Les technologies incorporées aux appareils de salles de bains, dont la connexion à Internet, deviennent de plus en plus sophistiquées, pour le plus grand bénéfice de la filière.
L’innovation est un art difficile en salles de bains. Ce que l’on voit en premier, c’est l’aspect esthétique des appareils. La céramique de plus en plus fine des vasques et lavabos, par exemple, modifie leur apparence.
Mais affiner la céramique recouvre aussi une démarche très technologique chez les fabricants. Pour y parvenir, ils ont modifié la formulation des mélanges, les fours et les modalités de cuisson, etc. L’autre innovation que l’on percevra à Ideobain est l’irruption de la connectivité.
La connectivité s’impose
Ce développement de la connectivité ouvre aux les installateurs, la perspective de pouvoir proposer à leurs clients de nouveaux services. Prenons deux exemples. Le premier est le WC Watertune de SIAMP.
C’est un système complet de WC suspendu (bâti support, cuvette suspendue, réservoir de chasse, abattant mince et plaque de commande avec écran) intelligent qui fonctionne sans intervention humaine.
Il détecte la présence d’un utilisateur, analyse le contenu de la cuvette, décide du volume de chasse (à partir de 1,5 l par pas de 0.2 l), vérifie la propreté de la cuvette, tout cela sans contact. Les bénéfices immédiats pour l’utilisateur sont une meilleure hygiène et une économie d’eau atteignant 50% selon SIAMP.
De plus, Watertune mesure la consommation d’eau de chasse et la communique par le biais d’une application. Il n’est pas interdit d’imaginer que le WC sera bientôt capable de détecter une fuite d’eau du réservoir vers la cuvette. Qu’il alertera l’installateur qui pourra proposer une réparation à son client.
Les services liés aux appareils connectés
Second exemple avec l’ensemble Grohe Sense Guard. Il rassemble trois composants différents, plus un hébergement des données dans le Cloud Grohe. Sense, le premier composant est un détecteur de fuite d’eau posé au sol. Il mesure l’humidité et la température, on peut en installer plusieurs.
Le second est Sense Guard, une électro-vanne d’ouverture et de fermeture de l’alimentation en eau. Le troisième composant, Ondus, est une application pour smartphone ou tablette.
Dans le scénario le plus simple, Sense détecte une fuite d’eau, émet un signal sonore et/ou lumineux, informe l’électrovanne Sense Guard qui se ferme et alerte l’application Ondus qui transmet l’information aux destinataires désignés (entreprise de maintenance, personnel d’entretien, occupants du logement, …).
L’application Ondus permet de rouvrir l’électrovanne ou de la fermer à distance, compte la consommation d’eau et l’archive dans le Cloud Grohe. Bien d’autres applications sont concevables : la comparaison des consommations d’eau entre plusieurs bâtiments similaires, appartenant à un même propriétaire, par exemple.
Prendre les Chinois au sérieux
Comme partout ailleurs, un nombre croissant d’industriels et de distributeurs chinois exposent à Idéobain (ils seront une cinquantaine). Ils proposent des robinetteries de cuisine et de salles de bains chez Hongshida Plumbing Products, des sèche-mains électriques chez Taishan Jie Da Electrical, des parois de douches chez Ningbo ITC Construction Materials, des siphons chez Yuhuan Longwan Sanitary Wares Manufacturing, …
Lorsqu’on regarde leurs offres de près, la recherche esthétique est aboutie, la qualité des produits semble convenable. Elles respectent toutes les exigences européennes. Reste l’aspect commercial. Autant ces industriels vendront volontiers un conteneur maritime de robinets ou plusieurs ; autant il est difficile de leur acheter une seule paroi de douche, pour l’essayer, par exemple.
Ces marques ne sont pas officiellement présentes dans la distribution professionnelle, mais il est assez probable que certaines marques de distributeurs soient en réalité des produits chinois.
Salles de bains : un marché en croissance
Yves Danielou, Président d'Idéobain ©Reed Exposition
Après quatre années successives de recul, le marché de la salle de bains était reparti en 2016, atteignant un CA global de 1,410 milliard d’Euros HT, soit une croissance de 2,6 % par rapport à 2015.
Cette évaluation de l’Afisb (Association française des industriels de la salle de bains) concerne le marché de la distribution professionnelle, ainsi que celui des grandes surfaces de bricolage, et porte sur le CA HT des fabricants.
Elle exclut cependant le marché des receveurs de douches, évalué à 103,8 millions € en 2016 (+10,6%/2015). En 2016, les baignoires balnéo montraient une sévère baisse de 13,2%, atteignant à peine 18,2 M€. Les principaux segments du marché étaient la robinetterie (358,6 M€), suivie des parois de douche et pare-bains (303,6 M€), puis de la céramique sanitaire (281,6) et des meubles (273,9).
Source : batirama.com / Pascal Poggi