Douze organisations professionnelles représentatives de la construction se dotent d?une structure pour développer le numérique dans la filière.
C’est un événement qui mérite d’être signalé tant il n’est pas habituel dans le secteur. Des organisations professionnelles de la construction s’unissent pour créer ADN construction ; une association dont l’objectif est de contribuer activement au développement du numérique et du BIM.
Toute une filière autour d’un même projet
Pratiquement l’ensemble de la filière y est représenté : les fabricants, à travers l’AIMCC (Association française des industries des produits de construction) et la FIEEC (Fédération des Industries Electriques, Electroniques et de Communication).
On y retrouve les entreprises représentées par la Capeb (Confédération de l'Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment), EGF.BTP (Entreprises Générales de France BTP) et la FFB (Fédération Française du Bâtiment).
Enfin, les maîtres d’œuvres y sont aussi via la Fédération Cinov (Fédération des syndicats des métiers de la prestation intellectuelle du conseil, de l’ingénierie et du numérique), Unge (Union Nationale des Géomètres-Experts), Unsfa (Union Nationale des Syndicats Français d'Architectes) et l’Untec (Union nationale des économistes de la construction),
Et pour finir, s’y ajoutent les maîtres d’ouvrages à travers la FPI (Fédération des Promoteurs Immobiliers), LCA-FFB (Les Constructeurs Aménageurs) et l’USH (Union Sociale pour l'Habitat).
Accès de tous, petits et grands, au numérique
Lancée officiellement le 15 juin avec la signature des membres fondateurs, ADN construction sera donc la structure représentative de la filière construction dans le domaine du numérique qui aura en charge de définir et mettre en œuvre une politique collective d’intérêt général permettant d’accompagner les acteurs du secteur dans la construction dans leur appropriation du numérique.
« Car, il n’est pas question d’en laisser certains (les TPE notamment, ndlr) sur le bord de la route, explique le président de la nouvelle structure Gilles Charbonnel, représentant de la fédération Cinov, lors de la réunion de lancement.
Un clin d’œil certainement à Mediaconstruct, émanation française de BuildingSmart, association mondiale du BIM, qui a vu ces derniers mois cinq de ses membres organisations professionnelles (FFB, Capeb, Untec, Unsfa, Cinov construction) quitter le navire.
Raison principale de ce départ : des divergences notamment sur la gouvernance et la représentativité avec un sentiment quasi général des sortants que l’on a oublié l’intérêt collectif au profit d’intérêts personnels.
L’intérêt collectif est donc le maître mot d’ADN construction qui porte une vision commune du numérique pour la filière. L’enjeu est de taille et les missions nombreuses. « Il faut rassembler les acteurs, faire partager cette vision, promouvoir les outils collaboratifs et interopérables, aider les acteurs à monter en compétences, contribuer à un cadre juridique du numérique et participer aux travaux de normalisation », liste Gilles Charbonnel.
Sur la lancée du Plan Transition Numérique du Bâtiment
Pour ce faire, six commissions de travail ont été créées : communication, compétences et outils, exploitation et maintenance, juridique, normalisation et processus collaboratifs.
Pas de priorité ni de feuille de route pour l’instant, « nous n’en sommes qu’à la première étape de ce projet ambitieux, déclare le président d’ADN construction, mais une vraie volonté de travailler ensemble et de partager, à l’image de la qualité du dialogue constructif conduit dans le cadre du Plan Transition Numérique du Bâtiment (PTNB)».
Une continuité en somme, alors que le PTNB devrait s’arrêter à la fin 2017. Pour Bertrand Delcambre, son président, « les 20 millions alloués auront été consommés », mais il espère bien, avant de quitter la présidence, faire avancer « cette cause » et convaincre le nouvel Exécutif de doter de moyens supplémentaires pour que la construction réussisse sa transition numérique.
Qui peut adhérer ?
L’adhésion à ADN construction est ouverte à des membres associés : organisations professionnelles et institutionnels du secteur de la construction, représentants des pouvoirs publics, établissements publics, centres techniques du secteur de la construction et à des membres partenaires : collectivités territoriales, éditeurs de logiciels et prestataires de solutions informatiques, écoles, organismes de certification qualification…
Chaque membre paie une cotisation annuelle correspondant à sa catégorie d’appartenance, fixée en 2017 à 3000 € pour les membres fondateurs et associés et à 3 000 € (personnes morales) et 150 € (personnes physiques) pour les membres partenaires.
Source : batirama.com / Frédérique Vergne