L?AIMCC, association des industriels de la construction, a fait part de ses pronostics en ce qui concerne les perspectives de croissance de son industrie en 2017. Une premičre !
L’AIMCC(1) a réalisé une enquête d’opinion réalisée auprès de ses membres pour dresser un état des lieux conjoncturel de l’année 2016 et ses perspectives pour 2017. Pour ce faire, elle a interrogé 77 organisations professionnelles représentant 7000 entreprises (et un chiffre d’affaires de 45 milliards d’euros).
La commission économique, présidée par Jacques Manzoni (Fédération de l'industrie du béton) en charge de l’enquête a obtenu 66 réponses, d’où un taux de réponse significatif de 88 %. « C’était une enquête légère, facile dans son maniement, ce qui explique ce bon taux de réponse » explique Hervé de Maistre, président de l’AIMCC (en photo).
Résultat, cette vision de synthèse confirme ainsi que 2016 fut bel et bien une année de transition, avec un taux de 33 % d’opinions « positives » (correspondant à la vision d’une année « faiblement haussière, donc située entre + 1 et + 5 % de croissance) contre 38 % considérant que l’année a été stable (0 %) et 24 % estimant l’année dans un cycle baissier (- 5 % à -1 %).
Une reprise fragile ?
En effet, rappelons que l’année 2016 a marqué la fin de 8 ans de crise avec une progression de + 1,9 % en volume pour le Bâtiment (chiffres FFB). Entre 2009 et 2015, la construction de maisons individuelles a été divisée par deux.
En 2016, la construction de logements neufs a augmenté de 10 % avec 376 500 mises en chantier, grâce à des taux de crédit immobilier faibles et l’accès élargi au Prêt à taux zéro. En revanche, le secteur de l’entretien-amélioration est resté à la peine avec seulement + 0,5 % de croissance.
Cette reprise fragile n’incite d’ailleurs pas à un optimisme généralisé de tous les secteurs industriels pour l’année 2017. Même si 96 % des organisations professionnelles de l’AIMCC prévoient une hausse d’activité comprise en 0 et + 5 % d’activité, la reprise pourrait rester modérée puisque seulement 1% des professionnels interrogés entrevoient des taux de croissance supérieurs à 5 %.
Dans l’attente du redémarrage de l’entretien-amélioration
Ainsi, dans le Gros œuvre, les perspectives d’une conjoncture mieux orientée sont plutôt nettes puisqu’ils sont 92 % à estimer que la croissance des activités se situera entre 1 et 5 % contre 29 % en 2017. Aucun industriel interrogé ne prévoit de baisse par ailleurs et 4 % seulement envisagent une stagnation…
Changement de décor et d’opinion dans le secteur du second œuvre : les professionnels sont moins optimistes que ceux du gros œuvre, puisque seuls 56 % d’entre eux envisagent une croissance de leur activité située entre 0 et 5 %, contre 35 % qui prévoient une stabilité.
Il est vrai que le très lent redémarrage du secteur de l’entretien-amélioration en 2016 incite aujourd’hui à la prudence même si les perspectives liées à la Transition énergétique et aux incitations fiscales en vigueur (CITE) sont toujours d’actualité. « Notre activité dépendra aussi de la dynamique du marché de la rénovation en 2017 » commente Hervé de Maistre.
Vers une reprise de l’inflation ?
Enfin, dans le domaine des équipements, on retrouve sensiblement les mêmes espérances que dans le domaine du gros œuvre : 90 % attendent une hausse modérée de leur activité, située donc entre 0 et 5 % (contre 60 % en 2016).
Si l’heure de la reprise a sonné, les représentants de l’AIMCC ne crient pas victoire pour autant. L’organisation estime que la filière du bâtiment, comprenant notamment les industriels et leurs clients entreprises doit impérativement retrouver ses niveaux de marge pour pouvoir réinvestir et réembaucher…
Or, les premiers signaux de 2017 ne sont pas tout à fait encourageants au regard de la montée des prix de l’énergie et donc des coûts de la construction générant des risques d’inflation, selon Hervé de Maistre.
Poursuivre les efforts d’innovation
« La confiance doit s’installer et ce sera un facteur déterminant pour embaucher à nouveau » explique le président. L’AIMCC demande que les pouvoirs publics maintiennent une visibilité réglementaire car "la profession ne supportera pas une nouvelle fois la volatilité des aides".
Enfin, les industriels sont conscients qu’il leur faudra poursuivre leurs efforts d’innovation en termes de produits proposés mais aussi de mise en œuvre, afin d’améliorer la productivité et réduire la pénibilité sur les chantiers. Des challenges qui concernent l'ensemble de la filière et qui pourront être également relevés avec l'utilisation généralisée des nouveaux outils numériques tels que le BIM.
(1)
L’Association française des industries des produits de construction
Source : batirama.com / Fabienne Leroy