L?ITE est un segment de marché porté par les mesures règlementaires en sa faveur. Les façades intègrent de nouvelles fonctions : la communication urbaine, l?énergie ou la lumière.
©Doerken S.A.S.
L’isolation par l’extérieur est la fonction n°1 des bardages et vêtures. Ce marché est en effet très largement associé et favorisé par les Règlementations Thermiques et, notamment la RT 2012, qui a donné une vraie prise de conscience de la nécessité de réaliser des économies d’énergie en privilégiant l’ITE.
De son côté, l’ANRU incite également les maîtres d’ouvrage à revaloriser leur patrimoine en privilégiant aussi l’ITE. En limitant les ponts thermiques, celle-ci permet en effet d’optimiser les performances thermiques du bâtiment dans son ensemble.
De nombreux atouts techniques et esthétiques
Outre l’étanchéité, elle concourt également, en rénovation, au rétablissement de la planéité du support et à une requalification esthétique des façades. Enfin, la pérennité des systèmes est de plus en plus au coeur des préoccupations des maîtres d’ouvrage.
Or, si la décennale est le temps contractuel de durée de vie de ces produits, certaines solutions de façades très avancées permettent sans problème d’assurer 25 ou 30 ans de longévité…voire 40 ans dans certains cas.
Tandis que l’année passée, le SNBVI* annonçait 2016 comme une année de transition propice à accompagner l’activité de l’ITE en filière sèche vers la croissance, ceux-ci ont vu 2016 finalement inverser la grande tendance négative pesant sur le marché et ont annoncé une activité 2016 stable vis-à-vis de l’année précédente.
Une croissance espérée pour 2017
Cette tendance à la reprise semble se confirmer pour 2017, autorisant les membres du syndicat, tous segments confondus, à se montrer optimistes concernant les prévisions d’activité 2017. Ainsi, les nombreux indicateurs à la hausse que livre le marché des transactions immobilières laissent entrevoir une reprise de l’ITE en filière sèche qui devrait s’accentuer dès le premier semestre 2017.
Très concrètement, en accord avec la conjoncture positive qui porte actuellement le secteur du bâtiment dans son ensemble, le SNBVI prévoit une progression tant en m2 posés qu’en chiffre d’affaires avoisinant les +3%.
*Syndicat National des bardages et vêtures isolés
Quels types de fixations ?
Il existe essentiellement quatre familles de systèmes de fixations pour les bardages et vêtures :
- Système par fixations traversantes. La fixation des systèmes se fait principalement par des vis qui se fixent au travers de l’élément à fixer : cette solution domine sur les chantiers.
- Système par rainurage. Munis de rainures sur leurs champs, les panneaux se posent par simple emboîtement sur des lisses en forme de rail. Cette technique permet de jouer sur la mixité des matériaux tout en conservant le même principe de fixation et d’ossature.
- Système de cassettes : les fixations sont recouvertes par le panneau adjacent. L’emploi de ces systèmes nécessite une pose sur des ossatures secondaires impérativement alignées et réglées dans le plan de pose afin que le rendu visuel de la façade soit le plus lisse possible.
- Système de rails et agrafes : le produit se pose en porte-manteau. L’agrafage sur une ossature secondaire horizontale en aluminium rend les fixations invisibles.
AVIS D’EXPERT : Thomas Delépine, Commission technique du SNBVI, Chef Produits chez Carea Façades
Des systèmes de plus en plus intelligents
Question : le secteur de la façade dispose-t-il d’un gros potentiel d’innovations ?
Thomas Delépine : Oui, car le domaine de la filière sèche par l’extérieur est prolifique sur plusieurs points. L’esthétique est un élément clé et donne lieu à plusieurs tendances. Ainsi, nous avons eu une vague d’architectes qui aimaient beaucoup les grands éléments de façade. Aujourd’hui, on constate qu’ils privilégient les éléments plus naturels, avec un grand retour de la brique, des surfaces monolithiques et des coloris naturels.
Par ailleurs, on observe une forte évolution technologique et les produits sont valorisés par des systèmes à fixation invisibles qui gagnent du terrain, alors que les chantiers se sont longtemps réalisés avec des fixations visibles.
Quelles tendances peut-on observer aujourd’hui ?
Les besoins et demandes des architectes génèrent des travaux en R&D qui conduisent à des systèmes de plus en plus intelligents. La façade devient communicante au centre de l’urbain et crée du lien avec la société civile. Elle intègre aussi des systèmes énergétiques tels que le photovoltaïque.
Par ailleurs, elle peut être gravée afin de dispenser des messages concernant la fonction du bâtiment par exemple. Par ailleurs, on peut mêler des produits plus nobles avec des produits plus banals (de type bardages + enduit par exemple). Enfin, il peut y avoir une mixité minéral + végétal avec les végétalisations de façades qui sont de plus en plus prisées et offrent des façades plus animées et vivantes.
Quelles seront les façades d’ici 10 ans ?
D’ici 10 ans, la façade renforcera ses fonctions communicantes, mais elle pourra aussi devenir autonettoyante afin de proposer une esthétique pérenne, toujours pour mieux répondre aux soucis des maîtres d’ouvrage.
En fait, les industriels de la façade s’inspirent de chaque avancée produite par d’autres domaines : photovoltaïque, fibre optique, leds et… peut-être même demain les nanocomposants pourront-ils donner lieu à des matériaux offrant certaines propriétés avancées et inattendues !
Ce que dit la réglementation
- NF DTU 41.2 : revêtements extérieurs en bois massifs, lamellés-collés, bardeaux et panneaux dérivés du bois. La version du 15 août 2015 remplace la version de juillet 1996. Les dispositions proposées concernent les façades édifiées en toute zone de vent jusqu’à 28 m de hauteur. Pour les bardages mis en œuvre sur un mur à ossature en bois, deux cas sont à distinguer du fait des contraintes concernant l’étanchéité à l’eau des parois, selon que la façade comporte ou non des baies. Cette nouvelle version intègre notamment la réalisation systématique d’un double réseau de tasseaux pour les lames de bardage posées verticalement (§7.6.1.1), ainsi que des détails de liaisons au droit des menuiseries.
- DTU 20.1 et additif n°1: ouvrages en maçonnerie de petits éléments – Parois et murs
- NF DTU 40.11 : ardoises naturelles
- NF DTU 40.13 : ardoises en fibre-ciment
- NF DTU 40.23 : tuiles plates de terre cuite.
- NF 40.25 :tuiles plates en béton
- DTU 40.45 : éléments métalliques en feuilles et longues feuilles en cuivre
- DTU 41.5 : Revêtements extérieurs en bois
- DTU 55.2 : Revêtements muraux attachés en pierre mince
- DTU 33.1 : Façades rideaux, semi rideaux et panneaux
- Avis Technique (AT) et Document Technique d’Application (DTA) ou équivalent : pour tous les produits « non traditionnels » : bardages composites en bois et autres.
- Règles générales de conception et de mise en œuvre pour ossature bois et isolation thermique des bardages rapportés faisant l’objet d’un Avis Technique ou d’un constat de traditionalité : annule et remplace le cahier du CSTB 3316, livraison 416 de janvier-février 2001 et le cahier 2545 publie? dans la livraison 325 des Cahiers du CSTB de décembre 1991.
- Classement reVETIR : classement performantiel associé aux AT.
- Certificat CSTBat : certificat de qualification également délivré par le Cstb pour les produits faisant l’objet d’un avis technique. Basé sur l’autocontrôle de la fabrication et le contrôle externe par l’organisme certificateur, il atteste également des performances des produits visés.
- Cahier des Prescriptions Techniques (CPT) 3316 relatif aux règles de pose des bardages rapportés avec ossature bois fixés sur maçonnerie (disponible sur www.cstb.fr), qui reprend les principales recommandations techniques.
PRODUITS
Source : batirama.com / Michèle Fourret