Pour la 7e année consécutive, Qualit?ENR a demandé à OpinionWay de réaliser une étude* sur l?attitude des Français face aux EnR. Décryptage.
C’est clair : dans un contexte de demande de desserrement du montant de leur facture énergétique, 82% de nos concitoyens jugent cette dernière trop élevée. Les EnR leur paraissent alors être un remède possible puisque 98% des Français encouragent le développement d’au moins une énergie renouvelable dans leur logement.
Ainsi, interrogés sur leur souhait de voir se développer différentes filières énergétiques en France, six filières d’EnR arrivent en tête du classement, à commencer par le solaire thermique (92%), suivi par l’éolien (85%), la PAC (83%), le photovoltaïque (82%) et le bois énergie (69%).
Cette vision positive s’appuie sur plusieurs avantages : respect de l’environnement, indépendance énergétique, économies réalisables et confort. A noter : en matière de photovoltaïque, les Français préfèrent consommer directement l’électricité produite et vendre le surplus sur le réseau (78%) ou à une association d’intérêt général (13%), seuls 8% voulant vendre l’électricité produite et consommer celle du réseau.
Une belle confiance, mais une intention d’équipement faible
96% expriment leur confiance dans l’une des EnR, en premier lieu les PAC, puis les systèmes solaires combinés chauffage/ECS (77%), le poêle à bois et le chauffe-eau solaire (76%), l’insert (74%), la chaudière bois (73%) et, enfin, le photovoltaïque (70%).
En revanche, très majoritairement, nos concitoyens n’ont pas le projet de s’en équiper dans l’immédiat : c’est le cas de 79% à 92% d’entre eux, selon les techniques, la PAC arrivant nettement en tête.
Toutefois, 16% à 31% ont l’intention de s’équiper d’ici six mois à un an, tandis que seuls 32% des propriétaires sont déjà équipés d’un appareil d’EnR, contre 68% qui ne disposent d’aucun équipement.
Les aides : ignorées des particuliers
Hélas, les particuliers, s’ils sont tout à fait prêts à s’équiper dans un futur plus ou moins lointain, sont très loin de connaître le prix des équipements, tel que le montrent les chiffres concernant les sommes pour lesquelles ils sont prêt à s’engager.
Pourtant, sur les 87% qui déclarent être en faveur d’une EnR dans leur logement, il faut tout de même, pour 56% d’entre eux, que cela ne représente pas de surcoût par rapport à une énergie traditionnelle. Par ailleurs, 28% des Français ne connaissent aucune aide : 33% ignorent le crédit d’impôt, 40% le prêt à taux zéro et 67% les aides régionales.
Quant aux freins à l’équipement en énergies renouvelables, 37% indiquent qu’ils ne connaissent pas suffisamment les équipements utilisant des EnR, 36% pointent les difficultés administratives pour obtenir les aides et 34% estiment que ces équipements ne vont pas réellement leur permettre de réaliser des économies.
Un frein financier
Toutefois, bien que cet élément n’ait curieusement pas fait partie de la question posée, il est clair que le premier frein est avant tout d’ordre financier.
Enfin, s’ils devaient réaliser des travaux de rénovation énergétique dans leur logement, les interrogés déclarent vouloir faire appel à des professionnels disposant d’un signe de qualité RGE pour 91% d’entre eux, 77% étant au courant du dispositif, soit une augmentation significative de 8% par rapport à l’année précédente.
Les Français font-ils confiance aux politiques pour soutenir les ENR ?
La réponse n’est pas fameuse ! En premier lieu, si l’on demande aux personnes interrogées si la question des énergies renouvelables est abordée de façon suffisante par les candidats à l’élection présidentielle de 2017, 51% la jugent « plutôt pas suffisante » et 26% « pas du tout suffisante ».
Un ressenti perçu essentiellement parmi les plus jeunes et les habitants des zones rurales. Curieusement, parmi les prétendants au poste de président, Yannick Jadot, représentant des Verts, est inconnu pour 46% de la population.
Quant à la confiance dans les politiques postulants, la confiance reste très mitigée : si le même Yannick Jadot se montre le plus « fiable » pour 36% des interrogés, suivi à 34% par Emmanuel Macron (pourtant ex-ministre de l’Industrie, très controversé sur le plan environnemental), la dégringolade de la confiance va jusqu’à 4% avec Charlotte Marchandise, candidate à la Primaire Citoyenne.
Il est donc clair que les politiques souffrent d’un grand discrédit et d’un manque de confiance avéré dans le pouvoir du politique pour soutenir les EnR. Enfin, quel que soit le président à venir, il devra amplifier le rythme des EnR pour 71% des interrogés et le stabiliser pour 25% : la feuille de route attendue est très nette !
* réalisée sur un échantillon d’un milliers d’interviewés entre le 5 et 9 janvier 2017.
Source : batirama.com / Michèle Fourret