet d'aéroport, la France doit toujours régulariser son infraction. Elle s'est engagée à le faire à la fin de l'année. Pour se mettre en conformité avec la réglementation européenne, le SCOT (schéma de cohérence territoriale) de la métropole Nantes-Saint Nazaire a dû être révisé et va être soumis au vote le 19 décembre.
"Nous devons avant toute chose clarifier une situation de précontentieux avec la Commission Européenne. Cette opération doit être préparée méticuleusement et les étapes doivent être préparées. Il faut être irréprochable juridiquement et operationnellement", a encore fait valoir Matignon.
Le précédent Premier ministre Manuel Valls, favorable à l'aéroport, avait assuré que l'évacuation se ferait "à l'automne". Mais le projet divise majorité et gouvernement: il est soutenu par exemple par l'ancien maire de Nantes Jean-Marc Ayrault, ministre des Affaires étrangères, et critiqué par la ministre de l'Environnement Ségolène Royal.
En pleine alerte terroriste en France, qui mobilise à plein les forces de l'ordre, l'évacuation du futur site de l'aéroport nécessiterait des centaines voire des milliers de gendarmes mobiles pendant plusieurs jours voire semaines. Malgré un "oui" au projet au référendum local en juin, des opposants, baptisés "zadistes", occupent en effet encore le vaste terrain de 1.200 ha sur lequel doit être construit l'aéroport, mené par le géant du BTP Vinci.
Source : batirama.com