Une Charte version 2017 pour rénover le parc tertiaire

Le Plan Bâtiment Durable lance une nouvelle version « environnementale » de sa charte pour l?efficacité énergétique du parc tertiaire. Objectif : amplifier le mouvement engagé depuis 2013.

C’était en 2013, le Plan Bâtiment Durable lançait sa charte pour l’efficacité énergétique du parc tertiaire dans l’attente du texte réglementaire issu de la loi Grenelle 2, qui devait définir les exigences de l’obligation de rénovation du parc tertiaire fixées entre 2012 et 2020.

 

Cette charte permettait d’organiser un mouvement coordonné de rénovation énergétique du parc tertiaire public et privé, de partager les retours d’expérience, et d’anticiper la mise en application de l’obligation future de rénovation par l’engagement volontaire des acteurs : propriétaires ou utilisateurs, investisseurs, foncières, mais aussi des acteurs publics comme les régions qui s’engagent sur le patrimoine de leurs lycées, ou les conseils départementaux sur leurs collèges et les universités.

 

Un parc énergivore

 

Une initiative intéressante lorsque l’on sait que les bâtiments du secteur tertiaire représentent près de 940 millions de m2 et se caractérisent par le niveau élevé de leur consommation énergétique.

 

Avec un quart des surfaces bâties de notre pays, le secteur tertiaire représente un tiers des consommations énergétiques de l’ensemble des bâtiments et 30% des émissions de gaz à effet de serre.

 

Evolution du contexte

 

Le mouvement s’est amplifié d’année en année avec 123 signataires aujourd’hui contre 30 en 2013. Pourquoi, alors, lancer une nouvelle version ? Le contexte a changé.

 

« Certes, il était prévu d’arrêter la charte dès la publication du décret (le décret du 10 mai dernier imposant à tous les bâtiments tertiaires de France d'une certaine surface de faire 25 % d'économies d'énergie d'ici 2020 a été suspendu par le Conseil d’Etat, suite à un recours issu de fédérations du commerce et de l'hôtellerie), explique Anne-Lise Deloron, directrice adjointe du Plan Bâtiment Durable.

 

Mais la loi sur la transition énergétique a prolongé l’obligation de rénovation du parc tertiaire par période de dix ans à partir de 2020 et jusqu’en 2050. Et en même temps, dans le Plan Climat de la France présenté en juillet dernier, le gouvernement affirmait sa volonté de viser la neutralité carbone à l’horizon 2050 ».

 

Un champ d’application étendu à l’empreinte carbone

 

Ce sont ce nouveau contexte réglementaire et l’émergence de nouveaux enjeux qui ont conduit le Plan Bâtiment Durable à imaginer une nouvelle version et à amplifier la dynamique. Ce nouveau texte, en plus de la diminution de la consommation énergétique, introduit la recherche de l’amélioration de l’empreinte carbone.

 

Mais il conserve la philosophie imaginée à l’origine c’est-à-dire laisser aux acteurs la liberté de fixer leurs objectifs et leur plan d’actions tout en rendant compte de leurs actions. Ce partage d’expérience est d’ailleurs riche d’enseignements.

 

La rénovation n’est pas synonyme de travaux lourds

 

Les rapports de suivi montrent que la rénovation du parc ne se traduit pas forcément par des travaux lourds ou sur l’enveloppe, mais par un ensemble d’actions portant sur la sensibilisation des occupants, une meilleure exploitation et maintenance et éventuellement des travaux lourds qui s’intègrent dans un programme de rénovation plus globale.

 

Il ressort également que la réussite d’une opération ne peut se faire sans la mobilisation des équipes dirigeantes.

 

Si le Plan Bâtiment entend amplifier la dynamique engagée, il va profiter de la nouvelle mouture de la charte pour élargir son champ d’actions.  « Nous devons revigorer nos actions, en mobilisant large autour de la charte tertiaire, et en mobilisant particulièrement certains secteurs du parc : sûrement le parc éducatif, sans doute les bâtiments de santé et d’autre pans du champ tertiaire qui décideront, sans attendre l’obligation de faire, de montrer le chemin à tous », précise Philippe Pelletier, président du Plan Bâtiment Durable, lors de la présentation de la nouvelle charte, le 11 octobre.


Bâtiment d’enseignement, de santé, petit tertiaire : de nouveaux chantiers

 

Un groupe de travail sur la rénovation énergétique et environnementale des bâtiments d’enseignementva être lancé avec le partenariat de la Caisse des dépôts et consignations.



Parallèlement, un travail sera engagé auprès des fédérations de chaque métier ainsi que des chambres de commerce et d’industrie et des chambres de métiers pour inciter le petit tertiaire à s’engager dans la rénovation énergétique et environnementale. Un secteur plus difficile de par sa diversité.

 

Pour l’heure, 14 nouveaux signataires sont venus rejoindre ce club d’acteurs, parmi lesquels l’Ademe et de nombreuses universités.



Source : batirama.com / Frédérique Vergne

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