Le secrétaire d'Etat à la Cohésion des territoires, Julien Denormandie, a été chahuté par des associations de locataires et les bailleurs sociaux réunis en congrès à Strasbourg.
Cornes de brume, cartons rouges et sifflets : une centaine de personnes, parmi lesquelles des militants du DAL (Droit au logement) et de l'association des consommateurs CLCV, ont obligé M. Denormandie à interrompre pendant plusieurs minutes son discours de clôture du 78e Congrès de l'Union sociale pour l'habitat (USH).
Dès son arrivée, le secrétaire d'Etat avait été accueilli par une nuée d'affichettes brandies par les militants, sur lesquelles était écrit "NON" et dénonçant "le casse du siècle". Les manifestants protestaient contre l'annonce, de la baisse de 18% en deux ans des aides personnalisées au logement, qui fonderont de 1,7 milliard d'euros dès l'an prochain.
Les associations des mal-logés ont cherché à remettre à M. Denormandie un chèque symbolique de "deux milliards d'euros" émis par la "banque des locataires". "Ce qu'on vous demande de faire est difficile", a reconnu M. Denormandie, copieusement hué par le public.
Une réforme en défaveur des locataires
Pour autant, il a réfuté l'idée que la réforme annoncée fasse "des perdants, notamment les locataires". "Est-ce que vous pouvez franchement croire que la politique du logement que je porte (...) a pour finalité de mettre à mal les bailleurs sociaux ?", a demandé M. Denormandie, face à un auditoire vent debout.
La réforme annoncée "permettra à tous les locataires de ne pas perdre un euro supplémentaire", et qui "ne fait pas de perdants chez les bailleurs sociaux", a ajouté le secrétaire d'Etat devant la presse.
"Il faut discuter avec eux, il faut que nous améliorions ce dialogue sur des solutions précises, en termes de financement, d'allongement d'aides", a-t-il dit. Le mouvement HLM a adopté une motion appelant au "retrait immédiat" des dispositions prévues dans la loi de finances 2018.
Source : batirama.com