Eurobois s'affirme comme Le salon de la filière bois en France

Eurobois, le salon du bois, des techniques de transformation et de l?agencement, a eu lieu du 6 au 9 février à Lyon Eurexpo, dans un contexte de tension sur la matière première chêne et la cohésion de la filière.

Rappelons qu’en mars 2015, le salon Eurobois a quitté l’orbite du bouquet de salons Bepositive face à un salon parisien de la machine à bois, Expobois, à bout de souffle. La première édition d’Eurobois, en novembre 2016, a donc été suivie de celle de février 2018, en années paires, en alternance avec le salon Ligna de Hanovre qui a lieu en juin les années impaires.

 

De fait, Eurobois est désormais, en l’absence d’Expobois, le seul salon professionnel français de la machine à bois. Mais dans la continuité de ce que le salon lyonnais a toujours représenté, la partie machine est complétée par une partie « produits » de taille équivalente.

 

Autant la partie machines est spécifique, autant la partie produits est éclectique, vaguement subdivisée et difficilement représentative. L’idée de GL Events était à l’origine de conférer à Eurobois un profil plus orienté vers la machine, en relais de feu Expobois, et d’assurer une continuité annuelle avec une forte présence du bois au sein du salon Bepositive, placé en février les années impaires.

 

Mais la complémentarité machine/produit d’Eurobois fait tout son charme et les organisateurs affichent désormais une vocation de « salon leader de la filière bois en France ». D’autant que certains exposants « produit » en profitent pour faire leur marché !

 

 

Sur le salon, l’exposant Bareyre, spécialiste des plinthes et accessoires, a concrétisé un achat de moulurière.©J.T

 

En résumé, Eurobois est aujourd'hui nourri par de grandes ambitions servies par un parc des expositions immense, un organisateur puissant et une nouvelle région Auvergne-Rhône-Alpes bien positionnée. Le Carrefour International du Bois à Nantes, qui cultive un tout autre esprit, aura donc lieu désormais quatre mois après Eurobois les années paires.

 

La cohabitation entre ces manifestations devrait bien se passer. Le vrai problème, n'est pas tant la compétition des manifestations, que la cohérence et la consistance de la filière bois française.

 

 

Cérémonie de fusion des deux interprofessions régionales Fibra et Auvergne Promobois au sein de Fibra Auvergne Rhône Alpes, le jeudi 8 au soir.

 

Les machines, reflet du marché

 

Côté machines, il est tout de même étonnant de constater l’absence de LBL Brenta, groupe SEEB, seul acteur industriel majeur français de la première transformation du bois. Il a fait le choix de Hanovre.

 

Quant au groupe Finega, qui a regroupé à peu près toutes les marques traditionnelles françaises de ce secteur, la présence sur le salon est à peine plus colorée que lors de la dernière édition. Cela contribue, par soustraction, à renforcer la dominante seconde transformation et menuiserie qui caractérise Eurobois.

 

A l’instar de LBL Brenta ou Cathild pour le séchage, une partie des rares acteurs restants de la machine à bois française, ceux que l’on retrouve dispersés à la Ligna de Hanovre, ne sont pas encore présents à Eurobois. La bascule entre le cœur d’exposants d’Expobois et celui d’Eurobois a cependant globalement fonctionné.

 

Si, une fois de plus, les exposants étrangers occupent le terrain, c’est aussi souvent par l’intermédiaire d’agences françaises bien structurées. Les grands exposants de référence exposent de nombreuses machines, mais il y a aussi une pléiade de petits exposants notamment italiens qui sont venus prendre la température avec un matériel d’exposition réduit. Par contre, pas de remplissage des allées par des stands collectifs notamment chinois comme à Batimat.

 

 

L’atelier de fabrication de panneaux de maisons à ossature bois associe cette fois pas moins de 11 partenaires industriels.

 

La construction bois en démonstration

 

Si l’on laisse de côté les scies mobiles à ruban de type Woodmizer, il est vrai que le média salon se prête mieux à la seconde transformation qu’à la première. Tirant profit de l’espace généreux du grand hall 6 du parc des expositions, les organisateurs ont fait de la démonstration un point fort du salon.

 

Il y a toujours eu des espaces de démonstration à Eurobois, comme sur d’autres salons. Pour autant, la seconde édition de l’atelier de fabrication de panneaux de maisons à ossature bois met à l’honneur comme jamais la filière MOB. Le constructeur de plateaux d’assemblage Mach Diffusion est au cœur du dispositif et pousse la pédagogie jusqu’à faire tourner en parallèle deux lignes, l’une traditionnelle, l’autre industrielle.

 

 

Concours Evolution : pendant le salon, la machine à commande numérique d’Uniteam taille les composants des maquettes de tours panoramiques.

 

Si l’on en vient à regretter que cette reconstitution parfaite n’intègre pas la phase finale du montage, Eurobois a pourvu cette fois à tout en déployant son spectaculaire concours Evolution.

 

L’an dernier, en amont du Forum Bois Construction, l’interprofession départementale InterForêt-Bois 42 avait lancé un concours d’architecture pour la conception d’une tour panoramique. Cette fois, il s’agit de tailler sur place les composants des maquettes à l’échelle ½ des deux lauréats, avec le concours d’une machine de taille à commande numérique Uniteam-Biesse.

 

Deux équipes de trois charpentiers se chargent ensuite du montage spectaculaire des maquettes, tandis qu’à leurs pieds, dix candidats planchent dans le cadre de la sélection Nationale du Concours Européen des Jeunes Charpentiers. C’est tout le salon Eurobois qui a pris ainsi de la hauteur, grâce à l’originalité et à la diversité de son approche pédagogique, qui augure des prochaines éditions.

 

 

La proximité immédiate des sélections du championnat européen des jeunes charpentiers et des maquettes de 6 m de hauteur créent un paysage inédit.

 

Les Trophées Eurobois


Parmi 12 nominés, cinq innovations se sont vues attribuer un Trophée Eurobois le 7 février.

 

- Le Robotmob d'A2C avait déjà surpris lors de la dernière édition de Batimat, et démultiplie les possibilités d'usinage du bois, notamment dans une perspective esthétique.

 

- Les clous en bois de hêtre Lignobloc d'Alsafix avaient attiré l'attention des visiteurs à Batimat. Leur principal atout est d'être rabotable, ce qui élargit le champ des possibles en menuiserie bois.

 

- Fixation RodéO de SFS Intec est une solution monoproduit, sans cavalier, pour la pose de couvertures sèches.

 

- Rauvision Crystal Mirror est un miroir polymère.

 

- La plateforme de service Sophia de Biesse qui avait été présentée à la Ligna, donne un sens concret au concept d'industrie 4.0. Avec Sophia, Biesse va aider ses clients à utiliser ses machines de façon optimale. Certes, Sophia est un peu le pendant de Tapio chez le grand concurrent allemand Homag. Mais l'approche est tout de même différente et surtout la visée, qui chez Biesse est proprement révolutionnaire.

 

Les chiffres

 

Selon Eumabois, les chiffres disponibles pour 2016 montrent que l’industrie européenne de la machine à bois, leader mondial avec une production de 6,7 milliards d’euros, est bien orientée depuis 2013. La France ne joue qu’un rôle secondaire, mais dynamique. Selon le Symob, entre 2015 et 2016, les importations ont légèrement augmenté, passant de 202 à 206 millions d’euros.

 

Les exportations sont stables à 53 millions d’euros, mais la production française a fait un bond, passant de 25 à 35 millions. De sorte que la consommation apparente progresse de près de 8%, à 188 millions d’euros. Autant que les machines d’imprimerie, mais presque dix fois moins que les machines-outils du métal.

 



Source : batirama.com / Jonas Tophoven

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