Pour commencer à creuser la station Arcueil-Cachan de la nouvelle Ligne 15 Sud, il a fallu poser un pont de béton à la place des voies du RER B
Les travaux de la Ligne 15 Sud sont en cours entre Pont de Sèvres et Créteil. A Arcueil-Cachan, la ligne 15 en souterrain croise la ligne RER B, posée en aérien sur un talus ferroviaire.
Pour construire la nouvelle gare d’interconnexion, les concepteurs ont imaginé de construire un pont de béton sur place, puis de le faire glisser, calmement, sous les voies du RER B. Ce qui permet de rétablir la circulation du RER, de creuser ensuite sous le pont et de construire la nouvelle gare de la ligne 15 à 20 m en dessous.
Le segment de tunnel de 3,4 km à construire entre Arcueil-Cachan et Villejuit Louis-Aragon offre un profil particulier. Il descend d’Arcueil jusqu’au fond de la vallée de la Bièvre, passe sous la rivière, avant de remonter vers Villejuif. ©SGP
Les travaux à réaliser entre le 1er et le 6 novembre à Arcueil sont très simples : un pont ferroviaire en béton, préfabriqué sur site, sera glissé à la place du talus ferroviaire. Il permettra la circulation des trains du RER B (900 000 voyageurs par jour), tandis que la nouvelle gare Arcueil-Cachan de la Ligne 15 du Grand Paris Express sera creusée en dessous. Il ne restait plus qu'à le faire. ©SGP
Une équipe étoffée
Les travaux sont financés par la Société du Grand Paris (SGP). La maîtrise d’Ouvrage de ce chantier revient à la RATP, assistée d’Artelia, Arcadis et BG. Pour ce segment Fort d’Issy-Vanves-Clamart à Villejuif Louis Aragon, la maîtrise d’œuvre est assurée par un groupement rassemblant Setec tpi, Ingérop et AR Thème Associés.
Vinci Construction Grands Projets France est mandataire du groupement chargé des travaux. Ce groupement rassemble, outre Vinci Construction Grands Projets, Spie Batignolles TPCI, Spie Fondations, Dodin Campenon Bernard, Botte Fondations. Le groupement est chargé du « dessus et dessous » (construction du pont pour supporter les voies du RER B et construction de la gare souterraine de la ligne 15), comme le dit Jérôme Stubler, président de Vinci Construction France.
Les BE associés au chantier sont Setec tpi pour l’ordonnancement, le pilotage et la coordination, Présents et le Bureau Veritas pour la coordination SPS, Apave et le Bureau Veritas pour le contrôle technique. Hydrogeotechnique Nord et Ouest, ILS sont chargés de domaines spécifiques.
Avant de commencer les travaux, dès l’été 2016, le terrain adjacent aux voies du RER a été déblayé, de manière à permettre la préfabrication sur site du futur pont ferroviaire. ©PP
Le marché qui se trouvait le long des voies a été détruit. Un nouveau marché couvert a été construit à 100 m en retrait. ©PP
Une longue préparation
Avant d’arriver au ripage du pont, il a fallu préparer le chantier à partir du début 2016. Un marché et un emplacement forain se trouvaient le long des voies du RER. Ils ont été déplacés, avec construction d’un nouveau marché couvert 100 m en arrière. Ensuite, de septembre à décembre 2016, les câbles électriques - haute tension, signalisation, communication, etc. – qui courraient sous les voies du ERE ont été déplacés vers des caniveaux provisoires.
De décembre 2016 à mars 2017, les fondations devant supporter le futur pont – des pieux, et des parois de soutènement – ont été construits de part et d’autre des quais existants de la gare d’Arcueil-Cachan. D’Avril à Mai 2017, les poutres qui supporteront le pont durant sa construction ont été mises en place sur des support de béton.
Le 1er novembre, les travaux ont commencé par la destruction du talus ferroviaire existant. Les débris, glissés sous le pont de béton préfabriqués, ont été évacués en 300 rotations de camions. ©PP
Le pont de béton de 3000 tonnes et 40 m de longueur a été préfabriqué sur site à partir de mai 2017. ©PP
Préfabrication sur site
Des tranchées ont été creusées sous les voies existantes, en préparation de la réalisation des piliers du pont. Ce creusement de tranchées explique la réduction de la vitesse des trains du RER B à 50 km/h à cet endroit depuis avril 2017.
De mai à octobre 2017, le pont de béton, d’un poids total de 3000 tonnes, a été coulé sur place sur ses supports provisoires et équipé autant que possible (éclairage, panneaux de signalisation, caméras, …). Fin octobre, l’ouvrage est prêt. Il ne reste plus qu’à le faire glisser – riper, comme dit la SGP – pour remplacer le talus ferroviaire existant.
Pour gagner du temps, le pont de béton a été pré-équipé autant que possible : bancs, rambardes, luminaires, signalisation, etc. ©PP
124 heures pour rétablir la circulation du RER B
La circulation du RER B a été coupée le mercredi 1er novembre 2017 à l’aube et rétablie à 5 du matin le lundi 6 novembre. Ces 5 jours, ont été choisis par la RATP en raison de la présence d’un jour férié et d’un week-end. Durant ces 5 jours, 124 heures en réalité, le talus ferroviaire existant sera détruit et évacué. Les voies existantes déposées, les quais existants démontés.
Dès qu’apparait le haut des piles du pont coulées dans le talus, le pont de béton – quasi-équipé – sera ripé de 26 m au moyen de 3 câbles et de vérins hydrauliques, jusqu’à sa position définitive.
La vitesse de ripage est de 5 m/heure. Une fois l’ouvrage en place, il faudra remettre en place les rails et tous les câbles électriques et assurer la mise en service des nouveaux quais (éclairage, signalisation, etc.). L’objectif est un rétablissement de la circulation du RER le lundi 6 novembre à l’aube. Les finitions des nouveaux quais se dérouleront jusqu’en avril 2018.
La population locale a été largement associé à l’évènement : retransmission sur écran géant de la préparation et du ripage, spectacles, repas de chantier, etc. ©PP
Le pont préfabriqué repose sur 6 patins hydrauliques (en bleu). Eux-mêmes supportés par trois poutres d’acier. Ces patins seroint tirés par trois câbles et des vérins hydrauliques et glisseront sur 26 m à 5 m/heure. ©PP
Voici les moteurs électriques qui actionnent les vérins hydrauliques qui enroulent les câbles chargés de tirer les 3000 t de béton sur 25 m. ©PP
Gare souterraine et tunnel vers Villejuif
Dès janvier, la SGP lance les travaux de creusement de la nouvelle gaz Arcueil-Cachan de la ligne 15. Dans le même temps, le groupement de travaux Vinci Construction Grands Travaux / Spie Batignolles lance le creusement du puits qui servira à descendre le tunnelier qui, en 16 mois, doit creuser le tunnel ferroviaire de 3,4 km de long vers Villejuif Louis-Aragon.
Une fois achevée, la ligne 15 sud reliera Pont de Sèvres à Noisy-Champs en 32 minutes. Créteil l’Echat sera seulement à 14 minutes d’Arcueil-Cachan, contre 47 minutes aujourd’hui. La Ligne 15 du Grand Paris Express (Nord + Sud) doit être terminée en 2030. Sur le tronçon sud, pas moins de 8 gares de la RATP doivent être modifiées pour permettre l’interconnexion de la ligne 15 avec les lignes de métro et de RER existantes.
Les équipements d’excavation sont déjà sur site pour créer le puits de descente du tunnelier qui creusera jusqu’à Villejuif. ©PP
Spectacles de rue pour animer l’évènement baptisé « km2 » ou « ripage d’Arcueil ». Les organisaterus sont allés jusqu'à placer un employé de Vinci Construction en lévitation. Certainement pour démontrer avec quelle facilité, le groupement allait déplacer 3000 tonnes de béton. ©PP
Source : batirama.com / Pascal Poggi