Fabricant d'enduits, Semin développe son activité tous azimuts : colles, ossatures, trappes de visite, suspentes... Fort de ses récentes installations à Amblainville, il parie sur l?export.
Légende : Philippe Semin, 5e génération présidant aux destinées de l’entreprise. Et sa fille Caroline, 25 ans, qui fait ses premières armes en démarchant les entreprises de peinture et tous corps d’état en Ile-de-France.
Deux nouvelles usines dans l’Oise ces dernières années, la modernisation incessante de l’outil de production, le rachat de fournisseurs étrangers, la création de filiales un peu partout : l’entreprise se porte bien et croît de 10 % par an, soutenue par l’innovation produits et ses activités à l’export.
Semin prévoit une augmentation du chiffre d’affaires de 10 % par an jusqu’en 2021, pour atteindre 200 millions d’euros (quand Philippe Semin a repris la société en 1982, le chifrre d’affaires était de 1,2 million d'euros pour 7 salariés).
Pour la première fois, Philippe Semin a réuni les représentants de toutes ses filiales et usines de France et d’ailleurs : « Nous sommes très heureux que tous aient pu faire connaissance et découvrent ensemble l’esprit qui nous anime. »
Les enduits, le cœur du métier
L’industriel maintient un juste équilibre entre produits basiques et produits plus techniques, en gardant une priorité à l’innovation. « En ce qui concerne les enduits, qui restent notre coeur de métier, nous sortons chaque année entre 10 et 20 produits pour la France et l’export » précise Philippe Semin
« Nous misons sur ceux qui apportent un gain de temps à la mise en œuvre, avec une application simplifiée. Pour les pros, ce sont les enduits à séchage rapide et les enduits allégés, qui diminuent la pénibilité. Pour le grand public, nous venons de sortir le premier enduit rebouche trous en spray, avec spatule incorporée, ultra pratique. »
Les deux usines d’Amblainville sont largement automatisées. Celle pour les enduits alimente la demande de la région parisienne et du Nord depuis 2008. En face, l’usine de profils métalliques date de 2012.
Stratégie et diversification de produits
Car l’équilibre se retrouve aussi dans l’orientation clientèle. Très présente en GSB, essentiellement par l’intermédiaire de Leroy-Merlin, Semin travaille aussi en fortes proportions avec les négoces professionnels du bâtiment, notamment les grossistes en peinture.
Parmi les autres produits, les trappes de visite, haut de gamme, permettent à Semin de se démarquer de la concurrence. Commercialisés sous la marque Rug-Semin, elles sont fabriquées en Tchéquie.
Si les profils métalliques de l’usine d’Amblainville sont des basiques produits à quasi pleine capacité de l’outil, comme le montant de 48, les usines Leroux de Tours fabriquent, elles, des produits plus sophistiqués et gardent sous le pied une marge de production importante.
L’usine d’enduits fonctionne avec 70 salariés. L’unité d’enduits poudre produit 30 T/h, notamment grâce à l’unité CETEC entrée en action en novembre 2016. La machine, très polyvalente et unique en France, conditionne le produit en sacs de 5 à 25 kg, en papier ou en plastique soudé.
Une stratégie tournée vers l’export
L’entreprise Semin réalise 70 % de son chiffre d’affaires en France ; mais elle est aujourd’hui présente dans 46 pays. En comptant ses filiales basées en Ukraine, Russie, Pologne, Allemagne, Espagne, Portugal, Algérie, etc., ce sont 40 % du CA qui proviennent de l’export.
Une progression de l’activité s’annonce en Espagne et au Portugal, et des perspectives de développement sont attendues vers les pays d’Europe de l’est, les Pays Bas, l’Argentine, l’Afrique de l’ouest, ... La petite entreprise plâtrière du 19e siècle n’a pas fini de muter !
Semin, une entreprise familiale aux ramifications internationales
Née en 1838 dans l’est de la France, avec la fabrication de plâtre, l’activité de Semin est restée dans la même famille. Mais elle a beaucoup évolué, notamment ces dernières décennies, et la petite entreprise a grandi, grandi…
Le premier grand bond a lieu en 1981, quand l’actuel dirigeant, Philippe Semin, oriente son entreprise vers la fabrication d’enduits de réparation et de lissage. En 1998, une nouvelle unité de production et un centre de formation sont implantés à Perpignan, pour répondre aux demandes de l’export vers l’Europe du sud et le Maghreb.
Le processus s’accélère à partir de 2008, avec la création d’une troisième usine d’enduits à Amblainville, dans l’Oise, au plus près des fournisseurs de plâtre. L’année suivante, Semin se lance dans les profils métalliques et construit sur le même site une usine de profilage.
Le site d’Amblainville s’agrandit
Au fil des années, le groupe rachète aussi son fournisseur allemand de trappes de visites, crée une filiale en Algérie, construit une usine d’enduits en Russie, rachète son fournisseur espagnol de bandes armées et bandes à joint.
Et poursuit sur sa lancée avec le rachat en 2015 d’une usine tourangelle d’ossatures pour plafonds longues portées. En 2016, le site d’Amblainville s’agrandit avec un nouveau local de stockage et la performance des lignes de production est améliorée sans cesse par de nouveaux équipements.
Aujourd’hui, Semin compte 500 salariés, dont 280 en France. Le groupe réalise 40 % des 126 millions € de son chiffre d’affaires à l’export. Philippe Semin est optimiste pour le deuxième semestre 2017 : « l’activité est repartie, bien que faible et encore irrégulière. Avec les nombreux chantiers qui se profilent dans le neuf, elle va se consolider. »
Depuis 2010, les enduits en pâte sont produits dans une unité ultra-moderne qui produit 40 T/jour.
5 bis - Un robot, installé en juin 2017, met sur palette les sacs de 5 kg.
L’usine d’ossatures métalliques tourne avec 27 personnes, dont 15 en production sur les 4 lignes entièrement automatisées.
Les profileuses Dallan fournissent 130 à 150 T/jour.
Source : batirama.com / Emmanuelle Jeanson