Les compteurs électriques "intelligents" seront obligatoires en France dans les logements neufs à partir de 2012, une décision contestée par les collectivités locales qui jugent "prématuré de généraliser le dispositif" qui devra s?appliquer à la quasi-totalité des habitations en 2021.
"Dès lors que l’expérimentation en cours sera concluante et que les caractéristiques techniques et les modalités de déploiement auront été fixées, cette obligation entrera en vigueur", à indiqué à l’AFP le ministère de l’Ecologie après la publication d’un décret en ce sens au Journal Officiel de jeudi.
Ce nouveau type de compteurs, dont l’installation obligatoire est prévue par le décret dans les logements neufs à partir de 2012, est capable de communiquer avec les systèmes informatiques des producteurs et distributeurs, en relevant la consommation électrique pratiquement en temps réel et en la transmettant au distributeur.
Pour les usagers, ce système présentera notamment l’avantage de permettre à distance des relevés de consommation, des ouvertures et clôture de contrat, des changements de puissance des installations, sans intervention d’un technicien.
Des économies sont également attendues de cette mesure très précise et des possibilités qu’elle procurera d’adapter plus finement son abonnement à sa consommation.
Mais "si l’intérêt d’un comptage évolué et fiable ne fait pas de doute et n’est pas contesté, l’expérimentation en cours suscite légitimement nombre de questions, pour l’heure sans réponses", écrit la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR), une association regroupant près de 500 collectivités territoriales et établissements publics, vendredi dans un communiqué.
Les collectivités locales sont propriétaires des réseaux de distribution d’électricité basse consommation.
Selon la FNCCR, l’installation des nouveaux compteurs électriques, financée par les usagers, s’annonce beaucoup plus chère que prévu et pourrait coûter jusqu’à 8 milliards d’euros.
ErDF (Electricité Réseau Distribution France), la filiale d’EDF qui gère le réseau basse et moyenne tension, évoque un coût d’environ 4 milliards d’euros.
La FNCCR plaide également pour la publication d’un rapport de l’Agence de l’environnement et de maîtrise de l’énergie (Ademe) sur l’expérimentation en cours dans les régions de Tours et de Lyon.
La Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) avait estimé en août que le développement des compteurs électriques "intelligents" devra être assorti de "garanties sérieuses sur la sécurisation de ces données et leur confidentialité". ErDF assure de son côté que "toutes les données de consommation (sont) cryptées".
Source : AFP / Bâtirama.com