Si le bloc béton a perdu des parts de marché face à ses concurrents, il répond néanmoins aux défis de la RT 2012. Jean-Michel Delmon président de l?association Blocalians, rappelle, en outre, que l?offre produit s?est élargie avec des innovations sur le plan thermique et de la mise en ?uvre.
Qu’est-ce-que représente Blocalians aujourd’hui ?
Jean-Michel Delmon : Notre association lancée en 1995 et rebaptisée Blocalians en 2005, regroupe 200 usines en France. Elle assure la promotion et la communication du bloc béton et réunit 90 % des fabricants de blocs, adhérents de la FIB (Fédération de l’Industrie du béton). Ce qui représente 70 % du tonnage réalisé par les industriels du secteur.
Quelle est la part du marché du bloc béton aujourd’hui ?
La production représente 15 millions de tonnes de blocs environ. Par rapport aux autres éléments de structure, le bloc garde toujours la première place même s’il a perdu des parts de marché. Aujourd’hui, il représente 55 % de parts de marché contre 75 %, il y a une dizaine d’années. Les concurrents sont en effet plus nombreux que ce soit les matériaux d’origine minérale (comme la terre cuite) ou les autres (le bois). Par ailleurs, nos adhérents sont des PME-PMI locales et régionales qui doivent faire face à des grands groupes industriels nationaux et internationaux (dans la terre cuite).
Le bloc béton est-il apte à répondre aux défis des réglementations à venir ?
Les qualités intrinsèques du bloc sont très bonnes (résistance mécanique, résistance au feu, comportement sismique ou acoustique). Donc, associé à un bon produit isolant, il répondra aux règlementations thermiques de demain. Plusieurs maisons en blocs traditionnels ont déjà obtenu le label BBC Effinergie. Par ailleurs, ce produit est facilement accessible et il est mieux placé que ses concurrents d’un point de vue économique. Cela ne veut pas dire que le bloc ne doit pas bouger. Nos industries ont investi dans la Recherche afin de développer de nouveaux produits dotés de résistances thermiques similaires à celles de la terre cuite.
Quelles sont les innovations concernant les produits béton ?
Nos industriels proposent des blocs élaborés avec de nouveaux agrégats tels que la pierre ponce, l’argile expansée ou encore le schiste expansé*. Ces blocs très performants sur le plan thermique permettront de diminuer l’épaisseur de l’isolant mis en œuvre dans les constructions, et offriront un coût comparable à celui de la terre cuite. Concernant la mise en œuvre, le bloc a également beaucoup évolué en proposant des poses à joint mince. On peut l’obtenir grâce à plusieurs process de fabrication : le bloc calibré ou le bloc rectifié une face ou deux faces. Ces blocs doivent avoir un emboîtement tenon/mortaise, bien entendu.
Parmi vos interlocuteurs de la filière, qui doit être convaincu des atouts des produits ?
Dans la réalité du marché, le constructeur doit pouvoir offrir un produit abordable financièrement et répondant aux normes et réglementations. Si le constructeur est convaincu que notre bloc est bon pour la construction et le développement durable, il peut convaincre le futur acquéreur qu’il va dans le sens de l’histoire. Le bureau d’études a également un rôle capital à jouer car l’étude thermique sera obligatoire pour obtenir le label BBC. Mais le BET peut jouer sur plusieurs curseurs pour obtenir son label, dont l’isolation. Rappelons que la structure béton n’a pas de vocation thermique à la base, car notre métier, c’est de proposer de la structure durable. Mais on peut faire du BBC avec nos produits et une bonne isolation. Ensuite, on sait que dans la famille du bloc béton, il y a de multiples choix qui vont de la Dacia à la Rolls Royce, pour répondre à tout type de projet réglementaire. Tout est question de budget.
* il s’agit des marques Calimur pour l’argile, PonceBloc et Cogetherm pour la pierre ponce et enfin Easytherm pour le schiste expansé
Source : batirama.com / Fabienne Leroy