Dans les pièces d?eau, le montage de cloisons sur ossature avec parement de plaques demande une fourniture adaptée au milieu humide. La mise en ?uvre sera riguoureuse pour assurer l?étanchéité périphérique et éviter tout risque d?infiltration.
Les plaques de plâtre hydrofuges garantissent l’étanchéité des pièces humides. Leur pose est identique à celle de plaques de plâtre standard pour pièces sèches. Le surcoût généré par les plaques de plâtre dites “marines” est donc minime.
Pour faire face aux exigences de confort thermique, les fabricants proposent de plus en plus de panneaux composés d’un isolant et d’une plaque de plâtre en version hydrofuge. Ils permettent ainsi d’isoler rapidement les murs de façade des cuisines ou autres salles de bains.
Par ailleurs, les panneaux en PSX prêt à être carrelés (type Wedi ou Lux Element) viennent concurrencer ces produits traditionnels à base de plâtre. En effet, les modules préfabriqués répondent aux demandes des particuliers qui souhaitent des aménagements contemporains. Les produits de parement en plaque ont évolué. La traditionnelle plaque de ciment, obligatoire dans les locaux collectifs classés EC se trouvent en concurrence avec des plaques de plâtre d’une nouvelle génération qui résistent tout autant au ruissellement.
Voici 3 solutions possibles de mise en œuvre de cloisons légères en plaque en fonction du type de locaux et de leur l’humidité ambiante.
Bruno Guillou
Avis d’expert - Philippe Philipparie* « Considérer l'hygrométrie ambiante?»
Contrairement aux briques plâtrières montées en cloison ou contre-cloison, les cloisons sur ossature et parements présentent plus de risque de gonflement ou de fissuration en présence d’eau. Les plaques de plâtre sèches ne sont pas destinées à être posées en milieux humides et encore moins en milieu très humide même si elles sont traitées par de l’étanchéité rapportée.
Traitées dès l’usine, les plaques de plâtre hydrofuges (marine) acceptent quant à elles, un certain degré d’humidité mais demandent néanmoins une bonne préparation des fonds. Le pontage entre plaques et les jonctions au sol et au plafond doivent être fait avec minutie pour éviter tout risque d’infiltration d’eau ou de remontés par capillarité. Les parements en plaques de plâtre contrairement à ce que l’on pense ne sont pas des matériaux totalement inertes mais relativement « vivants ». Elles restent sensibles à l’hygrométrie ambiante de la pièce. Les problèmes se rencontrent le plus souvent sur les chantiers effectués en période hivernale.
En effet, la différence de température et la variation du taux d’humidité entre l’extérieur et l’intérieur d’un bâtiment entraine souvent des désordres si certaines précautions ne sont pas prises en amont. Avant toute mise en œuvre, il est important de stocker les plaques à l’intérieur pour qu’elles puissent s’adapter à hygrométrie ambiante. Il est tout aussi important de différer, tant faire se peut, le traitement des bandes après le vissage des plaques.
* Ingénieur expert à la Socabat
C’est la solution de pose le plus courante dans les locaux classés EB. Ce système est aussi le plus rentable, les fournitures de base étant peu onéreuses. La plaque de plâtre, dite marine, est une plaque de plâtre résistante à l’humidité. Elle est composée d’une âme en plâtre hydrofugé et de deux parements cartonnés traités contre l’absorption d’eau et d’humidité. La plaque hydrofugée convient pour les pièces humides, résiste à la condensation ou aux projections d’eau. Son épaisseur est de 13 mm, ses dimensions de 2,50 x 1,20 m, et elle se pose avec une bande à joint ou calicot (BA). Les vis auto perceuses sont de différentes longueurs?: 25, 35, 45, 55, 70, 90, 110 et 130 mm, en boîte de 50 à 100 vi. Les plaques NF hydrofuges sont toujours H1, donc au niveau le plus sévère de la réglementation CE. Le traitement du pied de cloison pour le DTU 25-41 Dans l’habitat individuel, les cloisons en plaque de plâtre hydrofuge des pièces humides se traitent par la pose d’un double cordon de mastic acrylique posé sous le rail, sur le sol fini. Il permet l’étanchéité de la cloison et évite qu’une éventuelle fuite se propage aux pièces mitoyennes. Sur un sol brut, avant le coulage de la dalle, il faut rajouter un film polyéthylène remontant de 2 cm de par et d’autre.
Intérêts : le montage en plaques de plâtre hydrofuge est le plus simple et le plus rapide. C’est le même mode de pose qu’en plaque de plâtre standard. Limites : il reste cantonné à l’habitat individuel puisqu’il offre une résistance à l’humidité relativement limitée. |
Solution n° 2 : La plaque cellulosique Cette plaque naturelle offre des avantages indéniables qui expliquent son coût plus onéreux comparativement à une plaque de plâtre hydrofuge. Ce type de plaque est composé de plâtre (gypse) mélangé à des fibres de cellulose. Usinée avec des bords droits, elle ne présente pas un revêtement cartonné de part et d’autre. Elle offre une bonne performance thermo-acoustique et ne demande pas de préparation de fond avant des travaux de peinture. Sa haute dureté offre une plus grande résistance aux chocs et à l’arrachement. Même si la plaque cellulosique est plus lourde, elle se pose comme une plaque de plâtre cartonnée. Disponible dans les mêmes dimensions et pour une épaisseur comprise entre 10 et 18 mm, elle est facile à percer, agrafer, clouer, visser, fraiser, raboter et à poncer. Un simple cutter permet d’entailler les plaques pour les casser ensuite en porte-à-faux. Les plaques sont vissées uniquement dans les montants et pas sur les rails de façon à permettre à la cloison d’absorber d’éventuels mouvements verticaux du gros-œuvre. Les raccords entre plaque se traitent sans bande ou calicot. A l’aide d’un pistolet à cartouche, il faut réaliser un joint de colle dans l’épaisseur de la plaque avant de les coller chant contre chant. Après durcissement et expansion du joint, il suffit simplement de gratter le surplus avec un couteau à mastic. La finition du joint ainsi que le rebouchage des têtes de vis est assurée avec un enduit fin à base de plâtre.
Les surfaces soumises à des ruissellements permanents (entourage de baignoire, de douche, local lavé à grande eau, etc.) doivent être traitées avant carrelage ou revêtement avec un produit d’étanchéité souple. Ce traitement comprend l’application d’une étanchéité de surface (résine) applicable au rouleau ou à la spatule, associée à des bandes de pontages et manchettes de sécurité dans tous les angles de cloisons et autour des passages de tuyaux et écoulements. L’ensemble doit être étanche à l’eau, stable à l’eau calcaire, et présenter une élasticité supportant les éventuelles déformations du bâti. Intérêts : le montage en plaques cellulosique est une alternative aux deux autres types de plaques de parement. Limites : la plaque est néanmoins plus lourde et donc plus difficile à manipuler. |
Solution n° 3 : La plaque de ciment La plaque en ciment présente une résistance à l’eau à toute épreuve si bien qu’elle peut s’installer dans toutes les pièces humides des locaux collectifs. Ce type de plaque se compose d’agrégats légers liés avec du ciment. Les deux faces de la plaque sont armées d’un treillis de renforcement composé de fibres de verre présentant une largeur de maille 5 x 5 mm. Les panneaux et les plaques en fibres-ciment sont utilisables en fonction de leur épaisseur en cloisonnement ou en plancher. Disponibles dans des épaisseurs variant de 6 à 25 mm, ils sont en général commercialisés en format 2,50 x 1,20 m. Hydrofuges, ignifuges et dotées d’une haute résistance mécanique offrant une stabilité à toute épreuve, les plaques en ciment peuvent aussi s’installer sur une ossature en bois. Elles se découpent relativement facilement au cutter. Par contre, la découpe à la scie circulaire produit plus de poussière. Comme pour les plaques cellulosiques, les raccords entre plaques se traitent sans bande ou calicot par la pose d’un joint polyuréthane dans l’épaisseur de la plaque avant de les coller bord à bord.
Pose en extérieur en parement de façade. Sa grande résistance à l’humidité permet une pose en façade lors d’une isolation thermique par l’extérieur (ITE) par exemple. Elle permet alors une finition sur la base d’un enduit au mortier. Intérêts : sa haute dureté offre ainsi une grande résistance aux chocs et à l’arrachement, ce qui permet l’accrochage d’objet plus lourd. Limites : la présence de ciment demande de renouveler plus fréquemment les outils de découpe |
Les textes et normes de références (DTU) • Les DTU 25-41 et 25-42 concernent les ouvrages en plaques de plâtre. Ils rendent obligatoire l’utilisation de plaque H1 ou Hydro NF pour les locaux de type EB+ privatif. • La norme EN 12467 : 2004 précise les spécifications des plaques planes en fibres-ciment. • La directive 89/106/EEC règlemente leur utilisation au sol et contre un mur interne. • Les normes NF P 92-501 et 92-510 et DIN 4102 classent les plaques selon leur résistance au feu. • Le CPT n° 3567 du CSTB (mai 2006) classe les locaux en fonction de l’exposition à l’humidité des parois et présente une nomenclature des supports pour revêtements muraux intérieurs. • Tableau de classement des locaux :
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