Le gouvernement compte établir une "trajectoire de financement crédible" pour les grands projets d'infrastructure "dont on ne sait pas comment ils sont financés".
Le Premier ministre doit "échanger" sur ce sujet "la semaine prochaine" avec le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, ainsi que d'autres élus du nord du pays, inquiets des annonces de l'exécutif sur une "pause" des grands projets d'infrastructure.
Lors de prochaines "Assises de la mobilité", la ministre des Transports Elisabeth Borne sera chargée de "construire une trajectoire de financement crédible pour financer l'ensemble des infrastructures qui ont été promises, mais dont on ne sait pas comment elles sont financées", a indiqué le Premier ministre.
"Nous allons sur ce sujet travailler et discuter avec ceux qui veulent faire avancer ce projet" et "nous allons voir dans quelle mesure nous pouvons, non pas rester dans ces incantations sur les nouvelles infrastructures dont nous voulons tous, mais tracer un chemin sérieux, crédible et efficace de financement de ces infrastructures", a-t-il affirmé.
"Pause" annoncée sur les grands projets
Le Premier ministre a également assuré avoir "conscience des interrogations suscitées par le président de la République", qui avait évoqué "une pause" sur les grands projets d'infrastructure, lors de l'inauguration de la ligne ferroviaire à grande vitesse entre Paris et Rennes le 1er juillet. "Pause" ensuite évoquée par les ministres Nicolas Hulot et Elisabeth Borne.
Des déclarations de l'exécutif qui ont fait sortir de leurs gonds les élus nordistes, exaspérés par le spectre d'un énième report du canal Seine-Nord. Ces soutiens du projet pensaient avoir fait le plus dur en novembre 2016, lors de la conclusion d'un accord de financement répartissant l'effort entre l'UE (1,8 milliard), l'Etat (1 md), les collectivités (1 md) et un emprunt public (0,7 md).
10 milliards d'euros à trouver
Manuel Valls, alors Premier ministre, était allé jusqu'à espérer un premier coup de pioche "début 2017". Le projet de canal Seine-Nord, long de 107 kilomètres entre Compiègne (Oise) et Aubencheul-au-Bac (Nord), a vocation à être le maillon manquant entre la Seine et le réseau fluvial de l'Europe du Nord.
Selon une source parlementaire, l'écart entre les coûts des grands projets d'infrastructures lancés ou envisagés en France et les financements nationaux ou européens mobilisables avoisine "dix milliards d'euros".
Source : batirama.com